Gabon : Quand la vaccination anti-Covid vire au chantage

Le gouvernement a promis, le 10 décembre, que «la vie redevient normale» le 15 décembre… uniquement pour les personnes vaccinées. Ces dernières bénéficieront de certains avantages à cette échéance, comme pour inciter les non-vaccinés à se faire injecter incessamment.

Le gouvernement incite les populations à épouser la vaccination anti-Covid pour retrouver une ‘’vie normale’’ dès le 15 décembre 2021. © D.R.

Les personnes vaccinées retrouveront leur vie d’avant la pandémie dès le 15 décembre. Tel est le sens du message de sensibilisation du gouvernement, intitulé «la vie redevient normale» et publié dans L’Union du 10 décembre. «À partir du 15 décembre, toutes les personnes vaccinées seront exemptées du couvre-feu et les entreprises (restaurants et snack-bars) dont les employés sont vaccinés seront aussi exemptées du couvre-feu», peut-on lire dans le quotidien national.

Aussi, poursuit la publication, «il sera désormais possible de voyager à l’intérieur du pays sans autorisation spéciale du ministère de l’Intérieur, à condition d’être entièrement vacciné. Le test PCR sera valable 14 jours sur le territoire national et trois jours pour les voyageurs internationaux (20 000 francs CFA normal/50 000 francs CFA VIP). L’accès aux administrations sera conditionné par la présentation d’une carte de vaccination». Des ‘’passe-droits ‘’, déjà annoncés dans l’arrêté pris en application des dispositions de la loi n°003/2020 du 11 mai 2020 fixant les mesures de prévention, de lutte et de riposte contre les catastrophes sanitaires, publié le 25 novembre dernier dans le Journal officiel.

Pourtant, jusqu’à preuve du contraire, le vaccin anti-Covid n’est pas obligatoire au Gabon. Accorder certains privilèges aux personnes et pas à celles qui ne le sont pas est clairement une manière d’inciter les populations à se faire injecter. D’ailleurs, sans le reconnaitre formellement, le gouvernement ne s’en est jamais caché. «Le port du masque et le respect des gestes barrières seront toujours recommandés dans les lieux publics, mais le vaccin demeure le meilleur moyen reprendre le cours normal de notre vie», a conclu le gouvernement. Clairement une forme de chantage.

En réponse à cette manœuvre ‘’mesquine’’, la société civile prépare elle aussi sa riposte en appelant les populations, essentiellement les non-vaccinées, à rester chez elles le 15 décembre. Reste à savoir si cet appel sera suivi. L’on en saura plus le 15 décembre.