Comparativement à 2021, le classement du Gabon dans le dernier rapport de Reporters sans frontières (RSF), s’est nettement amélioré en 2022. Le pays d’Ali Bongo a gagné 12 places, passant de 117e au 105e rang mondial. Par ailleurs, le défenseur de la liberté de la presse constate et dénonce le fait que «la presse en ligne est noyautée par des médias créés par des proches du palais présidentiel et utilisés contre ceux qui ne s’alignent pas sur le régime».   

En 2022, au Gabon, RSF note qu’aucun journaliste ou collaborateur de média ne se retrouve en prison et aucun n’a été tué. © D.R.

 

L’organisation internationale de défense de la liberté de la presse, Reporters sans frontières (RSF), a publié ce 16 décembre son classement mondial pour la liberté de la presse. Le Gabon fait un bond de 12 places et se positionne au 105e rang sur 180 pays évalués. L’observatoire souligne, malgré cette amélioration que «l’avènement d’une presse libre et indépendante reste un chantier inachevé au Gabon, notamment en raison des sanctions zélées de l’organe de régulation, qui ont toutefois diminué en 2021».

En 2022 au Gabon, RSF note qu’aucun journaliste ou collaborateur de média ne se retrouve en prison et aucun n’a été tué. Présentant le contexte politique de la presse au Gabon, RSF indique que «la culture d’une presse libre et indépendante peine à s’établir, y compris en ligne». Pour cette structure, l’influence du régime s’exerce à tous les niveaux et contribue à l’autocensure. «Le secteur audiovisuel est dominé par les médias d’État, et la presse en ligne est noyautée par des médias créés par des proches du palais présidentiel et utilisés contre ceux qui ne s’alignent pas sur le régime», constate RSF qui ajoute par ailleurs que «La Haute autorité de la communication, organe de régulation des médias, manque cruellement d’indépendance. Sur ses 9 membres, 7 sont nommés par le pouvoir».

L’observatoire international des médias fait savoir que «les journalistes gabonais continuent de faire l’objet d’intimidations, notamment au travers de convocations par des services de sécurité». Toutefois, l’organisation internationale fait remarquer que «les arrestations arbitraires sont rares, à l’exception notable de Bertin Ngoua Edou, interpellé et détenu quatre jours en 2020 après un article relatant une affaire de corruption présumée». 

En revanche, poursuit l’organisation, «les suspensions arbitraires de médias se sont multipliées ces dernières années, à l’instar du journal en ligne 7jours infos, suspendu pour un mois en janvier 2022 après un article remettant en cause la capacité du président à gérer le pays. Une politique répressive qui a valu à la HAC -Haute autorité de la communication, Ndlr- le sobriquet de «hache»». 

Le défenseur de la liberté de la presse précise, de même, que les journalistes indépendants se voient écartés des manifestations officielles et l’accès aux sources est généralement difficile pour eux.

En zone Cemac (Communauté économique et monétaires de l’Afrique centrale), le Gabon se classe derrière le Congo qui occupe la première place (93e mondial), suivi de la République centrafricaine (RCA, 101e), du Tchad (104e) et positionne devant le Cameroun (141e mondial). 

 
GR
 

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