Justice : un Sénégalais abandonné en prison au Gabon depuis 9 ans

En détention préventive depuis 2009 pour incendie volontaire à Oyem et transféré à la prison centrale de Libreville en 2013, un sujet de nationalité sénégalaise croupit dans les geôles de la capitale gabonaise où il ne doit sa survie qu’à la bonne de volonté de ses codétenus. L’ambassadeur du Sénégal au Gabon a été informé de sa situation.

Un détenu de nationalité sénégalaise sans famille serait abandonné à lui-même à la prison centrale de Libreville. © Gabonreview
FAB (initiales de son nom), sujet de nationalité sénégalaise, croupit dans un cachot à «Sans-Famille» (nom donné à la prison centrale de Libreville) depuis 9 ans. Il a été transféré en 2013 après avoir passé 4 ans à la maison de détention d’Oyem. Dans le chef-lieu de la province du Woleu-Ntem, 13 ans plus tôt, en 2009, il avait été incarcéré pour incendie volontaire. Il n’a pas été jugé depuis. Ce qui lui fait donc une douzaine d’années en détention préventive.
Mais pour SOS Prisonniers Gabon (SPG), presque habitué aux détentions préventives à rallonge, le plus préoccupant dans la situation de FAB, c’est que dans la capitale gabonaise, «il n’a personne pour lui apporter des approvisionnements. Pour manger, il doit compter sur la bonne volonté de ses codétenus». Ce qui en ferait donc un prisonnier particulièrement vulnérable. «N’ayant ni famille ni ami à Libreville, FAB est abandonné à lui-même», réitère l’association dont l’ambition est de faire respecter les droits humains en milieu carcéral et d’œuvrer à «l’humanisation des prisons».
Pour permettre au détenu sénégalais de bénéficier de l’aide de ses compatriotes vivant au Gabon, SPG a dit avoir saisi l’ambassadeur de la République du Sénégal dans le pays, conformément à l’article 22 de l’arrêté 0014/MJGS/CAB portant Règlement intérieur des établissements pénitentiaires en République gabonaise qui dispose que «les personnes détenues de nationalité étrangère peuvent correspondre ou recevoir la visite des représentants diplomatiques ou consulaires de leur pays». Espérons que le diplomate répondra favorablement à cette requête.
Si SPG regrette par ailleurs que la plupart des représentations diplomatiques africaines abandonnent souvent leurs compatriotes dans les prisons, l’association espère néanmoins que l’autorité interpelée réagira. Il pourrait notamment assurer l’alimentation de FAB, lui fournir des conseils juridiques dans la mesure du possible et même assurer le financement d’une dépense liée au séjour carcéral du prévenu.

2 Commentaires
Pauvre Sénégalais. Mais où est la SOLIDARITÉ AFRICAINE ? Pitié !!!
dans ce cas précis pas besoin de chercher la solidarité africaine. Moi je dirais plutôt ou est l’État droit dont on nous vente si souvent l’existence en affirmant haut et fort que le Gabon est un État de droit.