Vie chère : Billie-By-Nze défend le gouvernement
Le porte-parole du gouvernement a exposé, le 9 juin à Libreville, les raisons pour lesquelles le Gabon a décidé de maintenir la subvention à un certain nombre de prix de denrées de première nécessité. Selon Alain-Claude Billie-By-Nze, la principale raison de ce choix est l’inflation occasionnée par le rebond de la demande mondiale et le conflit entre la Russie et l’Ukraine.
En vue de lutter contre la vie chère, le gouvernement a décidé de maintenir la subvention à un certain nombre de prix de denrées de première nécessité. Un choix expliqué par le porte-parole du gouvernement, le 9 juin à Libreville, lors d’une communication conjointe avec son collègue de la Santé. «D’abord parce qu’il y a une inflation qui a des causes et des conséquences. Au titre de facteurs qui emmènent à cette inflation, il y a le rebond de la demande mondiale à l’issue des confinements imposés par la pandémie du Covid-19 et le conflit entre la Russie et l’Ukraine», a souligné Alain-Claude Bilie-By-Nze.
Dans le but de contenir les effets de la flambée des prix des denrées de première nécessité, le gouvernement a donc mis en place une politique dédiée. La stratégie consiste notamment à subventionner le blé et les produits pétroliers, défiscaliser les produits du dispositif de la vie chère et maintenir la mesure de gratuité du transport urbain adopté dans le cadre de l’accompagnement des populations la riposte anti-Covid-19. S’agissant du blé, le gouvernement a consenti une convention de 7 milliards de francs CFA dans la loi des finances rectificative 2022, en vue de maintenir le prix de la baguette de pain et de l’oeuf à 125 francs CFA.
340 milliards de pertes de recettes
Concernant les produits pétroliers, le maintien du prix du litre à la pompe à 585 francs CFA, s’agissant du gasoil, alors que le prix réel devrait être à 800 francs CFA ; à 605 francs CFA concernant de l’essence au lieu de 760 francs CFA ; à 450 francs CFA pour le pétrole lampant au lieu de 605 francs CFA ; et à 5950 francs CFA pour la bouteille de gaz de 12,5 kg au lieu de 13 200 francs CFA. Ce qui engendre une subvention mensuelle de plus de 23 milliards de francs CFA.
«En d’autres termes, s’il n’avait pas été décidé par le gouvernement d’octroyer une subvention sur le blé, le prix de la baguette de pain aurait considérablement augmenté. Il en est de même pour les prix des produits pétroliers à la pompe, comme cela vient d’être rappelé. Et, de ce fait, vu l’envolée des prix, le niveau mensuel des dépenses se situait à 41,5 milliards de francs CFA», a indiqué le porte-parole du gouvernement.
Au sujet des produits de première nécessité, l’État a consenti, de 2012 à ce jour, une exonération des droits et taxes à l’importation des produits alimentaires de première nécessité consigné dans la mercuriale rendue publique par le ministère de l’Économie. «Cette défiscalisation a entrainé une perte de recettes pour l’État, sur 10 ans, de 340 milliards de francs CFA. Soit une moyenne annuelle de 33 milliards de francs CFA», a précisé le ministre d’État.
Être moins dépendants des importations
Toutefois, a souligné Alain-Claude Bilie-By-Nze, l’État n’a pas fait que subventionner. «Le gouvernement a mis en place une stratégie pour que nous soyons moins dépendants des importations. Et c’est pour cette raison qu’un certain nombre d’infrastructures doit être réhabilité. Notamment celle du chemin du fer pour faciliter l’évacuation des produits agricoles, denrées alimentaires, mais aussi l’expédition des produits de Libreville vers l’intérieur du pays. Il en est de même pour la Transgabonaise», a-t-il rappelé.
«L’État a également lancé la 2e phase du programme Graine et va poursuivre la construction d’un certain nombre d’infrastructures. C’est le cas dans le domaine de la pêche avec les centres de Franceville, Cocobeach, Makokou, Mayumba et Mouila, déjà construits, et cela va se poursuivre. Nous avons également parlé de l’industrialisation de la filière thon. Ce sont des actions qui ont vocation à accroitre notre production intérieure au niveau alimentaire et à moins dépendre des importations», a conclu le porte-parole du gouvernement.
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