Révision constitutionnelle | Audition du Premier ministre : Cynisme et politicaillerie
Au lendemain du deuil national, Alain-Claude Billié-By-Nze proposera une troisième modification constitutionnelle en cinq ans, suggérant un changement de règle à la veille d’une compétition.
Aujourd’hui, se joueront à l’Assemblée nationale la crédibilité de la prochaine présidentielle et la légitimité de son vainqueur. S’étant déjà livré à des explications prétendument financières, le gouvernement devra donner les fondements juridiques et institutionnels du retour au scrutin à un tour. Il devra aussi en scruter les implications du point de vue démocratique. Au-delà, il devra en apprécier les conséquences sur les relations entre dirigeants et dirigés. Tels semblent, en tout cas, être les enjeux de l’inopportune audition du Premier ministre. Inopportune en raison du timing : au lendemain d’un deuil national pourtant décrété par le président de la République. Inopportune du fait de l’objet : une modification constitutionnelle, la troisième en moins de cinq ans, décidée par une centaine de personnes. Inopportune à cause de sa portée : changement de la règle à la veille d’une compétition.
Quid de la représentativité d’un président de la République élu au scrutin uninominal majoritaire à un tour ?
Ce 17 mars, le Premier ministre proposera «une réduction du mandat du président de la République (…) de 7 à 5 ans». Il suggérera aussi une «harmonisation des durées des mandats politiques». Il recommandera enfin «l’adoption d’un scrutin majoritaire à un tour». De son point de vue, «notre pays (y) gagnera en efficacité politique et apportera une touche de modernité dans son espace démocratique». Mieux, il pourra «mettre en œuvre des mécanismes moins dispendieux en évitant la mobilisation répétée des ressources humaines ainsi que les coûts engendrés pour chaque élection». Pourtant, ni la durée des mandats ni leur alignement ni le mode de scrutin ne sont à l’origine du retard accusé par le Gabon. Comme le reconnaissait Ali Bongo lui-même, lors de son investiture le 27 septembre 2016, notre pays doit relever d’autres «défis politiques». A cet effet, il doit initier «des réformes constitutionnelles ambitieuses et courageuses», portant notamment sur «des élections à deux tours (ou) la limitation et la durée des mandats».
A l’Assemblée nationale, Alain-Claude Billie-By-Nze dira exactement l’inverse. Comme on peut le lire dans un exposé des motifs en circulation sur les réseaux sociaux, il fondera son argumentaire sur les «recommandations consensuelles» de la «grande concertation politique qui a rassemblé les représentants (…) de la majorité et de l’opposition». Mais il éludera la question de fond : la représentativité d’un président de la République élu au scrutin uninominal majoritaire à un tour. Comme on peut l’imaginer, il ne se prononcera pas sur les répercussions institutionnelles. Bien entendu, il ne justifiera pas l’urgence d’une telle réforme. A trop vouloir se tailler des lois sur-mesure, le gouvernement confond politique et politicaillerie. A chercher à imposer son rythme, il en oublie l’humeur des populations, encore traumatisées par le naufrage de l’Esther Miracle.
Faute morale et politique
S’il partageait la douleur des populations, le gouvernement aurait demandé le report de cette audition. S’il œuvrait à la «consolidation de notre démocratie», il serait resté fidèle aux résolutions du Dialogue d’Angondjè. En aucun cas, il n’aurait suggéré le retour au scrutin uninominal majoritaire à un tour. Ni la confiance ni l’État de droit ne se construisent dans le cynisme et le renoncement. Pour emmener «toutes les forces vives (à) participer (au) travail de modernisation et de refondation», il faut faire preuve d’écoute et d’empathie. Pour «construire des institutions (…) plus fortes, plus ancrées dans nos valeurs, et davantage au service du développement», il faut se garder de triturer les lois pour servir des intérêts particuliers. D’un point de vue moral ou politique, l’audition de ce jour est une faute. De nature à élargir les lignes de fracture, elle contribue à l’enracinement de la défiance vis-à-vis des pouvoirs publics.
