Gabon-Congo : Arnaque aux frontières
S’il est de notoriété publique que la route nationale reliant Libreville au septentrion est un axe gangréné par les abus des forces de sécurité, notamment en ce qui concerne les bakchichs, l’axe sud-est du pays est en train d’entrer «violemment» dans la danse. C’est ce que révèle le média en ligne Gabonclic.info qui indique que les Gabonais doivent débourser 40 000 francs CFA pour se rendre au Congo tandis qu’un Congolais se rendant au Gabon doit payer 25 000 francs CFA.
Où en est la libre circulation actée en 2017 par les dirigeants de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) ? C’est la question que se posent désormais tous les ressortissants de cette communauté sous régionale qui peinent à rallier l’un ou l’autre pays dans le cadre de cette libre circulation. Les tracas observés dans l’axe nord en direction du Cameroun et de la Guinée Équatoriale et dans l’axe sud-est en direction du Congo laissent perplexe. Sur ces voies, il faut absolument mouiller la gorge des flics jusqu’à la lie.
Dans sa récente livraison, Gabonclic.info s’est appesanti sur ce dossier mettant en exergue la route entre le Gabon et le Congo au niveau d’Okondja et de Ndjounou. «Sur l’axe Makokou-Okondja, au village Ndjounou, se trouve un poste frontalier entre le Gabon et le Congo-Brazzaville voisin. Des deux côtés – Ndjounou Gabon et Ndjounou Congo – vivent des familles éparpillées par le tracé des frontières de l’époque coloniale mais qui se fréquentent habituellement. Du côté gabonais, pour sécuriser la zone, cette lourde responsabilité a été confiée à la Gendarmerie nationale dirigée par le général Yves Barassouaga», précise le journal.
Selon ce média «les gendarmes conjuguent le verbe racketter à tous les temps et tous les modes». «Ici, témoigne un habitué de ce trajet, la Gendarmerie de Ndjounou Gabon exige 20 000 francs CFA à chaque Gabonais entrant au Congo et 20 000 à chaque Congolais venant du Congo ; et au retour, si tu as quelques litres de vin de maïs, ces mêmes gendarmes se transforment en douaniers et te rançonnent 2 000 francs par bidon de 20 litres».
Pour le côté congolais, «contrairement au Gabon qui n’a que la Gendarmerie nationale à sa frontière, le Congo y possède quatre services bien organisés : Douanes, Gendarmerie nationale, Immigration et Police». «La sortie d’un ressortissant congolais pour le Gabon revient à 5000 francs CFA. L’entrée d’un Gabonais au Congo est fixée à 20 000 francs CFA, exemptés les corps habillés par solidarité. Ce qui n’est pas le cas pour le Gabon», explique le confrère qui souligne qu’«en somme, pour un Gabonais qui se rend au Congo, il doit aux frontières débourser 40 000 francs, sans compter le ticket de transport. A contrario, pour un Congolais qui se rend au Gabon, il doit payer 25 000 francs CFA, alors que le même Gabonais à sa sortie d’avion à Brazzaville ou à pointe noire ne paye rien».
Tous ces micmacs se passent sans reçus
Il en est de même sur la route nationale menant vers le Cameroun ou la Guinée Equatoriale. Sur ce t’axe l’on peut dénombrer plus d’une trentaine de postes de contrôle du côté gabonais. Et à chaque poste, les étrangers doivent déposer 2000 francs pour l’«enregistrement» même si ils ont tous les documents officiels exigés et à jour pour le voyage.
Tous ces micmacs se passent en effet sans reçus ou justificatifs de paiement. Ce qui laisse penser qu’il s’agit de racket aux frontières entre les deux pays. Ces situations mettent à mal la libre circulation des biens et des personnes, souhaitée par les chefs d’État et de gouvernement de la sous-région.
D’ailleurs, la Cemac est présentée comme le mauvais élève de la classe car, malgré les beaux discours la réalité sur le terrain est compliquée et les blocages sont nombreux. Aux chefs d’Etat et de gouvernement de revoir leur stratégie de défense et de protection des frontières et de prendre leur bâton de pèlerin pour redorer le blason de leur pays respectif en faisant appliquer les actes et accords signés, sans contraintes, dans le cadre de la libre circulation sous régionale des des personnes et des biens.
3 Commentaires
La libre circulation des biens et des personnes en zone CEMAC n’existe que sur le papier.
En effet, les cas de racket aux frontières sont multiples. c’est le cas par exemple de la frontière Gabon-Congo par Léconi, à Kabala du coté du Gabon comme à Mbié du coté du Congo, le seul langage qui sied c’est sont les billets de banque. Et pour un gabonais, sur chaque barrage jusqu’à mboudji il faut s’assurer que votre poche est lourde. C’est triste pour nos différents pays car on a encore rien compris dans l’importance des politiques des grands ensembles.
Avec un passeport le passage est libre. Autrement il est délivré un document avec la cni gabonaise : du côté congolais il faut payer 20000 à la Gendarmerie et 20000 et 20000 à l’immigration du côté d’Akiéni. Du côté de Ndendé de nombreux gabonais frontaliers vont et viennent sans être inquiétés du côté congolais. Le laissez-passer limite à 50 km l’incursion en territoire congolais.Au-dela vous paierez moins de 20000 pour arriver jusqu’à Brazzaville sans passeport, donc dans les 80 à 100000 sans passeport!
Après il ne faut pas s’étonner que le continent Africain stagne à cause des mentalités pourries et que certains compatriotes lorsqu’ils sont en Occident préfèrent prendre la nationalité du pays d’accueil car au moins ils peuvent circuler dans l’Union Européenne sans problème jusqu’à aller aux USA, Canada, Mexico, Brésil, Chili, Japon ou Dubaï sans l’escroquerie qui nuit la santé des corrompus et ça perd de la crédibilité. C’est vraiment pathétique pour le continent Africain.