Figurant parmi les rares anciens dirigeants de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) encore en vie, Philibert Andzembé a assisté à l’ouverture de l’exposition sur les billets de banque, le 20 novembre à N’Djamena, organisée dans le cadre des festivités du cinquantenaire de l’institution sous-régionale. À cette occasion, l’ancien Gouverneur de la BEAC (2007-2010) est revenu avec Gabonreview sur quelques moments phares de son passage à la tête de l’institution. Ce dernier n’a pas manqué de rendre un vibrant hommage à ses prédécesseurs Casimir Oye Mba et Jean-Félix Mamalepot. 

Philibert Andzembé, le 20 novembre 2022, à N’Djamena. © Gabonreview

 

Gabonreview : Quel est votre regard sur le cinquantenaire de la BEAC ? 

Philibert Andzembé : Je voudrais d’abord saluer la mémoire de deux disparus à la tête de la banque, parce que ce sont eux qui ont passé le plus de temps à la tête de l’institution jusqu’ici. Depuis que nous avons basculé en mandat unique, personne ne pourra plus diriger la banque autant que l’ont fait Casimir Oye Mba et Jean-Félix Mamalepot. Chacun d’eux a été un pionnier de la banque à sa manière : Oye Mba était le bâtisseur, tandis que Mamalepot a été le réformateur. Moi je suis arrivé et j’étais le gestionnaire.

Pouvez-vous en dire plus sur le «Bâtisseur» et le «Réformateur» ? 

Le bâtisseur est celui qui prend les rênes de gouverneur de la banque centrale. Parce qu’avant que le poste de gouverneur ne soit créé, c’était un directeur général, qui était Français. Et lorsque la réforme a été faite en 1976, le poste de directeur général est devenu gouverneur et le premier à avoir occupé celui-ci est feu Casimir Oye Mba. Jean-Félix Mamalepot est venu par la suite, lorsque Casimir Oye Mba a été rappelé au Gabon pour être nommé Premier ministre. Jean-Félix Mamalepot est un réformateur en ce sens qu’il est arrivé à la tête de la BEAC dans un contexte de crise bancaire. Et, il a réformé en créant la Cobac. C’est cet instrument qui a permis de remettre les banques debout.

Quelles ont été vos actions phares à la tête de la BEAC ? 

Je suis arrivé dans une période charnière, où les problèmes du cadre institutionnel qui prévalaient depuis 1972, à la fois sur la gestion interne et les hommes, étaient contestés. Je suis arrivé au moment des réformes institutionnelles de la Cemac, conduites de 2006 à 2009. Je suis arrivé également dans un contexte de crise des subprimes (crise financière ayant touché le secteur des prêts hypothécaires à risque aux États-Unis, à partir de juillet 2007, NDLR) qui sévissait en Europe et qui a touché l’Afrique. Je suis arrivé dans cette période-là et ma mission était de concilier à la fois la gestion interne de la banque et politique monétaire.

Votre avis sur l’institution de nos jours ? 

Lorsqu’on a été gouverneur, on n’a plus le regard. On garde ce qu’on a fait et on voit ce que les autres font sans rien dire.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. CYR Moundounga dit :

    Bjr. Que DIEU vous garde Mr ANDZEMBE faire l’éloge des autres n’est malheureusement pas la chose la mieux partagée à Gabao surtout à ce niveau des charges. Amen.

  2. Jugnor MOUKALA dit :

    Je dirais vous un homme très sage dans la gestion des entreprises.continuer dans cet élan et vous irez de gloire en gloire

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