Les autorités politiques semblent s’être jurées de tout mettre en œuvre, sur le plan politique, avant que n’arrive sur le sol gabonais le chef de l’État français. Même en confondant vitesse et précipitation.

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Comme on le sait, les rencontres entre chefs d’Etat français et gabonais sont souvent l’occasion d’un tour d’horizon des questions d’actualité, et des sujets d’intérêt commun dans les domaines politique, économique et social. L’entretien qu’auront Emmanuel Macron et Ali Bongo Ondimba, en marge du One Planet Summit, n’y fera pas exception.

Pour les autorités de Libreville, tout doit être fin prêt, toutes les questions relatives à la situation politique doivent être réglées. D’où l’organisation rapide, en dépit du recours déposé par une partie de l’opposition à la Cour constitutionnelle, de l’élection du bureau du Centre gabonais des Élections (CGE). L’effet suspensif de la saisine n’a pas été pris en compte. Une première dans la pratique politique au Gabon.

Il y a ensuite la tenue de la concertation politique tant attendue par le corps social gabonais. Elle aura lieu du 13 au 24 février. Les discussions sur la thématique électorale ne sauront durer plus de neuf jours entre la date d’ouverture, le 13 février, et la date de clôture, le 24 du même mois. Pourtant, la thématique électorale apparaît comme un vaste projet qui mériterait que l’on s’y attarde pour ne pas en bâcler l’essence même. Comment peut-on résoudre l’équation «améliorer le cadre électoral afin de parvenir à des lendemains de scrutins apaisés» en si peu de temps, en ce trop peu de temps ? Devrait-on aller aux prochaines élections comme si on allait en terrain miné, avec son lot de fraude, de trucages, de drames, de violences, de sang et de larmes ?

Visiblement, sachant que ces dossiers seront abordés avec le président français, «dans un contexte où l’Union européenne affirme ne pas vouloir envoyer une mission d’observation pour la prochaine élection présidentielle, les autorités gabonaises ont à cœur de lui montrer leurs bonnes dispositions», ainsi que l’affirme un ancien diplomate français.

Précipitation

Cette précipitation fait craindre quelques remous dans le Landerneau politique gabonais et dans l’opinion. Les discussions qui vont en effet débuter ce lundi 13 février n’ont pas été précédées de séances préparatoires. Elles n’ont pas enregistré la mise en place de commissions. De même, aucun ordre du jour précis n’a été annoncé. D’où certaines inquiétudes et doutes exprimés ici et là sur l’aboutissement heureux de cette concertation politique, au-delà des discours qui ne manqueront pas de «saluer l’heureuse initiative». On ne peut faire abstraction de ce que les précédentes assises nationales sur l’assainissement des règles politiques ont souvent mis plus de temps, bien qu’il y ait eu auparavant des réunions préparatoires.

Est-ce juste parce que le Président français Emmanuel Macron doit fouler le sol gabonais le 2 mars prochain qu’il y a toute cette précipitation ? Beaucoup d’observateurs en sont à le penser. Les échanges politiques entre exécutifs français et africains francophones ayant souvent été marqués par l’actualité politique.  A titre d’exemple, la visite à Libreville de François Mitterrand en 1983, et celle de son Premier ministre Pierre Mauroy en 1984, avaient permis l’allègement des peines, puis la libération des responsables emprisonnés du Mouvement de Redressement national (Morena) quelque temps après.

Des dossiers liés aux droits de l’homme

Or, lors de la visite du chef de l’État français, de nombreux sujets seront là encore sur la table, et notamment la demande faite aux autorités gabonaises de procéder à la libération de ressortissants français (bien qu’ils aient aussi la nationalité gabonaise), tels que Brice Laccruche Alihanga et Grégory Laccruche Alihanga, qui devrait prendre la forme d’une grâce présidentielle élargie aux autres personnes emprisonnées en novembre et décembre 2019 dans le cadre de l’Opération Mamba.

Pour revenir aux dossiers politiques, la précipitation ayant entouré la mise en place du bureau du CGE et le temps fixé pour la concertation politique ne semble augurer rien de bon pour le Gabon.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. CYR Moundounga dit :

    Bjr. A aucun moment ce texte ne vous montre un brin de sérénité. Comme quoi la sincérité n’est pas la chose la mieux partagée dans le landerneau politique à Gabao. Dire que le PR français arrive pour donner des ordres n’est pas faux. car pour calmer les ardeurs il faut des compromis que n’ont ou ne peuvent avoir malheureusement nos politiques. ça sent je vous le dis des apartheid de très très au niveau à la nuit tombée à LBV pour l’avenir du Gabon. Amen.

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