Dans un récent rapport intitulé «Gabon : Vers une croissance durable plus verte et plus inclusive», la Banque mondiale aborde le cas des tracasseries policières sur le corridor Abang-Minko (frontière sud du Cameroun) – Libreville (capitale gabonaise). L’institution financière internationale dénombre au moins 44 contrôles et regrette le fait que les opérateurs économiques parcourant cette distance d’environ 478 kilomètres soient confrontés à ces obstacles qui occasionnent plus de 15 heures de retard et augmentent significativement les frais de transport. Le rapport indique des pertes estimées à 1,5 million de FCFA par voyage,.

Meyo-Kye, l’un des premiers postes frontaliers entre Abang-Minko (Cameroun) et Libreville (Gabon). © Gabonreview

 

À plusieurs reprises, le président de la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Cemac), le Pr Daniel Ona Ondo, a dénoncé les entraves à la libre circulation dans la sous-région. Il faisait savoir la nécessité de lever tous les barrages sur les routes communautaires. Une donne qu’épouse la Banque mondiale qui, dans son récent rapport publié début-décembre, revient sur ces barrières, notamment entre le sud du Cameroun et la capitale du Gabon. 

Abordant la question des déplacements entre la frontière du sud du Cameroun et Libreville, la capitale gabonaise, cette institution de Bretton Woods fait remarquer que 24% des commerçants ont déclaré avoir dû verser des frais discrétionnaires aux points de contrôle le long des corridors commerciaux du pays. «Ces pratiques de harcèlement ordinaire sont donc répandues et ont des effets négatifs sur l’économie locale et régionale», fait noter la Banque. 

Elle indique que par ailleurs, «sur la route reliant la frontière camerounaise à Libreville, un camion peut s’attendre à être arrêté jusqu’à 44 fois, entraînant plus de 15 heures de retard et augmentant significativement les frais de transport». Explicitement, révèle le rapport : «alors qu’il couvre les 478 kilomètres entre la frontière d’Abang Minko et la capitale gabonaise, un camion peut s’attendre à être arrêté une fois tous les 10,8 kilomètres. Le chauffeur du camion serait arrêté 25 fois par la police et la gendarmerie ; plus environ quatre fois chacun par les municipalités, les douanes et la police phytosanitaire ; et sept fois par d’autres entités».

Le texte précise enfin que «le coût total lié à ces pratiques est estimé à environ 14% du prix final des denrées alimentaires pour les consommateurs, ce qui renchérit le coût de la vie et impacte les ménages vulnérables et la classe moyenne». Car, sur les 44 interpellations, 33 pourraient être qualifiées de tracasseries au vu du retard de 11 heures et 7 minutes et du coût de 1,510 million de francs CFA engendrés, soit environ 76% des coûts totaux aux postes de contrôle. Il faut donc agir !

Le rapport traite en effet des principaux problèmes structurels pour analyser la trajectoire économique du Gabon au cours des dernières décennies, ainsi que ses perspectives de croissance. Il recommande des politiques et des réformes à l’appui d’une croissance plus verte et inclusive, en investissant dans le développement du capital humain – par l’amélioration du système d’éducation nationale, la promotion des qualifications et des compétences alignées sur le marché du travail, et le renforcement du secteur de la protection sociale.

 

 
GR
 

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