Meurtre d’Apedo Amoumou : Le dossier bloqué « volontairement » au parquet
Indigné par le blocage de la procédure dans l’affaire qui oppose la famille Apedo aux policiers de la Brigade anti-criminalité (BAC), présumés auteurs du meurtre de Cédric Apedo Amoumou, Me Nicaise Narcisse Ondo Nguema a appelé, le 23 novembre, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville à prendre ses responsabilités afin que le dossier de son client soit examiné.
Cela fait un an et un mois que le dossier de l’affaire opposant la famille Apedo aux policiers de la Brigade anti-criminalité (BAC), accusés du meurtre de Cédric Apedo Amoumou, est volontaire bloqué au parquet de la République près le Tribunal de Libreville. Indigné par cette situation, l’avocat de la famille, Me Nicaise Narcisse Ondo Nguema, a interpellé le 22 décembre le procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville. Il exige que ce dossier soit transmis au parquet général, puis à la chambre d’accusation qui devra examiner la demande de mandat de dépôt formulée à l’encontre des huit policiers, présumés auteurs de ce meurtre.
Selon l’avocat au Barreau du Gabon, l’enquête préliminaire menée par l’Inspection de police avait permis de déférer deux policiers présumés auteurs du meurtre de Cédric Apedo Amoumou. Le 26 août 2020, un Brigadier-chef Major et une Lieutenant ont été présentés au parquet de la République. «Dans son réquisitoire d’information, le parquet de la République affirme que pèsent sur les agents présumés auteurs de ce crime : des présomptions suffisantes d’avoir volontairement porté des coups ayant entraîné la mort de Cédric Apedo Amoumou ; d’avoir également tenté d’extorquer des fonds à dame Aimée Blivi Adole Akofa (la mère de la victime)», a indiqué l’avocat. Depuis lors, ce dossier n’a nullement évolué. Ce dernier affirme que le dossier est bloqué au niveau du parquet de la République près le tribunal de Libreville par un magistrat non encore identifié.
« Depuis le 24 novembre 2020, la procédure qui oppose la famille Apedo aux policiers de la BAC est volontaire bloquée par un magistrat en fonction au parquet de la République près le tribunal de Libreville. 24 novembre 2020 24 décembre 2021, ça fait un an et 1 mois qu’un magistrat exerçant au parquet de la République près le Tribunal de Libreville empêche la poursuite de la procédure », a dénoncé l’avocat. Il exige que justice soit rendue pour cette famille durement éprouvée par la perte de Cédric Apedo Amoumou (fils), puis de monsieur Apedo (père), décédé des suites de chagrins nés de la mort subite de son fils.
Que s’est-il réellement passé ?
L’affaire remonte au mardi 12 mai 2020 aux environs de 4h du matin. Sans autorisation du procureur de la République, 8 agents de la Brigade anti-criminalité (BAC), avec à leur tête le Brigadier-chef Major Michel Judicaël Mbadinga, vont faire irruption au domicile de Cedric Apedo Amoumou, jeune gabonais de 29 ans, exerçant dans le domaine du génie civil. Après avoir défoncé les portes et fenêtres, menotté les occupants, ils vont procéder à la fouille minutieuse de la maison prétextant que Cedric Apedo Amoumou est un grand dealer. Bien que cette fouille n’ait pas parvenu à produire la moindre preuve, Cedric Apedo Amoumou est embarqué manu militari ainsi que ses deux caisses d’argent contenant une somme de 350.000 francs CFA.
Après quelques jours en cellule, Cédric Apedo Amoumou est placé sous mandat de dépôt, le vendredi 15 mai 2020, à la prison centrale de Libreville. Le dimanche 17 mai, soit 48 heures après avoir été placé sous mandat de dépôt, les parents reçoivent un appel de la maison d’arrêt de Libreville leur annonçant le décès de leur fils. De quoi est-il mort? Qu’est-ce qui s’est réellement passé entre le jour de son arrestation et sa mise en détention à la prison centrale de Libreville?
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