Six mois après avoir été placé en détention préventive à la prison centrale de Libreville, Pierre Alain Mounguengui, président de la Fédération gabonaise de football (Fegafoot), a été libéré ce jeudi. Il s’agit d’une liberté provisoire. Retour sur le lobbying ayant favorisé cette décision.

Pierre Alain Mounguengui a passé six mois à la prison centrale de Libreville depuis le 27 avril 2022. © D.R.

Il n’en a pas fini avec la justice, tient à rappeler un de ses proches. Mais Pierre Alain Mounguengui a partiellement recouvré la liberté ce jeudi 27 octobre en début d’après-midi, selon le quotidien l’Union relayé par plusieurs médias nationaux. Le président de la Fegafoot a en effet vu sa demande de liberté provisoire acceptée par le juge.

Le patron du football gabonais aura passé six mois en détention préventive. Il est cité comme complice dans l’affaire de pédophilie ayant secoué le monde du sport national en début d’année, à la suite des révélations du journal britannique The Guardian.

L’implication de la CAF

Si cette libération partielle est à mettre à l’actif de ses avocats, ceux-ci ayant toujours clamé l’innocence de leur client, derrière l’obtention de cette décision de justice on trouve également la «main» et l’implication de la Confédération africaine de football (CAF). L’instance faîtière du football africain n’a jamais lâché le membre Gabonais de son Comité exécutif. En témoignent les différentes visites à Libreville de ses dirigeants pour un lobbying plaidant la relaxe de leur membre.

Pour rappel, le 26 juin dernier, Véron Monsengo-Omba, secrétaire général de la Caf, fit une descente sur Libreville. Si son audience avec le ministre des Sports, Franck Nguema, portait avant tout sur le développement du football, l’incarcération de Pierre Alain Mounguengui n’était pas moins au centre de cette rencontre. Selon certaines indiscrétions, le patron de l’administration de la Caf voulait savoir concrètement ce qu’il était reproché au président de la Fegafoot et quelles étaient les plausibles solutions pour son «élargissement».

Le 19 août, c’est le président de la Caf en personne qui était reçu par le président de la République, Ali Bongo Ondimba. Même si la communication présidentielle avait indiqué que Patrice Motsepe avait été reçu par le chef de l’État pour obtenir « l’adhésion du Gabon pour la mise en place de la Super League africaine », des sources dignes de foi avaient laissé entendre que le Sud-africain était venu à Libreville pour tenter d’obtenir la relaxe de Pierre Alain Mounguengui.

Une libération retardée ?

Après la visite du président de la Caf qui aurait reçu des assurances du chef de l’État gabonais, les choses concernant ce dossier ont commencé à bouger plus concrètement. Il faut dire qu’une menace planait sur le Gabon. Durant le même mois, l’ancien arbitre Fifa, visité par Patrice Motsepe à la prison centrale de Libreville, était en passe de recouvrer la liberté. «Tout était déjà fait pour qu’il sorte de prison, mais certaines personnes de la Fegafoot ayant des entrées au Palais présidentiel ont tout gaspillé. Ils ont pris goût à diriger la Fegafoot. Mais je vous donne ma parole : Mounguengui sortira bientôt», révélait à GabonReview, en septembre dernier, une source hautement introduite.

Des va-et-vient au parquet de la République

Pierre Alain Mounguengui et son entourage qui ne comprenaient plus rien sur l’évolution du dossier en sont arrivés à perdre espoir. Il reste que le mois courant a été marqué par plusieurs auditions du prévenu par juge le d’instruction en charge du dossier au tribunal de première instance de Libreville… en présence de ses avocats dont Me Charles-Henri Gey. Au terme de ces va-et-vient judiciaires, le patron du football gabonais bénéficie de cette liberté provisoire.

Pierre Alain Mounguengui reste donc mis en examen pour «non-dénonciation de crimes de pédophilie» dans le cadre d’une affaire ayant déjà coûté la liberté à l’ancien entraîneur Patrick Assoumou Eyi dit Capello.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Bon arrivée à Mr Mounguengui. Je pense qu’une autre affaire l’attend à savoir les problèmes de la CAN 2021 au Cameroun. Après les déclarations de l’entraineur de l’équipe nationale. Je souhaite qu’il démente ces déclarations ou confirme les dires de ce dernier.

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