Entre One Forest Summit et révision de la Constitution : À leurs actes manqués
Les événements des deux derniers mois en disent long sur les capacités physiques et cognitives d’Ali Bongo. Involontairement, l’exécutif a ravivé une polémique vieille de cinq ans.
Jean-Jacques Goldman les aurait renvoyés à leurs actes manqués. Durant la concertation politique, la majorité a suggéré l’élection du président de la République par le Parlement avant de militer pour le retour au tour unique. En dépit de la présence de six de ses pairs, le président de la République a été peu en vue durant le One Forest Summit, son absence ayant été particulièrement remarquée durant l’escapade du chef de l’État français à l’arboretum Raponda Walker. Comme si tout cela n’indiquait rien, une nouvelle révision constitutionnelle est en préparation. N’en déplaise au gouvernement, ces faits parlent d’eux-mêmes. Ils en disent long sur les capacités physiques et cognitives d’Ali Bongo. En voulant attirer les regards de la communauté internationale, en se livrant à des manigances et manipulations juridiques, l’exécutif a involontairement ravivé une polémique vieille de cinq ans.
Miné par des ennuis de santé
Même en faisant montre de naïveté, chacun peut se rendre à l’évidence : Ali Bongo est miné par des ennuis de santé. Y compris avec toute la mauvaise foi du monde, nul ne peut le nier : il est diminué. Ses apparitions publiques en rajoutent toujours aux doutes sur ses capacités physiques. S’il prononce des allocutions, son élocution ne rassure guère quant à l’intégrité de ses capacités cognitives. «En octobre 2018, vous avez été victime d’un accident vasculaire cérébral qui a réduit de moitié votre motricité. Depuis cette date vous ne vous êtes jamais adressé publiquement à vos concitoyens, vous adressant à eux par des vidéos (…) Nous vous avons vu vaciller sur le perron de l’Elysée lorsque vous avez été (…) reçu par (…) Emmanuel Macron», lui rappelait, en octobre dernier, l’écrivain Janis Otsiemi, l’exhortant à ne pas se présenter à la prochaine présidentielle.
Les événements de deux derniers mois n’ont nullement démenti cet auteur de polars. Bien au contraire. Ils ont donné pertinence et résonance à son propos. En 2008, Omar Bongo Ondimba fit le déplacement de la forêt classée de la Mondah aux côtés de Nicolas Sarkozy. Pourquoi Ali Bongo n’a-t-il pas fait de même avec Emmanuel Macron ? Par volonté d’affirmer son indépendance vis-à-vis de ce dernier ? Quand on sait combien il se démène pour apparaître, aux yeux de la communauté internationale, comme le champion de la cause écologique, on peut en douter. Quel sens donner à la proposition d’élection au suffrage indirect ? Comment comprendre le retour au scrutin à un tour ? Par souci de faire des économies budgétaires ? Mais, le budget est censé avoir été confectionné en tenant compte d’une élection à deux tours. Mieux, pour réduire les dépenses publiques, il faut des mesures autrement plus robustes et mieux élaborées.
Tenir compte du contexte de ces dernières années
Sauf à jouer les gogos, nul ne peut souscrire à l’argumentaire du gouvernement. À moins de faire dans le sectarisme partisan, personne ne peut céder à ce simplisme mystificateur. Entre chefs d’État, les relations d’égal à égal ne se décrètent pas. Elles ne passent pas non plus par un protocole minimaliste, à la lisière de l’entorse diplomatique. Elles se construisent au fil du temps. Généralement, elles dépendent du poids économique et militaire des pays concernés. Quant aux économies budgétaires, elles renvoient à une politique économique et appellent des mesures fiscales, salariales, sociales… Pour toutes ces raisons, on doit exiger davantage d’explications. On doit surtout tenir compte du contexte de ces dernières années. Conformément aux résolutions du Dialogue d’Angondjè, l’élection à deux tours fut réintroduite dans la Constitution en janvier 2018. «Ça nous paraît être de bon sens. Et c’est une belle évolution démocratique», proclamait alors Alain-Claude Billie-By-Nzé, au nom du gouvernement. Une élection à deux tours est «une opération difficile à réaliser et très dangereuse pour un pays dont la démocratie et l’économie sont en construction», affirme-t-il aujourd’hui. Que s’est-il passé dans l’intervalle ?
Pour répondre à cette question, il faut s’en souvenir : Ali Bongo a été victime d’un accident vasculaire cérébral en octobre 2018. Depuis lors, le pouvoir feint d’en minimiser les effets, y compris au plan institutionnel. Dans la perspective de la prochaine présidentielle, il cherche à lui épargner une éprouvante campagne électorale. D’où la proposition d’un vote par le Parlement, finalement transformé en scrutin à un tour. Pourtant, comme tous les postulants putatifs, l’actuel président de la République devra affronter une autre épreuve : le bilan médical. Sauf s’il espère enjamber la procédure ou s’il ne redoute pas de jeter le discrédit sur le corps médical, le gouvernement doit y réfléchir. Le Parti démocratique gabonais (PDG), le Centre gabonais des élections (CGE) et la Cour constitutionnelle aussi.
3 Commentaires
Tout simplement fier de vous, les Pdgistes ne vous lisent peut-être pas, mais comme on dit chez les Ekang : « les cailloux lancés le long du chemin atteignent parfois leurs cibles »
On aimerait m, en effet, voir le médecin qui va le juger apte
LE DIEU D’ABRAHAM, DE MES ANCETRES, EST AUSSI GRAND QUE LES HOMMES, INFIME INFIME INFIME SOIENT-ILS… CE QUI SE FAIT DANS LE NOIR, UN JOUR SERA CRIE SUR LES TOITS…
QUE dIEU BENISSE MON PAYS LE GABON