Gabon : Nicaise Moulombi appelle aux assises des Eaux et Forêts
Face à la grève illimitée qui perdure depuis plus d’un an au ministère des Eaux et Forêts, et laquelle paralyse la concertation permanente multi-acteurs dans le cadre de la mise en œuvre des politiques sectorielles dans ce secteur stratégique géré par Lee White, le deuxième Vice-président du Conseil économique social et environnemental, Nicaise Moulombi, appelle à la tenue des assises des Eaux et Forêts.
Depuis la publication de son courrier daté du 22 novembre dernier à son collègue de l’Intérieur, sollicitant la mise en œuvre du décret fixant les conditions d’autorisation des battues administratives pour les éléphants, Lee-White s’est mis à dos les acteurs de la société civile du domaine de l’Environnement. Le président de Croissance Saine et environnement l’a repris dans une adresse peu amène. «Aujourd’hui, le ministre des Eaux et Forêts souhaite passer aux battues administratives pour régler la problématique du conflit homme-faune, c’est pour notre part regrettable. En tant qu’écologiste, nous avons plusieurs fois dénoncé la problématique du conflit homme-faune qui devenait un problème social et sociétal. Il était judicieux de faire le point d’abord sur la vie faunique, il y a combien de pachydermes aujourd’hui au Gabon? Nous ne savons pas. En matière de conflit, il y a plus de 16 000 dossiers en attente depuis 2014 qui n’ont pas été indemnisés et nous décidons de passer à l’abattage, mais pendant ce temps nous avons pris des engagements au niveau international liés à la conservation», déploré Nicaise Moulombi. Ce dernier, membre de la plateforme du Réseau des organisations de la société civile pour l’économie verte en Afrique centrale (Roscevac), Nicaise Moulombi, estime que cette décision relève de la responsabilité du gouvernement.
Selon le deuxième Vice-président du Conseil économique social et environnemental (Cese), le Cese a rendu un avis. Au moment où l’institution attendait le feed-back du gouvernement, Lee-White a décidé de faire une tournée. « Au moment d’attendre les conclusions de cette tournée, nous apprenons que le ministre souhaite passer aux battues administratives, nous pensons que cela manque de cohérence et de rigueur avec nous–mêmes. Nous devons de manière froide trouver des solutions et je ne souhaite pas que demain, ce soit la communauté internationale qui se retourne contre le Gabon en constatant que le pays a fait un rétropédalage, parce que cette décision de battues administratives n’a pas pris l’assentiment de l’ensemble des acteurs. C’est dommage », a-t-il regretté.
Des assises des Eaux et Forêts
Au regard des insuffisances et maladresses qui transparaissent dans la gouvernance impulsée par le ministre des Eaux et Forêts au sein de son département, le deuxième Vice-président du Cese estime qu’il est urgent de convoquer les assises de ce secteur stratégique pour régler tous les problèmes qui empechent ce département ministériel de tirer davantage profit de ses ressources. « Il est important d’avoir une analyse froide sur la gouvernance de ce département ministériel en faisant les états généraux de ce département. Mais quelle est la valeur économique de ce département ministériel ? Nous ne pouvons pas continuer à aller de problème en problème », a-t-il souligné. Selon Nicaise Moulombi, ces assises devront porter sur six points à savoir : conflit homme-faune, Code forestier, Loi climat, Loi parcs nationaux, Contribution nationale déterminé (CDN), plan d’investissement CDN, feuille de route CDN et pollution nationale.
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