Systèmes alimentaires : À Libreville, la FAO réfléchit sur les financements innovants
Ce mercredi 12 avril, s’est ouverte à Libreville la 15e réunion de l’équipe multidisciplinaire du bureau sous-régional de la FAO pour l’Afrique centrale. Cette rencontre articulée autour des financements innovants devrait amener les participants à explorer des options et solutions de financements durables qui tiennent compte du contexte et des réalités des pays d’Afrique centrale tout en leur permettant de relever les défis auxquels ceux-ci sont confrontés.
Sous le thème «Financements innovants et verts : opportunités, défis et perspectives pour le développement des systèmes alimentaires inclusifs, résilients et durables en Afrique centrale», la 15e réunion de l’équipe multidisciplinaire (MDT) du bureau sous régional de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) pour l’Afrique centrale, s’est ouverte ce mercredi 12 avril à Libreville. Par financements innovants, a expliqué Arslen Bounemra, le coordonnateur du Bureau sous-régional de la FAO pour l’Afrique centrale, il faut entendre les initiatives qui visent à lever de nouveaux fonds. Entre autres, le Fonds mondial pour l’environnement (FEM ou GEF en anglais), Fonds vert climat (FVC ou GVF en anglais).
Les mécanismes de paiement pour services environnementaux, accords de conversion de dettes, financements participatifs ou tout autre investissement novateur avec des retombées positives sur l’environnement et la société. Mais aussi, les initiatives visant à optimiser l’utilisation des sources de financement traditionnelles en faveur de l’économie verte et du développement durable. «Si nous avons choisi ce thème, c’est parce que de nombreuses opportunités existent actuellement pour réduire l’écart entre les ressources nécessaires et les ressources réellement disponibles pour le développement des systèmes alimentaires inclusifs, résilients et durables», a-t-il déclaré.
Des financements qui tiennent compte des réalités d’Afrique centrale
Le recours à de nouvelles modalités de financement, a-t-il souligné, peut se décliner en partenariat public-privé ou en collaboration avec les organisations non gouvernementales et les institutions de recherche. S’il a indiqué que les réunions du MDT se veulent un espace d’échange d’informations et de partage des réalisations de la FAO, de bonnes pratiques et des leçons apprises, il a souligné qu’au cours de cette réunion qui s’achève le 14 avril, il sera question de «convenir et explorer des options et solutions de financements durables qui tiennent compte du contexte et des réalités des pays d’Afrique centrale à relever des défis». Pour relever ces défis d’ordre technique, technologique, politique, juridique et plus largement de gouvernance, les financements verts et innovants peuvent selon lui, jouer un rôle crucial.
À en croire son propos, en investissant dans des projets à impact durable à l’instar de la production agricole biologique, agroforesterie, aquaculture ou le pastoralisme, nous la transformation des systèmes alimentaires inclusifs, durables et résilients pourrait être soutenue. Ce, dans un contexte où l’Afrique centrale se retrouve confrontée à un double défi d’ordre conjoncturel avec la relance de la croissance économique après la pandémie de Covid-19 et l’investissement prioritaire à réaliser pour la résilience climatique et l’économie verte et bleue. «C’est pourquoi les modèles innovants qui tiennent compte de ces réalités sont à explorer pour transformer les défis économiques provoqués par la pandémie de Covid-19 en opportunités de développement dans un contexte de changement climatique», a-t-il commenté.
Le souhait de Charles Mve Ellah
La réunion s’intègre dans le cadre stratégique de la FAO et devrait déboucher sur des résolutions et recommandations dont la mise en œuvre effective permettra de mobiliser de ressources financières suffisantes pour réaliser la gestion durable des ressources naturelles et amener l’Afrique centrale à participer efficacement à la gestion des impacts des changements climatiques à l’échelle locale, continentale et globale et pour le ministre gabonais de l’Agriculture, Charles Mve Ellah, qui a ouvert les travaux, «le choix du thème de la 15e réunion n’est donc pas fortuit. Il répond à une vision, une préoccupation essentielle, car le temps presse».
Selon lui, les conséquences de la pandémie de Covid-19, les effets du réchauffement climatique et le conflit en Ukraine ont dévoilé la faiblesse de la production agricole des pays d’Afrique centrale, au moment où le monde se trouve dans la menace d’une crise alimentaire. Ce qui motiverait la nécessité pour ces pays d’échanger afin de connaître les différents guichets de financements, les domaines éligibles à ces fonds ainsi que les conditions et modalités pour en bénéficier. Souhaitant plein succès aux travaux, Charles Mve Ellah a souhaité qu’en complément des efforts fournis par le Gabon, les participants s’accordent sur des fenêtres de financements verts capables de soutenir et faire avancer 5 programmes majeurs. Notamment, l’extension et le développement de 42 zones à forte productivité agricole (ZAP) ; la mécanisation agricole ; la formation des jeunes et des femmes ; le renforcement du cadre institutionnel et la recherche.
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