Ayant déjà avalisé deux révisions constitutionnelles, l’actuelle législature est désormais décrite comme «la plus nulle et la plus triste que le Gabon n’ait jamais connue», selon la formule du porte-parole du Copil citoyen. Ayant été à l’initiative de cette loi, le gouvernement est accusé de pousser à la détestation de soi. «Il est même devenu honteux de se réclamer Gabonais dans le monde devant le spectacle de triturage du texte censé être celui du vivre-ensemble», affirme le président de la Société gabonaise de l’évaluation (Sogeval). Même si on ne les imagine pas faire machine arrière, le Premier ministre et les députés ne doivent pas le perdre de vue : la politique se fonde sur la compréhension des enjeux et la défense de l’intérêt public. Autrement dit, sa finalité n’est pas la conservation du pouvoir mais la satisfaction des besoins des populations. Tôt ou tard, l’Histoire le rappellera à tous et à chacun.
13 Commentaires
Imaginons effectivement 60% des Gabonais en âge de voter s’inscrivent, il y a un taux de participation de 60 % et le vainqueur l’emporte avec 35%. Cela fera que le vainqueur aura été élu par un peu moins de 11% de la population en âge de voter… Ça pose effectivement un problème de légitimité et de représentativité. Mais le doré c’est trop demander au PDG et à Ali Bongo
!
Tout est dit.
Peut importe même élu à 10% l’important pour ses assoiffés de pouvoir pour rien c’est le pouvoir à tout prix bilan OOO et de se demander le pasteur Makosso comment en 2023 on transporte encore des passagers dans un bateaux marchandise dans un pays aussi riche très riche que le Gabon avec une population de 2 millions d’habitants la population d’un quartier d’Abidjan en Côte d’ivoire ? ,oui cher Pasteur simplement parceque les dirigeants du Gabon sont médiocres ils ne sont pas à la hauteur alibongo en premier.
Cette révision constitutionnelle va coûter au moins 7 à 8 milliards de francs puisque chaque député du PDG et de ses alliés aura 50 millions pour la voter. Ces corrompus ont déjà perçu une avance de 15 millions chacun… Après on dit que c’est pour faire des économies… N’importe quoi… Le Gabon est une maison de verre. Dans tous les bars à Akanda, tout le monde sait combien ces soi-disant députés attendent
Monsieur ALI BONGO ONDIMBA,
La constitution gabonaise est l’instrument qui lie et qui met le destin des gabonais en commun.
Vous ne pouvez pas à la veille de chaque élection vous autoriser de modifier la constitution pour votre convenance en y retirant les dispositions fortes de celle-ci.
Si toi Ali Bongo tu penses que le Gabon t’appartient toi, ta famille et le PDG, vous vous trompez eperdument.
Le dialogue politique n’est pas la voie royale pour vous permettre d’operer 48 modifications de Loi fondamentale depuis 1967, date de prise de pouvoir de votre père adoptif par l’ironie.
Si vous voulez prosper à la tête de l’état gabonais, il faut opérer déjà une referendum, seule voie autorisée pour modifier la constitution qui lie les citoyens entre eux.
Je vous préviens que si vous modifiez cette constitution pour installer des dispositions qui vont faciliter votre rejeton au pouvoir par la fraude et la force, vous allez le regretter pendant des décennies.
Sachez que le monde d’aujourd’hui n’est plus celui de 1960.
Il est temps de passer le relais à un autre gabonais de souche qui fera 100 fois mieux que vos bricoles, en hissant le Gabon au niveau de DUBAI dans 30 ans.
