Les ministres de la Justice et de l’Education nationale ont lancé, le 12 avril à Libreville, la campagne nationale de sensibilisation et de lutte contre les violences sur le thème ‘’Les violences en milieu scolaire’’. A travers cette initiative, le gouvernement ambitionne d’attirer l’attention de toutes les parties à s’impliquer dans la lutte contre ce fléau, pour un meilleur-vivre en milieu scolaire.

Erlyne Antonella Ndembet (droite) et Camélia Ntoutoume (centre) lançant la campagne, le 12 avril 2022 à Libreville. © Gabonreview

 

Les statistiques des violences en milieu scolaire inquiètent le gouvernement. En vue d’éradiquer ce fléau, les ministres de la Justice et de l’Education nationale ont lancé, le 12 avril à Libreville, la campagne nationale de sensibilisation et de lutte contre les violences sur le thème ‘’Les violences en milieu scolaire’’. Organisé dans le cadre du programme gouvernemental Gabon-Egalité, cette initiative a pris son envol au complexe scolaire public d’Alibandeng, dans le 1er arrondissement de Libreville.

«Le phénomène de la violence en milieu scolaire a atteint, ces dernières années, une dimension tellement inquiétante que nous devons, tous ensemble, conjuguer nos efforts pour parvenir à l’éradiquer. Ces efforts sont d’autant plus nécessaires que cette violence est dirigée, la plupart du temps, contre les élèves les plus vulnérables et particulièrement les filles», a alerté la ministre de la Justice. «C’est pour cette raison, que dans le cadre de la campagne nationale de vulgarisation et de sensibilisation sur les nouvelles lois de lutte contre les violences et les discriminations à l’égard des femmes, il nous a paru important de nous préoccuper de cette question des violences à l’école», a déclaré Erlyne Antonella Ndembet.

La passivité des victimes de violence

© Gabonreview

A travers cette campagne, le gouvernement ambitionne d’attirer l’attention des apprenants sur la nécessité de prohiber toute forme de violence, notamment à l’égard des jeunes filles, mais aussi et surtout d’appeler à la responsabilité et à l’implication des enseignants et éducateurs dans cette lutte au bénéfice d’un meilleur vivre-ensemble en milieu scolaire. «Nos établissements scolaires et leurs alentours doivent cesser d’être le théâtre d’actes de barbarie et de comportements qui les rendent, parfois infréquentables. Aucun élève ne doit s’arroger le droit, en toute impunité, de menacer, insulter, violenter ou terroriser un autre élève quel qu’en soit le motif. Pas plus qu’ailleurs, la violence ne saurait avoir droit de cité dans nos écoles, collèges et lycées», a ajouté la ministre la Justice.

Cette campagne qui sera étendue à l’ensemble du pays, est menée en collaboration avec le ministère de l’Education nationale, dont une récente enquête a révélé des statistiques effroyables sur les violences en milieu scolaire. En effet,  59% des acteurs du système éducatif, tous groupes confondus, ont été victimes de violences ; 19% d’apprenants et 13% d’enseignants ou personnel administratif ont déclaré être victimes de violences sexuels ; près de 70% des victimes de violences sexuelles n’engagent aucun recours quelle que soit la violence subie ; 80% des élèves ont déclaré avoir été victimes de violences verbale et psychologique ; 56% d’enseignants et 60% du personnel administratif ont déclaré avoir fait l’objet de violences verbale et psychologique.

La force de la loi

«L’établissement scolaire est le lieu où l’enfant acquiert, développe et partage les valeurs cardinales telles que le respect, la sociabilité, l’amour de la patrie, qui feront de lui un acteur cohérent et performant de la société. Or, grande a été notre inquiétude de constater ces dernières années, la recrudescence de nombreuses dérives en milieu scolaire et en dehors, notamment des atteintes à la pudeur via les réseaux sociaux, des cas de violences physique, psychologique, morale, verbales et sexuelle», a souligné la ministre de l’Education nationale. «La campagne qui débute aujourd’hui, diligentée par le ministère de la Justice et le ministère de l’Education nationale est conforme aux articles 5,6 et 13 de la loi N°006/2021 du 6 septembre 2021, portant élimination des violences faites aux femmes, a toute sa place», a insisté Camélia Ntoutoume.

Il s’agira donc, à titre préventif et curatif, de soumettre les dispositions relatives à la loi N°006/2021 sur les violences à tous les acteurs de la vie scolaire. Le but étant d’intégrer dans la conscience des élèves, enseignants, encadreurs administratifs et parents d’élèves, la force de la loi. Prochaine étape de la campagne de sensibilisation sur ‘’Les violences en milieu scolaire’’, le lycée Paul Idjendjet Ngondjout de Libreville.

 

 
GR
 

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