Concertation politique : Les bwitistes veulent faire entendre leur voix

Censée débuter le 13 février, la concertation politique annoncée par le président Ali Bongo semble susciter un regain d’intérêt au-delà de la sphère politique. Réunis au sein d’une association à caractère apolitique et dite mystico-spirituelle, des bwitistes ont fait part de leur volonté d’y participer. Pour eux, la non-participation des religions locales à cette messe attendue serait une erreur.

Les bwitistes veulent compter dans la prise des décisions politiques. © D.R.
Au Gabon, si en 2017 le dialogue politique censé apaiser les tensions postélectorales s’était ouvert par une phase citoyenne qui avait permis aux acteurs de la société civile de faire entendre leurs voix, cette année 2023 avec la concertation annoncée par Ali Bongo rien n’est moins sûr tant, le président gabonais dit répondre aux appels des acteurs politiques «demandant l’organisation d’une rencontre pour définir ensemble les bases de la préparation des scrutins au lendemain apaisé». Alors que la date du début de cette messe a été fixée, mais que le format reste à définir, des acteurs de la société civile qui se disent concernés par les questions électorales ne cessent de faire entendre leurs voix : ils veulent y participer. «Je dis, on aurait bien voulu y prendre part», a déclaré sur les antennes de Radio Gabon, François Mabende.
Il est le président d’une organisation dite mystico-spirituelle qui regroupe des congrégations traditionnelles dont les rituels tournent autour du Bwiti. Cette association de bwitistes souhaite pour ainsi dire, participer à cette concertation strictement politique prévue se tenir dès le 13 février. «Notre organisation est une organisation à caractère apolitique qui s’active dans le social pour la promotion de nos religions traditionnelles. Notamment, le Bwiti», a déclaré François Mabende selon qui, l’organisation a été reconnue par le ministère de l’Intérieur. À la question de savoir pourquoi finalement cet intérêt pour le politique, il indique «dans les articles 6 et 7 de nos statuts, nous avons spécifié que, bien qu’étant une organisation apolitique, nous voulons accompagner l’exécutif pour donner des propositions comme une voix consultative».
Le redressement du pays impossible sans les bwitistes ?
Le bwitiste et les siens se disent convaincus que le Gabon ne saurait amorcer un développement ou un redressement social, politique et économique si les «religions traditionnelles» ou les «divinités adorées par nos ancêtres» ne sont pas prises en compte dans la gestion des affaires de la cité. S’il est vrai que la République gabonaise s’est construite autour de la laïcité ce qui écarterait de fait le religieux de la sphère politique, elle reconnaît le pluralisme religieux sous le prisme de cette laïcité et ces « religieux traditionnels » disent vouloir dans ce cadre, faire entendre leur voix. Ce, dans un contexte de crise à plusieurs niveaux.
À ces religions locales qui accordent un intérêt particulier au sacré, sont d’ailleurs initiés un nombre important d’hommes politiques et même des intellectuels qui disent vouloir se protéger et renforcer leurs influences. Assez pour reconnaître l’importance de ce système de pensée dans la prise des décisions dans la sphère politique ? «Si l’exécutif estime que les organisations de la société civile ne doivent pas prendre part à cela, je dis qu’on va encore droit dans le mur», a affirmé François Mabende. L’homme a par ailleurs, pris part au dialogue politique de 2017. «Il y a eu lors de ce dialogue la phase citoyenne. J’ai participé du début à la fin à l’organisation de cette concertation de 2017», a-t-il soutenu.

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