Paulette Missambo s’est rendue le week-end écoulé à Port-Gentil où, au cours de son meeting samedi 21 janvier, elle a estimé que la ville est abusivement appelée capitale économique du Gabon, tant celle-ci concentrerait plus qu’ailleurs les manifestations du déclin du pays. Un déclin consacré, selon la présidente de l’Union nationale (UN), par l’échec supposé de la politique d’Ali Bongo depuis 14 ans au pouvoir.

Paulette Missambo s’exprimant, le 21 janvier 2023, à Port-Gentil. © D.R.

 

Arrivée comme prévu à Port-Gentil dans la province de l’Ogooué-Maritime, la présidente de l’Union nationale (UN) s’est adressée aux marigovéens en formulant le vœu de voir le Gabon sortir de la situation dans laquelle le pouvoir en place l’aurait plongé. À quelques mois de la présidentielle, Paulette Missambo qui a interpellé les habitants de la ville du sable quant à leur rôle ces 14 dernières années dans le combat pour la reconnaissance du verdict des urnes, a surtout assimilé ces dernières années à l’échec de la politique d’Ali Bongo, président depuis lors.

14 ans d’échec

Elle en veut pour preuve le fait qu’en 2009, au moment de la mort du président Omar Bongo, l’économie gabonaise qui n’était pas sans difficulté permettait aux Gabonais d’espérer en de lendemains meilleurs. «La dette publique représentait moins de 20% du Produit intérieur brut (PIB) soit 1 368 milliards FCFA, et le taux de chômage touchait environ 20% de la population active», a-t-elle déclaré soulignant que le Gabon était en situation de valoriser son potentiel en libérant les intelligences et en concentrant les investissements dans des domaines dits structurants tels que l’éducation, la santé, l’énergie, les transports ou les télécommunications.

«Entre 2010 et 2014, le Gabon a gagné de l’argent. Beaucoup d’argent. Trop d’argent peut-être. Pourtant, rien ou presque n’a été fait.  Bien au contraire, notre pays a été endetté comme jamais», a-t-elle regretté avant de faire le chapelet des retombées de cette situation : infrastructures délabrées, taux de chômage culminant à plus de 36%. Ministre de l’Éducation nationale sous Omar Bongo, elle s’est plainte d’un taux de redoublement dans le primaire le plus élevé au monde tout en insistant sur le fait que « c’est la croix et la bannière pour se procurer de l’eau potable». Pour elle, «la ville de Port-Gentil, abusivement appelée capitale économique du Gabon, concentre plus qu’ailleurs les manifestations du déclin de notre pays».

Les manifestations du déclin à Port-Gentil

Les signes de ce déclin, a-t-elle énuméré, un aéroport international à l’abandon faute de compagnie aérienne pour desservir la ville. «Et la seule compagnie qui dessert la ville est hors de prix», a-t-elle commenté ; une route de 95 km devant relier Port-Gentil à Omboué et dont le coût s’élève à plus de 350 milliards de francs CFA, mais ne pouvant être ouverte à la circulation «parce que le gouvernement est incapable de bitumer les 5 km qui permettraient d’y accéder», a-t-elle regretté.

À cela s’ajoutent une économie dit-elle, «toujours aussi précaire dans cette ville pétrolière où aucun projet économique alternatif été mené et où le niveau du chômage continue de dépendre des cours du baril de pétrole», ainsi que des problèmes de voiries et des inondations qui étranglent la ville. «Évoquant la situation du Gabon, le Banque mondiale a conclu : « Malgré son potentiel économique, le pays peine à traduire la richesse de ses ressources en une croissance durable et inclusive», a-t-elle argué interpellant la conscience populaire.

 
GR
 

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