Dans son rapport sur le Gabon publié le 9 décembre, traitant des principaux problèmes structurels pour analyser la trajectoire économique du pays au cours des dernières décennies, ainsi que ses perspectives de croissance, la Banque mondiale (BM) fait observer que «malgré d’abondantes ressources naturelles, le pays peine à réduire la pauvreté au rythme de sa croissance économique». Elle révèle alors qu’un tiers des habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté de 5,50 dollars (3 386 francs CFA) par jour.

Faute d’emploi, des jeunes investissent la décharge de Mindoubé où ils récupèrent tout ce qui peut être recyclé. © Gabonreview

 

La récente note de conjoncture de la Banque mondiale intitulée «Gabon : Vers une croissance durable plus verte et plus inclusive», qui analyse les performances économiques du pays, laisse percevoir que le taux de pauvreté estimé à 33,9% demeure élevé au Gabon en dépit d’un Produit intérieur brut (PIB) par habitant estimé à 8 859 dollars (5,454 millions) en 2022. 

Malgré le fait que «le Gabon peut continuer sur sa lancée et verdir son économie pour réduire la volatilité de sa croissance et sa trop forte dépendance vis-à-vis des ressources naturelles, ouvrant ainsi des opportunités de diversification économique, de création d’emplois, et de renforcement de sa résilience économique», le pays d’Ali Bongo peine à sortir son peuple de la précarité.  

Le rapport fait noter que la survenue de la pandémie du Covid-19 et l’opération russe en Ukraine ont davantage illustré la fragilité du modèle économique gabonais. Ces deux événements, selon l’institution financière, ont accru les pressions sur le coût de la vie avec 1 ménage sur 4 ayant subi des pertes d’emploi en mars 2020. Dans la même veine, un tiers de jeunes gabonais pointe au chômage alors que les 2/3 des offres d’emplois ne sont pas pourvus.

La Banque indique en effet que tout cela est le résultat d’une politique de formation en totale inadéquation avec les opportunités réelles d’emploi.

Indiquant que le Gabon fait partie des pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure, la Banque mondiale ajoute que le PIB réel par habitant était «20 % plus bas en 2020 qu’en 1990, et un tiers des habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté de 5,50 dollars (3 386 francs CFA) par jour».

Ce qui fait dire à l’institution financière internationale que, «bien que la base économique du Gabon se soit élargie pour inclure les industries du bois, des mines, et des services, le manque de diversification économique reste un défi». Dans ce contexte, précise la Banque, «le pays figure ainsi parmi les économies les plus dépendantes des matières premières, le pétrole, le manganèse et les autres industries extractives représentant 98 % de ses exportations de marchandise en 2021». 

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Shaq Hilaire dit :

    Chose étonnante, c’est cette même banque qui participe au mécanisme de pauvreté des pays comme le nôtre. En soutenant des régimes mal élus, tout en sachant que les prêts qu’elle octroie à ces régimes n’iront pas dans la logique de développement de nos pays, mais plutôt dans les poches des membres de ces régimes mal élus. Donc, qu’elle arrête de soit disant nous donner des leçons de gestion dans leurs rapports complaisants qui relèvent tout aussi bien du montre de leur hypocrisie envers nos pays !!!

  2. CYR Moundounga dit :

    Bjr. Tout y est dans le 5eme paragraphe. En français facile, la pauvreté s’est accrue en 30 ans (2020-1990). Amen.

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