Le gouverneur de la Banque des Etats de I’Afrique centrale (BEAC), dans un courrier daté du 29 avril dernier, a réagi à l’adoption de la loi régissant la cryptomonnaie en République centrafricaine. A la lumière de la correspondance adressée au ministre centrafricain des Finances, Abbas Mahamat Tolli ne veut pas des cryptomonnaies comme monnaie au sein de la Communauté économique de l’Afrique centrale (Cemac). Les textes de l’organisation ne permettent pas certaines fantaisies aux pays membres.

Selon la BEAC, la cryptomonnaie comme monnaie officiel en RCA a un impact négatif substantiel sur le francs CFA, qui demeure l’unité monétaire légale des Etats membres de l’Umac. © D.R.

 

La Banque des Etats de I’Afrique centrale (BEAC) ne veut pas de la cryptomonnaie dans la Communauté économique de l’Afrique centrale (Cemac) et le fait savoir. Dans un courrier adressé au ministre centrafricain des Finances, le 29 avril dernier, le gouverneur de la BEAC a réagi à l’adoption de la loi régissant la cryptomonnaie en République centrafricaine. «La teneur de la loi régissant la cryptomonnaie adoptée en République centrafricaine peut s’analyser comme une remise en cause des accords de coopération monétaire en vigueur Afrique centrale», a affirmé Abbas Mahamat Tolli.

Encore appelées crypto-actifs, les cryptomonnaies sont des actifs numériques virtuels qui reposent sur la technologie de la blockchain (chaine de bloc) à travers un registre décentralisé et un protocole informatique crypté. Un crypto-actif n’est pas une monnaie. Sa valeur se détermine uniquement en fonction de l’offre et de la demande. Les crypto-actifs ne reposent pas sur un tiers de confiance, comme une banque centrale pour une monnaie. Ce qui est complètement en déphasage avec les règles de l’Union monétaire de I’Afrique centrale (Umac), qui dispose notamment en son article 6, que «l’unité monétaire légale des Etats membres de l’Union est le Franc CFA».

La BEAC sensibilise la RCA

«La consécration par l’Etat centrafricain sur son territoire d’une monnaie officielle autre que celle ayant cours légal dans la CEMAC, est problématique au regard des dispositions communautaires applicables en matière de régime de l’émission monétaire et de politique monétaire (…) Je tiens à préciser que l’Union monétaire en vigueur dans la Cemac résulte d’accords internationaux et communautaires régulièrement ratifiés, qui ont vocation à primer sur toute loi nationale ou disposition d’ordre interne contraire», a expliqué Abbas Mahamat Tolli. A travers sa correspondance, le gouverneur de la BEAC veut ainsi sensibiliser le ministre Centrafricain, Hervé Ndoba, sur les sérieux enjeux liés à la délicate situation établie par la loi centrafricaine consacrant la cryptomonnaie comme monnaie officielle.

Aussi, Abbas Mahamat Tolli a-t-il invité le ministre centrafricain des Finances, pour donner suite à la demande de ses collègues membres de I’Umac, «à convoquer des réunions extraordinaires du Conseil d’administration et du Comité ministériel de I’Umac, respectivement les 5 et 6 mai 2022, en vue d’examiner les implications de la loi en cause et d’arrêter collectivement les orientations nécessaires au rétablissement du respect strict des règles de I’Union monétaire en vigueur». Clairement, la BDEAC ne veut pas des cryptomonnaies ou de l’adoption d’une autre monnaie, du moins pour le moment, au sein de l’espace Cemac.

 

 
GR
 

3 Commentaires

  1. ACTU dit :

    Qui est -il pour s’opposer à la souveraineté de la RCA pour continuer à lui imposer cette monnaie de singe qu’est le CFA ?

    Tant mieux si cela a un impact négatif sur le CFA. Cela prouve bien que la RCA veut et va sortir du CFA comme le Cameroun et d’autres en Afrique centrale.

    Que ce gouverneur garde le CFA pour son pays le Chad qui contrôle à 100% par la France après l’assassinat d’Idriss Debi.

