Affaire Esther miracle : Après la démission du ministre des Transports, quid de la responsabilité de celui de la Défense ?
Placées sous la supervision du ministre de la Défense et assurant la sécurité des côtes et de l’ensemble du territoire maritime du pays, la Marine nationale et la Brigade nautique de la Gendarmerie nationale ont été d’une lenteur sinon d’un laxisme lors du naufrage ayant fait 21 morts dans les eaux territoriales du Gabon. Entre défectuosité de la disponibilité opérationnelle et négligence dans l’assistance à compatriotes en danger, Félicité Ongouori Ngoubili est-elle exempte de toute responsabilité ? Tout sur Brice Constant Paillat ?
Brice Constant Paillat a finalement décidé, sous la pression populaire et des médias, de rendre son tablier. Le ministre des Transports s’est en effet rendu à la présidence de la République, et non à la Primature – ce qui n’est pas une pratique habituelle – pour présenter sa lettre de démission au chef de l’État.
Après l’acte de démission d’un ministre ayant déjà vu plusieurs de ses collaborateurs suspendus et gardés à vue, l’opinion s’interroge sur le maintien au gouvernement du ministre de la Défense. Ce sont en effet les forces de défense, à savoir la Marine nationale et la Brigade nautique de la Gendarmerie nationale, qui assurent la sécurité des côtes et de l’ensemble du territoire maritime du pays.
C’est dans le cadre de ce dispositif, et alors que quelques actes de piraterie maritime avaient été enregistrés dans les eaux du Gabon, que le président de la République, Ali Bongo, avait réuni, en septembre 2021, les ministres concernés par la sécurité maritime, les commandants en chef des différents corps élargis aux chefs de renseignement. Il était question de faire le point en vue d’un renforcement de la stratégie de sécurisation de l’espace maritime gabonais. Nommée à la Défense nationale six mois plus tard, Félicité Ongouori Ngoubili a dû trouver sur sa table le dossier de la sécurisation urgente du littoral national, impulsé par le chef de l’Etat.
Brigade nautique de la Gendarmerie, et Marine nationale : «le médecin après la mort»
Comme l’ont largement raconté les rescapés du naufrage et leurs familles, malgré l’alerte du capitaine du bateau Esther Miracle dès 3 h 58 le jeudi 9 mars, les secours ne sont arrivés que quatre à cinq heures plus tard au grand dam des passagers. Il y a eu mort d’hommes, et cette arrivée tardive des forces de défense ne saurait être passée à la trappe ou mise en sourdine. Le ministre de la Défense doit, elle aussi, pouvoir répondre de la réaction tardive des éléments placés sous sa responsabilité. Il se trouve qu’en réalité, le secteur fluvial et maritime est cogéré par le ministère des Transports et celui de la Défense nationale.
Il reste à gager que toute responsabilité dans ce naufrage et ses suites sera examinée et sanctionnée. La sécurité est en effet dans le viseur, et des interrogations pleuvent sur leur professionnalisme et leur efficacité. En ligne de mire pour l’opinion : la Marine nationale et la Gendarmerie nationale par sa brigade nautique.
2 Commentaires
Parallélisme de forme, le ministre de la défense doit démissionner.
Cette femme est dans l’antre du pouvoir, c’est le démantèlement du système bongo-PDG qui peut la faire chuter, pas la mort de quelques gabonais, de toutes les façons, croyez le ou non, ils s’en moquent.
Les gens se réjouissent de la démission du ministre des transport, le pauvre, vous pensez vraiment que ce monsieur est responsable de la déliquescence de notre pays!!!
Les vrais coupables sont là, on les connait, tous, ceux qui ont pris le pays en otage, ce sont eux les vrais bourreaux de notre peuple, pas les Paillat et consort…