Gabon : L’activiste et blogueur Hervé Mombo Kinga passe l’arme à gauche

Activiste et blogueur gabonais, opposant au régime en place à Libreville incarcéré en 2017 pour «propagande écrite tendant à créer un trouble à l’ordre public et outrage au chef de l’Etat», Hervé Mombo Kinga, libéré après 15 mois à «Sans familles», a rendu l’âme ce 7 février à Libreville des suites de maladie. Selon plusieurs sources, il était dans le coma depuis le 3 février dernier.

Malgré son incarcération et jusqu’à sa mort, Hervé Mombo Kinga a maintenu ses positions et ses combats. © D.R.

Hervé Mombo Kinga, plus connu sous le pseudonyme «matricule 001» a passé l’arme à gauche ce 7 février à Libreville. Malade depuis des mois, selon plusieurs sources, celui qui s’est farouchement opposé au pouvoir en place à Libreville, tout en affichant son soutien à l’opposant Jean Ping, a rendu l’âme dans un hôpital de la capitale. Une «terrible perte  pour le pays et surtout pour l’opposition et la société civile gabonaise», soulignent ses partisans.

S’il est si célèbre et que les réseaux sociaux gabonais sont en émoi à l’annonce de sa disparition, c’est que Hervé Mombo Kinga a particulièrement fait parler de lui à la suite des résultats de la présidentielle de 2016. En citoyen engagé contre «la dictature au Gabon», «défenseur des droits humains et des libertés individuelles», il a particulièrement dénoncé la mauvaise gouvernance dans le pays et ce qu’il considérait comme «un hold-up électoral».

N’acceptant pas les résultats officiels de cette dernière présidentielle, ce jeune-homme avait utilisé ses propres ressources pour développer une résistance de terrain via les réseaux sociaux. Et il l’a payé très cher avec une détention de 15 mois à la prison centrale de Libreville. Le 27 août 2017, il avait été interpellé, jugé et condamné à 8 ans de prison dont 3 avec sursis pour propagande tendant à troubler l’ordre public et outrage envers le président de la République.

Après des tractations, ce cyber-activiste sortira finalement de prison le 5 février 2019. Malgré son incarcération, il est resté fidèle à ses engagements jusqu’à sa mort, se présentant toujours comme «un combattant».