Les ‘’assises nationales sur le conflit homme-éléphant’’ se sont ouvertes, le 15 décembre à Libreville. A cette occasion, la Première ministre a souhaité que cette rencontre débouche sur des recommandations réalistes, durables et adaptées, en vue de limiter l’impact de ce conflit. «Le gouvernement les examinera minutieusement et les mettra en œuvre avec détermination», a affirmé Rose Christiane Ossouka Raponda.

Rose Christiane Ossouka Raponda (centre) à l’ouverture des ‘’Assises nationales sur le conflit homme-éléphant’’, le 15 décembre 2021 à Libreville. © Gabonreview

 

Arrêter de manière consensuelle la stratégie et le plan d’action national pour améliorer la sécurité alimentaire des populations tout en préservant la faune. Tel est l’objectif des ‘’Assises nationales sur le conflit homme-éléphant’’ qui ont été lancées, le 15 décembre à Libreville. Ouvrant les travaux, la Première ministre est revenue sur l’intérêt de cette rencontre de 72 heures, intervenant après les consultations provinciales sur le conflit homme-éléphant initiées par le ministère des Eaux et Forêts en juillet dernier.

«Les assises nationales sur le conflit homme-éléphant étaient très attendus par le chef de l’Etat et les populations, notamment par celles qui font face à cette réalité. Ces assises doivent être l’occasion d’avancer tous ensemble vers la même direction, c’est-à-dire la quête de solutions durables à cette question préoccupante. Cette concertation doit être aussi un moment d’affirmation de l’unité et de la cohésion nationale de tous les enfants de la République face un sujet vital (…) C’est pourquoi, je demande de dialoguer, se concerter, de partager, sans tabou et sans passion. Je vous invite aussi à orienter vos réflexions vers l’action future en apportant de manière consensuelle des réponses idoines à un phénomène dont l’ampleur et la récurrence inquiètent chaque jour», a déclaré Rose Christiane Ossouka Raponda.

11 959 plaintes écrites

La cheffe du gouvernement pendant son discours de circonstance et, un plan de l’assistance. © Gabonreview

Selon le gouvernement, les conflits homme-éléphants constituent une problématique technique, sociale et économique, car ils mettent à mal la sécurité physique et alimentaire ainsi que la paix sociale des populations rurales, dans une grande partie du territoire nationale.

En effet, de 2016 à ce jour, le ministère des Eaux et Forêts a enregistré 11 959 plaintes écrites et de nombreuses autres orales, relatives à la destruction des cultures vivrières, consécutives à l’action des éléphants. Ces assises nationales constituent ainsi un motif d’espoir pour populations, en ce sens qu’elles doivent permettre de trouver les voies et moyens pour limiter les impacts du conflit homme-éléphant.

«Durant trois jours, vous êtes appelés à examiner la question de manière approfondie, proposer une stratégie, définir un plan d’action et une feuille de route à court, moyen et long terme. Il vous revient aussi d’envisager des solutions techniques pertinentes et innovantes visant à atténuer ce conflit et ses impacts économiques, sociaux et humains. Le gouvernement sait compter sur votre esprit patriotique et votre sens élevé des responsabilités pour restaurer au cours de ses assises, un dialogue convivial et fraternel. Le gouvernement sera très attentif aux recommandations qui sortiront de ce conclave, des recommandations que nous souhaitons réalistes, durables et adaptées. Le gouvernement les examinera minutieusement et les mettra en œuvre avec détermination», a affirmé Rose Christiane Ossouka Raponda.

«Les éléphants sont les jardiniers de notre forêt»

Les assises vont réunir 120 personnes en présentiel, qui vont se répartir au sein de quatre commissions. Les personnes disposant d’une connexion internet pourront suivre l’évènement en direct sur Zoom. La commission 1 discutera de la question des battues administratives, quand les autoriser et comment les exécuter. La deuxième se penchera sur les mécanismes d’indemnisation et de prise en charge des populations victimes. La troisième va évaluer les mesures d’atténuation qui existent, ainsi que les sources de financement. Et, enfin, la quatrième commission va passer en revue et valider le projet de stratégie nationale, ainsi que le plan d’action et la feuille de route.

«Les éléphants sont les jardiniers de notre forêt. A travers leurs crottes, ils plantent des arbres et distribuent les sels minéraux, augmentant ainsi la productivité́ de la terre et les stocks de carbone. Ils constituent le fondement d’une industrie écotouristique sur notre continent», a indiqué le ministre des Eaux et Forêts. «L’heure est maintenant à l’action. Le conflit homme-éléphant est un problème national. L’approche multisectorielle préconisée nécessite une collaboration étroite et une bonne coordination de l’ensemble des administrations au niveau central et déconcentré. Cette approche implique également une meilleure intégration des communautés rurales, la société civile, le secteur privé et partenaires techniques et financiers», a conclu Lee White.

 
GR
 

7 Commentaires

  1. Serge Makaya dit :

    Arrêtez de détruire la forêt et tout rentrera dans l’ordre. Laissez nos éléphants tranquilles. Ils ne sont pour rien. Mettez en place des projets touristiques en pleine forêt. Associez les Pygmées à la réalisation de ces projets. Vous gagnerez plus d’argent avec ça qu’en détruisant notre forêt.

  2. Julien dit :

    Vous devriez associer à ces assises les peuples de la forêt: les Pygmées. Ils peuvent vous apporter leur savoir. Ne les négligeont pas. Ils connaissent mieux les éléphants que ceux qui habitent les villages près de la forêt.

  3. Julien dit :

    Excusez pour mes fautes de frappe rapide que vous apercevez. Merci.

  4. Ulys dit :

    Notre forêt peut devenir génératrice d’emplois, de projets. Ce ne sont pas les idées qui manquent effectivement. Le problème de nos matières premières, c’est qu’elles nous empêchent de faire travailler notre matière grise. Elles nous rendent paresseux tout simplement.

    Mais il est vrai qu’avec notre forêt, beaucoup d’emplois peuvent être créés. Je suis aussi d’avis qu’il faut impliquer les pygmées dans ces projets de la forêt, s’il y en a…

    • Serge Makaya dit :

      Merci mon fils Ulys. Oui, c’est même très possible de vivre seulement ou aussi du tourisme au Gabon. Les gabonais ne savent exploiter malheureusement ce secteur extrêmement rentable.

      Exemple d’un projet: proposer au cœur de la forêt gabonaise des initiations au Bwiti (le vrai, celui du peuple de la forêt). Une initiation très bien réglementée, avec la présence de médecins en cas de difficultés. Au terme de cette initiation qui aura bien sur un coût, remettre à l’initié une attestation d’initiation au Bwiti. Cultiver l’iboga, proposer aux touristes des journées de chasses comme faisait les pygmées autrefois. Des soirées dansantes au rythme de la musique et chants pygmées, etc… Tout cela aura bien sur un coût pour ces touristes en quête d’exotisme. C’est vraiment réalisable un tel projet. Et ça crée de l’emploi. Surtout y impliquer le peuple de la forêt qui se verra ENFIN utile, et non plus comme beaucoup de gabonais bantous qui veulent toujours les considérer comme des sous hommes. Ils ne le sont pas et ne le seront JAMAIS.

  5. Edouard Mezui dit :

    C’est l’occasion de mettre en place tous ces projets, y réfléchir AU PLUS VITE, avant de voir ENCORE les Occidentaux venir vous les proposer comme si ils en étaient les INITIATEURS. Des projets en PLEINE FORET, oui c’est POSSIBLE et rentable. A RÉFLÉCHIR.

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