Chômage : au Gabon, les «débrouillards» se syndiquent

Se présentant comme des Gabonais vivant de «petits métiers», plusieurs compatriotes se sont regroupés en Syndicat des débrouillards dont la mise en place du premier bureau exécutif a eu lieu ce vendredi 2 décembre à Libreville. L’organisation dont la majorité des membres exercent dans les différents marchés de Libreville s’est affiliée à la centrale du Bloc syndical de la première seconde.

Aminata Ondo installant dans ses fonctions, le président du Syndicat débrouillards du Gabon, le 2 décembre 2022. © Gabonreview

Ils se présentent comme des femmes et des hommes n’ayant pas eu la chance d’accéder à un emploi stable, avec une rémunération fixe. Les «débrouillards» du Gabon ont opté pour l’union de leurs forces à travers la mise en place d’un syndicat dédié. Le premier bureau exécutif de l’organisation a été installé ce vendredi à Libreville.

«Au moment où, dans notre pays, le chômage, la délinquance et le vice sont d’actualité, ces compatriotes qui n’ont pas eu la chance de travailler dans un bureau ou dans une entreprise ont décidé de prendre leur destin et leur avenir en main dans les différents marchés de notre capitale. Ce syndicat leur permettra d’avoir une plateforme dans laquelle ils pourront échanger et partager leurs expériences, mais aussi de poser leurs attentes auprès des autorités compétentes dans le respect des lois et règlements en vigueur», explique Aminata Ondo, responsable du Bloc syndical de la première seconde, la centrale à laquelle est affiliée le nouveau syndicat.

Et le leader syndical l’assure déjà : «les attentes sont nombreuses, car nos marchés sont confrontés à une sorte d’anarchie, mettant ainsi à l’écart plusieurs de nos jeunes compatriotes qui veulent aussi une petite place au soleil».

Il y a quelque temps encore, la nouvelle organisation syndicale était un collectif. «La mutation en syndicat donnera un nouvel élan à notre combat, car nous ne serons plus les vulgaires commerçants que n’importe qui viendra malmener. Nous serons des interlocuteurs pour le gouvernement. Nous changeons donc de statut, et notre activité sera désormais reconnue et couverte par la loi», fait valoir le président du syndicat.