La première cité rurale écologique entièrement bâtie avec du bois gabonais, «Edock City», située dans la localité de Viafé, à 5 km de Lalara, à 55 km de Mitzic et à 130 km de Ndjolé vient d’être érigée en galerie d’art sculptural à ciel ouvert, le premier du genre au Gabon, avec 6 fresques participant à la promotion touristique de ce département.

Dévoilement de la plaque inaugurale du musée à ciel ouvert de Viafé. © D.R.

 

Initié par l’ancien ministre délégué auprès du ministre en charge de la Protection de l’environnement, des Ressources naturelles, de la Forêt et de la Mer, Andrew Crépin Gwodock, le projet «Edock City» avec ses sculptures traditionnelles gabonaises a officiellement été transmis le 11 décembre au ministère de la Culture.

Il a été érigé en galerie d’art à ciel ouvert, afin de permettre à la population gabonaise, particulièrement celle qui traverse la localité de Viafé, carrefour des cinq provinces, (Woleu-Ntem, Ogooué-Ivindo, Ogooué-Lolo, le Haut-Ogooué et le Moyen-Ogooué) de profiter de ce magnifique site culturel.

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«Nous concédons ces œuvres à l’État gabonais, parce que l’État est en charge du développement de la culture et bien sûr de sa vulgarisation et sa démocratisation auprès du peuple. Certes, c’est une initiative personnelle, mais elle procède d’un plan de développement du département de l’Okano. Programme inscrit à l’occasion du privilège que m’a fait le chef de l’État, en me nommant membre du gouvernement en 2015. Ces œuvres doivent servir à la postérité. La culture, c’est ce qui nous restera, quand on aura tout oublié », a déclaré le promoteur d’Edock city, Andrew Crépin Gwodock.

Les fresques d’Edock city sont des œuvres originales de traditions Fang, Kota, Punu, Nzebi, Tsogo, réalisées à base de l’essence tali, réputée pour sa résistance à l’usure. Œuvres du sculpteur et promoteur de l’atelier Djil’Arts, Joseph Landry Mouele Bingoulou, ces sculptures ont été réceptionnées par le préfet du département de l’Okano, Thimotée Malemba en lieu et place du ministre de la Culture, Michel Menga M’Essone. Elles seront ainsi intégrées au patrimoine culturel et touristique national.

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«J’éprouve un sentiment de joie en recevant ces sculptures qui viennent enrichir le patrimoine national. Avec ce geste, je pense que c’est une occasion de revaloriser notre patrimoine. En franchissant le portique d’Edock city pour vous rendre sur les cinq provinces, vous aviez la possibilité en un coup d’œil effectivement de bénéficier d’une partie de la culture gabonaise. Je souhaite que ces œuvres soient bien protégées pour permettre à nos populations de les admirer et d’apprendre d’elles et de notre culture», a confié Thimotée Malemba.

Les sculptures traditionnelles

Cette cité rurale écologique avec ses six sculptures tirées directement du terroir gabonais et de deux autres contemporaines, issues de la création de l’artiste, mérite un détour. « De la conception du projet à la réalisation de ces œuvres, nous avons travaillé, mon équipe et moi pendant cinq mois. Soit deux mois de conception et trois mois de réalisation entre Libreville et Mitzic», a confié le sculpteur, Joseph Landry Mouele Bingoulou.

A l’entrée d’«Edock City», le visiteur est accueilli par un portique baptisé «Samba», sur lequel est sculpté les différents masques du Gabon, de l’Afrique et quelques symboles du monde. Une fois dans l’antre du musée à ciel ouvert de Viafé, le visiteur peux admirer les reliquaires fang (le Bieri) et Kota ; le masque fang N’gil et le masque Punu Mukudji, tous sculptés sur une hauteur de 2 mètres.

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A côté de ces sculptures sont érigées deux grandes sculptures contemporaines. La première baptisée éveil, représente une femme qui prend son envol dans un mouvement de danse. Abiami, la deuxième,  qui signifie en langue Punu ce qui est à moi, représente une femme qui «veut se réapproprier notre culture, qui est sa place. Elle porte un masque et sur sa partie inférieure une cithare qui favorise son voyage et la communication avec le monde des ancêtres », a expliqué Joseph Landry Mouele Bingoulou.

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Ces œuvres seront placées sous le contrôle et la supervision d’un conservateur, qui sera nommé par le ministère de la Culture. Il sera chargé d’animer ce musée à ciel ouvert et de présenter les sculptures de manière artistique et culturelle au public. Toutefois, cette initiative mise en œuvre dans un environnement tropical exacerbé, bénéficiera-t-elle de meilleures solutions en termes d’entretien pour sa durabilité afin de mieux protéger ce bel investissement ?

 
GR
 

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