Gabon : Dynamique unitaire présage une année difficile pour les travailleurs

Dans sa déclaration de vœux de nouvel an aux travailleurs et retraités du Gabon, le président de la confédération syndicale Dynamique unitaire (DU) a indiqué que l’année 2022 sera une année difficile pour les travailleurs du Gabon, car les signaux gouvernementaux affichés en fin 2021 ne seraient qu’«une dimension d’avant-goût nauséabond du pire à venir».

Pour le président de Dynamique unitaire, Jean Remy Yama, l’année 2022 sera difficile pour le peuple gabonais en général et pour les travailleurs en particulier. © D.R.

Entre une pandémie mondiale et des tensions sociales exacerbées à l’échelle nationale, 2021 ne nous aura presque rien n’épargné. Y aura-t-il enfin de quoi se réjouir en 2022 ? Il est toujours difficile de prédire très exactement  les événements. Mais à l’écoute du discours à la Nation du président de la République et au regard de la posture des acteurs syndicaux, le président de la confédération syndicale Dynamique unitaire (DU) estime que l’année 2022 sera difficile pour le peuple gabonais en général et pour les travailleurs en particulier.

Avant d’évoquer ces signaux qui présagent une année difficile, Jean Remy Yama a adressé aux travailleurs ses vœux les meilleurs. «Que la santé, la prospérité, le partage et la longévité écument vos vies et celles de vos proches dans un pays où l’avilissement, l’égoïsme et la mal gouvernance sont anormalement érigés en valeurs cardinales».

En ce début de la quatrième vague de Covid-19, soutenue par l’arrivée du variant Omicron sur le territoire national, et une atmosphère électrisée par des tensions sociales, l’année 2022 s’annonce pour beaucoup comme celle des excès, des contestations. Entre stress et angoisse de la maladie, mesures abusives privatives de libertés, obligation vaccinale et hautes tensions sociales, 2022 est gorgée d’incertitudes selon Jean Remy Yama.

«Le Gabon sombre dangereusement. Et le comble du cynisme et de l’incurie servis dans le discours à la Nation du vendredi 31 décembre 2021, attribué grossièrement à Ali Bongo Ondimba, est la condamnation de ces mouvements de revendications sociales dont la légitimité et la légalité sont incontestables. Les enseignants qu’on qualifie de «preneurs d’otages» sont-ils à l’origine de la plus grave crise économique et financière de toute l’histoire du Gabon, orchestrée par la maestria d’Ali Bongo Ondimba ? Les auteurs du discours fumeux et creux du vendredi 31 décembre 2021, ont-ils conscience de la précarité qui conduit les travailleurs à exiger le respect de leurs droits et la dignité par-dessus tout ? Quand ces sicaires de la plume parlent de solidarité et d’unité, s’adressent-ils au fond aux Gabonais ? », s’est interrogé Jean Remy Yama.

Pour ce dernier, nos malheurs viennent de nos gouvernants qui au lieu d’assurer et de veiller à notre bien-être, décident plutôt de nous asservir, de nous précariser et de nous déshumaniser davantage avec le fallacieux prétexte de la gestion de la pandémie de Covid-19.

En 2021, dans l’administration publique et parapublique, la profusion des mouvements sociaux n’a ému aucunement nos gouvernants. À l’aube de cette année 2022, la paralysie s’y généralise, le budget de l’État perd des recettes importantes chiffrées à plusieurs dizaines de milliards de francs CFA, les écoles sont fermées, des sit-in se multiplient, etc. dans l’indifférence notoire du régime en place.

Pour les Gabonais et particulièrement pour les travailleurs, face à ce cynisme, «2022 sera l’année de la résistance face à un gouvernement qui a choisi la voie des ténèbres pour nous y conduire. Pour rien au monde, nous ne devons renoncer à nos libertés et à notre dignité. Élevons-nous au-dessus de nos clivages, nous devons défendre la République et la sauver. Quel que soit notre bord politique ou religieux, battons-nous d’abord pour mettre fin : au couvre-feu sur toute l’étendue du territoire ; au confinement de retour d’un voyage à l’international ; au test PCR payant à l’arrivée d’un voyage à l’international ; au test PCR pour circuler à l’intérieur du pays ; à l’autorisation spéciale de circuler du ministère de l’Intérieur », a indiqué le président de D.U. Selon ce dernier, les formes de ce combat futur seront données par le Copil Citoyen dont Dynamique unitaire est un membre fondateur.

Priorité à la restauration des droits des travailleurs

Selon un chronogramme préalablement établi, le combat syndical que conduira DU au cours de cette année portera sur deux fronts :la restauration des libertés publiques avec le Copil citoyen, et la restauration des droits des travailleurs complètement bafoués, principalement dans le secteur privé, et des retraités maltraités de la République par la République. «Dynamique unitaire invite les bureaux des unions départementales et provinciales sur toute l’étendue du pays, à faire leur travail de syndicalisation avec abnégation et discipline dans l’intérêt des travailleurs et des retraités que nous représentons», a conclu jean Remy Yama, rappelant le slogan de la confédération syndicale « pas un travailleur, pas un retraité où qu’il soit sans Dynamique unitaire ».