A l’initiative de la « TEAM 1.2.3.E », un groupe de cadres ressortissants de Makokou, Flavien Enongoué s’est exprimé le 13 mai à l’occasion d’une conférence citoyenne autour du thème « Voter au Gabon en 2023 : modalités et enjeux ». L’ancien ambassadeur, par ailleurs maître assistant de philosophie politique à l’Université Omar Bongo, s’est attelé à un travail de pédagogie politique pour éclairer la lanterne de son auditoire à l’aune des scrutins attendus cette année. Élections générales ou pas ? En pédagogue, Flavien Enongoué est, entre autres, revenu sur l’équation de la présidentiabilité.

Avec Flavien Enongoué (à l’extrême gauche), les officiels lors de la conférence du 13 mai 2023 à Libreville. © Gaonreview

 

« Voter au Gabon en 2023 : Modalités et enjeux« . Autour de ce thème et à l’initiative de la Team 1.2.3E, Flavien Enongoué s’est adressé à l’opinion, le 13 mai dernier, à l’occasion d’une conférence citoyenne. «La dimension  citoyenne de cette conférence tient au fait que son enjeu transcende les clivages multiformes afin de privilégier la convergence de vue», a prévenu Jonas Embouaboyi lors du propos introductif de la conférence au cours de laquelle, Flavien Enongoué a entrepris un travail de pédagogie politique au sujet des modalités de l’élection et des enjeux. «S’agit-il oui ou non des élections générales», a d’emblée interrogé l’ancien ambassadeur par ailleurs maître assistant de philosophie politique  à l’Université Omar Bongo (UOB).

Quid des différentes phases du processus électoral ?

Flavien Enongoué (en haut), le 13 mai 2023, à Libreville. © Gabonreview

L’ex-ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Gabon en Italie a d’entrée souligné qu’en l’absence du décret de convocation de l’élection, il est impossible pas encore savoir s’il s’agit des élections générales. «Les élections générales supposent la simultanéité ou la succession des scrutins dans un lapse de temps très court», a-t-il précisé avant de décliner les principaux points du processus électoral au Gabon. Un processus subdivisé en 3 moments : la phase préélectorale pour la préparation de l’élection ; la phase électorale pour l’organisation du scrutin et la phase postélectorale consacrée au contentieux. L’idée d’Enongoué étant de mettre en exergue le rôle des différents intervenants lors de ces phases.

«On a constaté que le ministère de l’Intérieur est essentiellement, depuis les derniers changements à Angondjé confortés par la Concertation politique récente, circonscrit à l’actualisation de la liste électorale et des aspects logistiques», a déclaré Flavien Enongoué soulignant surtout que l’organisation des scrutins repose essentiellement sur le Centre gabonais des élections (CGE). D’abord dans la phase préélectorale avec la mise en place des commissions locales mais aussi lors de l’organisation de l’élection proprement dite conformément à la volonté des hommes politiques qui ont souhaité, en mettant en place le CGE, être partie-prenante «pour surveiller la manière dont les choses de passent».

Un enjeu civique et un enjeu de pouvoir

Et l’ancien (de 2013 à 2020) Représentant personnel du président de la République au Conseil permanent de la Francophonie (CPF) d’aborder la phase postélectorale avec le rôle de la Cour constitutionnelle lors du contentieux de la présidentielle et des élections législatives, ansi que celui des tribunaux administratifs pour les élections locales. Flavien Enongoué a examiné les principaux enjeux dont le civique relatif à la mobilisation électorale, plus précisément à la participation. «C’est-à-dire, faire en sorte que le maximum des Gabonais en âge de voter puissent le faire», a-t-il indiqué en soulignant que si le vote est libre, un travail de pédagogie doit se faire aussi bien l’administration que les partis politiques et les organisations de la société civile. «Ça a été le cas pour la Team 1.2.3E», a-t-il commenté.

La la Team 1.2.3E est un groupe de cadres ressortissants de 5 quartiers du 1er arrondissement de la commune de Makokou. Le collectif né à la suite de la publication d’un mémorandum anonyme dans les réseaux sociaux, présentant de manière exhaustive les cadres et acteurs politiques de l’Ogooué-Ivindo. Le mémorandum égratignait l’un des leurs, mettant en cause son assise politique dans le 1er arrondissement du chef-lieu de l’Ogooué-Ivindo.

Flavien Enongoué a également évoqué un enjeu de pouvoir avec, à la clé, un panorama des acteurs mobilisés dans la conquête ou la conservation du pouvoir d’État ou local. «Parce qu’une élection est aussi là pour arbitrer les prétentions de ceux qui voudront occuper des responsabilités», a-t-il expliqué.

L’équation de la présidentiabilité

Pour l’auteur de plusieurs ouvrages, dont «Au petit déjeuner de l’esprit» (éditions Raponda Walker), «le rôle de l’élection c’est pour voir quel est, par le jeu de calcul numérique, celui qui a la légitimité sur la base des suffrages les plus importants». Rappelant qu’une élection ne se gagne pas uniquement avec ses militants et qu’une élection présidentielle est le rendez-vous d’un homme avec le peuple, il a démontré, concernant la présidentielle, sur quelle base on peut estimer qu’un candidat a plus de chance d’être élu. «C’est ce que j’ai appelé à la suite d’autres universitaires, l’équation de la présidentiabilité», a-t-il dit.

Cette équation suppose d’avoir la notoriété, le soutien d’un grand parti politique, la popularité dans l’opinion et le statut d’homme d’Etat. «Quand on réunit toutes ces variables, on a plus de chances d’être élu. Mais, il reste que ce sont les électeurs qui décident le jour du vote quelques soient les calculs que les hommes de science peuvent faire», a-t-il commenté estimant par ailleurs qu’Ali Bongo répond à cette équation. C’est donc naturellement qu’il a dit avoir une préférence pour le président gabonais qui jusqu’à lors, n’a officiellement pas déclaré sa candidature.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Steeve panfil otounga dit :

    Je voudrais savoir si mon nom y figure sur la liste électorale du côté de Franceville,a l’école publique d’ombele ,
    Merci

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