  2. Le guetteur dit :

    Réfléchis 2 minutes avant de dire n’importe quoi en étant aveuglé par une haine d’un système économique que tu ne maitrises pas du tout et un complotisme ridicule.
    Debi à maintenant été assassiné par la France ? Quelle farce il était probablement un des plus fidèle partenaire de la France, Debi est mort au front car la réalité est que les Tchadien sont des guerriers dans l’âme, même Président il n’en restait pas moins un soldat et un soldat s’expose à cela.

    Pour le CFA je ne suis certainement pas un défendeur d’être sous le contrôle de la France qui par ailleurs nous agite toutes les 2 minutes le spectre de la dévaluation et ne permet que trés difficilement de convertir en Euro en plus ! Cela étant dis il faudrait quand même éclairer nos frères de RCA quant à la folie de leur Président. Le BTC est d’une extrême volatilité, et dans la mesure ou la RCA comme le reste de notre sous région importons massivement des produits en EUR / USD il sera forcement nécessaire de faire une conversion BTC / EUR ou BTC / USD et la les vrai pb vont commencer.
    Par exemple le BTC à perdu 30% en 1 mois, concrètement un petit artisan qui importe pour 1.000.000 CFA de marchandise par AN depuis l’Espagne (exemple) représente 1.500 € et il y a un mois 0,0375 BTC. Le même entrepreneur vend avec une marge de 20% son produit soit 1.200.000 CFA soit 0,0457 BTC. Le marché local aura des prix fixe donc il ne pourra jamais gagner plus que 0,0457 BTC sauf qu’un mois plus tard (aujourd’hui) son même 0,0457 ne vaut plus que 900.000 FCFA, il n’a même pas de quoi racheter sa marchandise et il fait faillite oklm ou alors il arrête les BTC pour faire de l’EURO ou de l’USD !

    Donc sincèrement si c’est pour changer du CFA pour carrément faire des EUR ou USD ce n’est pas la peine, le BTC est d’une extrême volatilité, à un moment ou un autre tu chercheras forcement à le convertir et donc tu ne fais que déplacer le probléme.
    Par contre renseignes toi un peu plus sur les motivations de la RCA comme par exemple contourner les sanctions de la Russie à encaisser EUR et USD pour acheter la matiére premiere qu’ils siphonnent sur place ! Toujours croire qu’il y a des altruistes dans ce monde…..il faut arrêter de rever

  3. KASSA dit :

    C’est triste de constater combien les pays africains restent en marge du développement des nouvelles technologies en matière d’économie!
    Mais cela compréhensible du fait de l’ignorance. s’il est vrai que les cryptomonnaies ne sont pas des monnaies fiduciaires comme nous les connaissons, néanmoins la cryptomonnaie est en générale déflationniste.
    Quand on connait le taux d’inflation des pays de la CEMAC du en grande partie à la création intempestive des billets de banques et aux détournements des fonds publics, on ne comprend pas comment nos gouvernements sont aussi négligeant à cette solution que pourrait apporter les cryptomonnaies comme le Bitcoin.
    Nous comprenons aussi la réticence des gouvernements à ne pas adopter les cryptomonnaies quand on sait que dans le blockchain toutes les transactions sont publics et qu’il sera difficiles de procéder à des détournements sans que le public ne soit informé.
    Aujourd’hui, même en France, les cryptomonnaies sont légales dans la majeure partie des pays occidentaux, asiatiques et américains (USA). Il existe des plateformes d’échange centralisé de cryptomonnaies qui apportent plus de sécurité que nos banques africaines. Certaines de ces plateformes comme Binance sont légales en France et aux Etats-Unis!
    Il ne s’agit pas ici de rentre légales toutes les cryptomonnaies en Afrique centrale mais de commencer à penser à mettre en place un cadre légal et régularisé de ces transactions numériques qui faciliteraient une intégration économique des population.
    Notre vision de l’avenir est tellement restreinte en Afrique centrale!

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