En effet si l’on s’en tient aux chiffres fabriqués par Mborantsuo et Aboghe Ella, en 2106 Ali Bongo à été « élu » par 18, 8% de l1 population en âge de voter
@Moussavou Ibinga. Non, si on prend ces chiffres inventés, il a été « elu » par 4,5% de la population en âge de voter ou 18, 8% des inscrits…
Si avec seulement 4.5% de personnes en âge de voter Ali Bongo a eu du mal à passer en force malgré que l’écransante majorité de gabonais ne veulent pas de lui et ne s’inscrivent pas pour voter à cause de la culture de la fraude de son régime, imaginons que nous arrivions à 50% de personnes en âge de voter, Ali Bongo et Bilié Bi Nzé dégagerons. La défaite perpétuelle est pour qui se résigne et renonce au combat parce qu’il se sousestime devant l’adversité. Si nous nous inscrivons massivement et renonçons au découragement, au défaitisme, à la fatalité, et à la resignation à cause de la fraude de Matha et Bilié Bi Nzé, Dieu nous aidera parce nous nous seront aidé nous-même et le 100ième jour du propriétaire, le peuple, sera arrivé après les 99 jours du voleur Ali Bongo. Si nous laissons passer le 100ième jour parce que résignés contre le voleur, ce sera 1000 jours pour ce voleur, son fils son petit fils. Inscrivons nous massivement pour faire subir à Ali Bongo, Bilié Bi Nzé et Matha, le peu de honte qu’ils peuvent encore ressentir. C’est le moment le grand voleur est affaibli. Il ne pourra même pas faire champagne.
Ma chère soeur Roxanne, pouvez-vous svp envoyer vos posts à la communauté internationale, pour prouver que ce pays regorge de valeurs sûres.
Bjr. Morceau au Choix : « S’il partageait la douleur des populations, le gouvernement aurait demandé le report de cette audition « . Vous constaterez malheureusement que nous ne sommes pas du même monde. lorsque à ce niveau des charges une autorité vous claironne dans une église du réveil « que la prière ne peut pas tout résoudre », alors que pour beaucoup elle(la prière )demeure le réceptacle pour ne pas dire la seule voie d’ascension vers DIEU susceptible d’acquérir un mieux-être; vous vous attendez à quoi ?
-Quid de la modif de la constitution en 2018 avec l’introduction d’une disposition sur la vacance du pouvoir
-Quid d’une modif de la constitution en 2020 relative aux 3 nouvelles entités chargées d’assurer la vacances du pouvoir
N.B: le scrutin à un tour favorise les partis unifiés et stigmatise le manque de représentativité du futur élu. La structure politique à Gabao se caractérise par un émiettement de l’électorat et surtout des dissension au sein des Partis. Forcément le prochain PR ne sera pas un élu au suffrage universel et donc en manque de légitimité. C’EST CELA MALHEUREUSEUSEMENT LA NEGATION DU SCRUTIN A UN TOUR. Amen.
Changer les règles du jeu à la veille d’une compétition n’est vraiment pas pour calmer les tensions, au contraire. Il faut plutôt changer de muse et faire de la politique autrement qu’en puisant ses idées dans le vieux bouquin du célèbre florentin. Les gabonais vous en sauront gré.
Nous demandons la demission de MADELEINE MBOURANTSUOU à la tête de la cour constitutionnelle de la république du GABON.
Ya MADO est juge et partie
Ya MADO est gardée par les milices de la garde républicaine
YA MADO est à ce poste depuis plus de 30 ans par la violation de serment de l’autorité des nominations au Gabon.
La loi fondamentale de 1990 fixait à 3, le nombre de mandats maximale du président de la cour. or l’autorité des nominations dans sa stratégie de confiscation du pouvoir pendant 100 ans (la durée de la traite des noirs), viole à la fin de chaque quinquennat, la loi fondamentale en conservant sa belle mère à ce poste à caractère régalien.
Ya MADO est l’auteur des troubles post-électoraux au Gabon, par la suppression à tord des voies de l’opposition dans les bureaux de vote.
Le maintien de cette dame à ce poste et lors de la prochaine élection sera l’eau qui va déborder le vase et sera aussi le départ d’une révolte populaire dans le comptoir de Gabao depuis 1960.
Qui vivra verra Trocadero!
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