Gabon : le Pr Ondo Ossa prône «l’alternance au sommet de l’État et la désactivation du système Bongo-PDG»
«Notre pays est par terre». «Plus le temps passe, plus les fractures s’aggravent, plus la dégradation du pays s’accentue, car les travers et autres déviances deviennent difficiles à réparer». Tels sont quelques morceaux choisis de la déclaration du Pr Albert Ondo Ossa qui, le 27 décembre dernier, lors de la présentation de sa «stratégie à mettre en œuvre en vue de l’alternance sans heurts au sommet de l’État en 2023» s’en prenait davantage au régime en place. Pour l’ancien ministre, «l’alternance au sommet de l’État et la désactivation du système Bongo-PDG s’imposent».
L’universitaire et ancien ministre Albert Ondo Ossa qui continue d’entretenir le flou sur sa candidature à la future élection présidentielle, a insisté le 27 décembre dernier sur la nécessité de l’alternance au sommet de l’État. Il s’exprimait dans le cadre d’une conférence de presse visant à présenter sa «stratégie à mettre en œuvre en vue de l’alternance sans heurts au sommet de l’État en 2023». Prônant «realpolitik», il a invité les Gabonais à s’inscrire sur les listes électorales afin de contribuer à l’alternance tant attendue dans le pays. «Pour être clair, disait-il, le Gabon n’est pas une propriété des Bongo Ondimba ni celle du PDG. C’est un patrimoine commun».
Très critique envers l’Exécutif de Libreville tenu par le Parti démocratique gabonais (PDG) depuis 54 ans, l’économiste, dans ses différentes sorties propose, pour une alternance sans heurts, de futures joutes électorales sans Ali Bongo Ondimba, l’actuel occupant du fauteuil présidentiel, ni Jean Ping son challenger lors du dernier scrutin présidentiel. «L’alternance de l’État et la désactivation du «système Bongo-PDG» s’imposent d’autant plus aujourd’hui qu’il n’y a plus rien à attendre d’Ali Bongo Ondimba ni du pouvoir actuel», a-t-il déclaré.
«Je sens la misère de la population. Je vis cette misère du peuple», a-t-il laissé entendre, ajoutant qu’il faut que «les Gabonais vivent dans un pays juste et équitable». Dans ce sillage, il regrette le fait que depuis sa dernière intervention en août et «malgré les cris, les pleurs, les revendications, les marches et autres sit-in, ainsi que de nombreux recours (gracieux, hiérarchiques et/ou contentieux) de nos compatriotes retraités, d’une part, et malgré les propositions faites çà et là pour résorber cette crise, d’autre part, le pouvoir est resté sourd».
Il souligne qu’«aucune solution n’a été trouvée aux problèmes que connaissent les retraités gabonais» dont il soutient «le juste combat». S’adressant à ceux qui «s’activent autour du président Ali Bongo Ondimba pour préserver certains acquis et tous ceux qui exploitent son état physique pour faire passer leurs idées les plus folles», Ondo Ossa rappelle qu’«il est encore temps pour eux de négocier leur sortie».
Lors de cette nouvelle rencontre avec la presse, l’ancien ministre de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur avait dessiné le profil de celui qui pourrait prétendre à la magistrature suprême. «Une personne normale», «qui ne défend ni les intérêts d’un clan ni d’une secte ni ceux d’une ethnie, d’une tribu et d’une province».
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