Interdiction d’exporter des grumes : La Cemac, pas assez prête
L’entrée en vigueur, en janvier 2023, de la décision d’interdiction d’exportation du bois sous forme de grumes vient une fois de plus de se heurter aux inquiétudes des ministres de l’Union économique de l’Afrique centrale (UEAC). Ceux-ci jugent nécessaire un report sine die, le temps de mieux apprécier le coût financier d’une telle décision.
Après 2022, puis 2023, l’entrée en vigueur de la décision d’interdiction d’exportation de bois sous forme de grumes vient de connaître un autre report pour une date ultérieure. Seul point à l’ordre du jour de la 38e session du Conseil des ministres de l’Union économique de l’Afrique centrale (Ueac) qui s’est achevé le 28 octobre 2022 à Yaoundé, au Cameroun, à ne pas trouver l’assentiment des ministres des États membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale.
«Je suis triste du rétropédalage sur celui concernant l’industrialisation de la filière bois et l’interdiction d’exporter le bois sous forme de grumes. Mais les ministres ont fait valoir des arguments qui tiennent la route et il nous revient de continuer à travailler dessus», a déclaré le président de la Commission de la Cemac, le professeur Daniel Ona Ondo.
En effet, la raison de ce report, sine die, se trouverait dans le coût fiscal énorme, que cette mesure pourra engendrer, dans un contexte de conjoncture économique qui sévit actuellement dans les pays de la Cemac. Pour justifier ce volet fiscal brandi ici, le président de la Commission de la Cemac a ajouté que : « l’entrée en vigueur de cette décision devait entraîner un manque à gagner fiscal de 80 milliards de FCFA pour le Cameroun. Au Gabon, quand on a pris cette décision en route, il y a eu des pertes de 75 milliards ». Au vu des pertes engendrées, « il faut nécessairement des mesures d’accompagnement », insiste Daniel Ona Ondo.
Toutefois, l’objectif de cette mesure est d’augmenter, de sécuriser et de valoriser la ressource bois. C’est un avis partagé par la Banque africaine de développement (BAD), qui est favorable à un processus d’industrialisation durable de la filière bois, afin de capitaliser sur les différentes chaînes de valeur de la ressource et de générer des emplois pour les jeunes. Pour la première phase de cette décision, il a été identifié dans chaque pays deux zones économiques spéciales (ZES) pour l’installation des industries de 1ère, 2e et 3e transformations du bois et deux plantations forestières.
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