Face à la reprise timide des cours sur l’ensemble du territoire national et à l’absence de solutions de la part du gouvernement quant à certaines de leurs revendications, le Syndicat des enseignants de l’éducation nationale (Seena), membre de la Convention nationale des syndicats du secteur de l’éducation (Conasysed), propose une «rentrée réaliste» à partir du début du mois d’octobre prochain.

Les membres du bureau du Seena, au cours de la déclaration de rentrée syndicale, le 12 septembre. © D.R.

 

Après une semaine d’observation de ce que fût la rentrée scolaire 2022-2023 qu’il juge «mitigée», le Syndicat des enseignants de l’éducation nationale (Seena) a estimé inopportun et précipité le retour des élèves et des enseignants dans les salles de classe, tel que décidé par le ministère de l’Éducation nationale pour le 5 septembre dernier. C’était à l’occasion de sa rentrée syndicale, le 12 septembre. «Comment peut-il en être autrement ? En effet, et de notre point de vue, aucune rentrée des classes n’est envisageable maintenant, tant il est vérifié que le paiement partiel ou total des allocations de rentrée scolaire aux parents d’élèves ne règle aucun problème», souligne le secrétaire général du Seena, Blaise Nkogo Meye.

Selon le membre de la Consaysed, en ayant pris cette décision, longtemps après la suspension de la grève de 4 mois au cours de laquelle est survenu le décès de leur compagnon Louis Patrick Mombo, ancien secrétaire général du Seena et ancien délégué général de la Conasysed, l’opinion aurait cru à la réouverture des écoles à la résolution de certains problèmes allant de l’absence de régularisation des situations administratives ou financières bloquées volontairement et même méchamment depuis 2012 à la Fonction publique, à l’absence totale de lisibilité sur le plan de carrière des enseignants en passant par le retard injustifié sur la construction de nouveaux établissements scolaires dans tout le Gabon. Or, et à l’épreuve des faits, le constat est plus qu’alarmant.

«Le Seena, membre de la Conasysed, relève avec gravité l’aggravation de la détérioration des conditions de vie et de travail. Le Seena demande pour l’heure, à titre humanitaire et par mesure conservatoire, aux enseignants et au gouvernement d’alléger la pression sur les élèves et sur les parents pour aboutir à l’hypothèse réaliste d’une rentrée des classes au début du mois d’octobre, tout en espérant que, entre temps, le gouvernement aura trouvé d’urgence solutions à nos problèmes», a sollicité Blaise Nkogo Meye.

Épousant l’avis de son conseiller stratégique, Marcel Libama, le Seena estime qu’en l’absence de solutions concrètes aux vrais problèmes concrets, le temps plaiderait à la réflexion maintenant à l’appui du boycott et plus tard pour une grève opportune, concertée et étendue à tous les établissements du pays en intégrant réactivité et simultanéité. «Autrement dit, et aux termes de l’actualisation de notre cahier de charges, il nous faut inexorablement avancer vers la création du nécessaire rapport de force. À ce propos d’ailleurs, le Seena appelle à coaliser en urgence toutes les forces libres du secteur Éducation», a indiqué le secrétaire général du Seena.

 

 
GR
 

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