Gabon : Matha instaure «la verticalité descendante des sanctions» dans la police nationale
Si en 2021, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, 18 policiers ont été mis en prison pour mauvais comportement, Lambert-Noël Matha veut une police beaucoup plus professionnelle et consciencieuse de ses missions. Il l’a fait savoir, le 21 août, lors de la présentation des trophées gagnés par les Forces de police nationale (FPN) et à l’issue de la parade militaire du 17 août dernier. Il appliquera désormais «la verticalité descendante des sanctions» au sein de la Police nationale.
Le ministre d’État en charge de l’Intérieur, Lambert-Noël Matha, a de nouveau rappelé à l’ordre les agents des Forces de police nationale (FPN) dont certains s’illustrent par des comportements blâmables, au mépris de leur serment, des règles d’éthiques et de déontologies.
Profitant de la présentation, le 21 août, des trophées gagnés par les FPN durant l’année dans différentes activités sportives, Lambert-Noël Matha, a dit le satisfécit du chef de l’État, chef suprême des forces de défense et de sécurité en rapport avec la qualité du défilé du 17 août dernier. Toutefois, il est revenu sur les agents véreux aux comportements déviants, rétrogrades et avilissants, ternissant l’image de la Police nationale.
À ce titre, le président Ali Bongo, dans son discours à la Nation, avait indiqué qu’il a, à nouveau, donné «des consignes d’extrême fermeté pour que les quelques brebis galeuses soient sanctionnées et séparées du reste des troupes». «L’attitude inacceptable et condamnable de quelques-uns ne saurait jeter l’opprobre sur la grande majorité», disait-il. Au regard de cette prescription, le ministre de l’Intérieur a fait savoir qu’il sera intraitable face aux débordements des agents ne respectant pas les règles et valeurs inhérentes à ce corps.
Lambert-Noël Matha a ainsi déclaré qu’ «à compter de ce jour, je pratiquerais ce qu’on appelle une verticalité descendante des sanctions. Si un agent d’un commissariat est responsable d’un acte blâmable, c’est le Commissaire qui sera sanctionné. Si un agent qui est sur la voie publique est coupable d’un acte avéré antivaleur, c’est le patron de la voie publique qui sera sanctionné».
Déjà très remonté en début de mois lors d’un récent rassemblement général au sein de l’École de formation de police à Owendo, le ministre de l’Intérieur avait attiré l’attention de la haute hiérarchie de la police. Il indiquait qu’«au mépris du principe d’éthique et de déontologie pourtant clairement connu de chacun et qui sont sensés incarner la noblesse du corps auquel vous appartenez et du libre choix de servir sous le drapeau, j’observe que de nombreux agents, par leurs comportements délétères, gangrènent vos rangs, écument les quartiers au moyen d’actes divers d’exactions préjudiciables pour les populations dont votre mission principale est de les protéger».
Il citait, entre autres, «les phénomènes de racket, d’intimidation, d’abus d’autorité, de violences et de voies de fait qui, chaque jour accroissent le seuil de méfiance, d’inconsidération, voir d’animosité de certains de nos concitoyens à l’égard de la police».
En décidant de sanctionner les chefs, il est clair que le ministre de l’Intérieur veut mettre la pression sur ces derniers afin qu’ils soient moins laxistes face aux mauvais agissements de leurs troupes.
0 commentaire
Soyez le premier à commenter.