Gabon : Les femmes «Handipreneures» souhaitent leur autonomie
La Cellule genre et handicap parrainée par le ministère du Commerce, coordonnée par Virginie Mounanga, a initié le 23 mars à l’Agence nationale de promotion des investissements (ANPI), une rencontre avec les femmes entrepreneures vivant avec un handicap (Handipreneures). Objectif : recueillir leurs besoins afin de les soumettre aux bailleurs de fonds, dans le cadre des partenariats à venir.
L’évaluation de la situation et des besoins des personnes handicapées, notamment les femmes handicapées et entrepreneures, était au cœur d’une rencontre organisée, le 23 mars, par la Cellule genre et handicap parrainée par le ministère du Commerce, des Petites et moyennes entreprises (PME). En effet, le besoin en accompagnement et l’autonomisation de cette catégorie de personnes sont des problématiques récurrentes au Gabon auxquelles il faut absolument apporter des solutions efficaces et durables.
Afin de répondre de manière pragmatique à cette attente forte des femmes handicapées entrepreneures et pour renforcer et développer leur écosystème entrepreneurial au niveau national, la Coordinatrice de cette Cellule, Virginie Mounanga, a réuni ces femmes pour recueillir leurs besoins. Ceux-ci seront soumis à l’évaluation des bailleurs de fonds internationaux pour des projets spécifiques. «Si nous sommes là, c’est pour qu’ensemble, nous voyions comment mettre en place quelque chose de structurée, sur trois voire 4 ans», a-t-elle expliqué.
Plus d’une trentaine de femmes handicapées et entrepreneures, battantes dans l’âme, résilientes et courageuses, ont raconté «les misères, souffrances et difficultés» auxquelles elles sont régulièrement confrontées, parfois du fait de leur statut. «Je suis handicapée motrice. Je vis dans une chambre avec plus de huit personnes. Mes enfants, les enfants de mes frères et sœurs, parfois décédés à cause du Sida», a raconté l’une des participantes à ce brainstorming.
«Il y a des handicapés soutenus. Mais, il y a des handicapés qui soutiennent des familles entières. Si les personnes valides qui travaillent n’arrivent pas à joindre les deux bouts, à plus forte raison les handicapées», a fait remarquer une autre, invitant «les Affaires sociales à faire leur travail». «Qu’ils ne restent pas seulement dans leurs bureaux climatisés», a-t-elle préconisé.
«Quand on vient nous voir, les propositions de solutions sont toujours bonnes. Mais après, c’est toujours la même chose : rien !», s’est désolée une participante à ce rendez-vous, quand une autre rappelle qu’«elles veulent travailler, mais personnes ne les aide».
«Dans notre pays, on nous encourage seulement à recevoir. On ne nous aide pas à nous prendre en charge. On ne veut pas qu’on nous donne du pain tous les jours. On veut aussi pêcher pour manger ce qu’on a produit», a-t-elle indiqué, souhaitant que la loi 19/95, révisée en 2019, soit mise en valeur pour permettre la résolution efficace de leurs problèmes.
De tous les propos recueillis, les doléances peuvent être regroupées en trois ordres. Les femmes handicapées ont besoin de «renforcement de leurs compétences dans leur domaine d’activités respectives». Elles souhaitent «l’accès au financement» et aux «locaux ou espaces appropriés» pour exercer leurs activités.
Au terme de la séance, Virginie Mounanga a compilé toutes les doléances et a rassuré ses interlocuteurs sur le processus enclenché, soutenu autant par le gouvernement que par les bailleurs de fonds. Plusieurs structures, telles que l’ANPI, la Chambre de commerce, envisage des formations dans la formalisation des affaires pour leur permettre de mieux se prendre en charge. D’autres rencontres sont prévues à l’intérieur du pays dans les semaines à venir.
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