Gabon : Crise dans le transport gratuit des élèves du lycée technique Omar-Bongo

Deux mois à peine après la rentrée scolaire, le transport scolaire gratuit annoncé en août dernier par le président de la République et mise en œuvre par le gouvernement peine à produire les effets escomptés. Ce mardi 18 octobre en effet, les élèves du lycée technique national Omar-Bongo résidant dans la commune d’Akanda ont dû manifester pour réclamer la mise à disposition des bus.

Les élèves du Lycée technique national Omar-Bongo battant le bitume, le 18 octobre 2022, à cause des problèmes de transport. © Gabonreview/Capture d’écran

La gratuité du transport scolaire annoncé en août dernier par le président Ali Bongo, devant profiter à 125 408 élèves de 76 établissements du Grand Libreville, selon le ministère de l’Éducation nationale, peine à remplir son objectif. À preuve, les pensionnaires du lycée technique national Omar-Bongo habitants d’Akanda ont battu le bitume ce mardi 18 octobre en signe de protestation. L’absence de bus les a poussés dans les rues où ils ont fait sentir leur colère.

Las d’attendre les bus dans les différentes stations, tôt ce matin, se retrouvant en retard, ces élèves ont improvisé un mouvement d’humeur en vue d’attirer l’attention du gouvernement sur la situation.

À la rentrée, selon les chiffres officiels, 122 bus avaient été mis à disposition pour le transport gratuit des élèves du Grand Libreville. Ceux-ci ont été répartis en 5 lignes assurées par la société Trans-Akanda, 8 lignes par Sogatra et 15 par Trans’Urb. Mais tout cela peine à produire des résultats. D’où ce mouvement de dénonciation des élèves résidant dans la commune d’Akanda.  «On ne promet pas ce qu’on ne peut pas réaliser. On promet tout et on ne réalise rien», s’est chagriné un élève.

Pendant ce temps, un parent s’est demandé si les élèves doivent refuser de rallier leur école à cause des problèmes de transport. «Combien d’années avons-nous fait sans transport scolaire?», a-t-il demandé lorsqu’un internaute rappelle que «les prix des taxi-bus ont quasiment triplé». «Cité des ailes – lycée technique, c’est au moins 1 200 francs l’aller simple. Il faut parfois comprendre quand il y a des compatriotes qui réclament un avantage. Le transport scolaire soulage les lycéens, il ne faut pas se le cacher», a-t-il fait savoir.

Il reste au gouvernement de revoir cette annonce présidentielle et de l’ajuster pour qu’elle ne puisse pas faire mentir le chef de l’État qui a promis ce transport gratuit aux élèves notamment dans ce contexte de crise due à la vie chère.