Gabon : 30 agents des Eaux et Forêts sevrés de salaire en novembre
Trente agents du ministère des Eaux et Forêts, membres du Syndicat national des professionnels des Eaux et Forêts (Synapef), ne percevront pas leurs salaires du mois en cours. Selon la Solde, ils seraient sous le coup d’une suspension de salaire à titre conservatoire, ordonnée par le ministre des Eaux et Forêts, Lee-White, pour mieux fragiliser le mouvement de grève générale illimitée en cours au sein de son département.
Quatre mois après la mise sous bons de caisse de 297 agents du ministère des Eaux et Forêts, Lee White est passé à la vitesse supérieure. Pour mieux fragiliser le mouvement de grève générale illimitée en cours au sein de son département, il a fait suspendre le salaire de 30 membres du Syndicat national des professionnels des Eaux et Forêts (Synapef). Ces derniers réclament la réhabilitation de la prime sectorielle suspendue depuis 2014 et le paiement de la dette de 2014 à 2020, soit 27 trimestres.
Selon le secrétaire général adjoint du Synapef, Maurice Steed Mve Akue, des sources proches de la Solde auraient révélé que Lee White a décidé de la suspension à titre conservatoire des rémunérations de 30 agents du ministère des Eaux et Forêt, tous membres du Synapef, au motif que la grève en cours au sein du ministère serait illégale.
«Face à cette mesure, les partenaires sociaux s’étonnent, car, il s’agit là d’une violation flagrante des dispositions du statut général de la fonction publique en ses articles 71 et 78. Ce qu’il faut retenir c’est que la loi indique que lorsque le motif de la grève concerne la rémunération due, il n’y a pas lieu de suspendre les salaires des agents. Or, le motif essentiel qui a conduit au lancement depuis le 15 juin 2020 de la grève générale illimitée en cours concerne la réhabilitation de la prime sectorielle des agents du ministère des Eaux et Forêts suspendue illégalement depuis 2014 et le paiement de la dette portant sur la période 2014-2020», a indiqué Maurice Steed Mve Akue, joint par Gabonreview.
Il précise qu’étant donné que «la prime est un élément constitutif de la rémunération, il est tout à fait normal, selon les dispositions des articles 71 et 78, qu’il n’y ait pas de suspension à titre conservatoire des rémunérations. C’est le ministre qui viole le protocole d’accord et c’est lui qui traite la grève d’illégale». Les grévistes réclament du gouvernement la réhabilitation de leurs primes sectorielles et le déclenchement du mécanisme d’épuration des 27 trimestres dus de 2014 à 2020, soit une enveloppe de 27,7 milliards FCFA comme arrêté dans le rapport de la Commission ministérielle d’examen de la dette, déposé le 6 avril 2021 sur la table de Lee-White.
«Le 25 novembre, nous allons apprécier l’effectivité de cette mesure et si telle est le cas, nous allons au niveau du bureau du Synapef communiquer à l’endroit de l’opinion nationale, mais surtout à l’endroit des plus hautes autorités, notamment le président de la République, notre réponse. Il faut qu’il soit informé d’un certain nombre de choses qui font en sorte que la grève perdure au ministère des Eaux et Forêts», a indiqué le secrétaire général adjoint du Synapef.
La grève générale illimitée en cours au ministère des Eaux et Forêts a été lancée le 15 juin 2020, après le dépôt d’un préavis de grève motivé par la non-évolution du dossier concernant les revendications principales des agents. Cette grève a été suspendue le 2 septembre 2020 suite à la signature d’un protocole d’accord dans lequel la tutelle s’engageait à répondre progressivement aux revendications des agents.
En contre partie, le Synapef avait consenti à suspendre le mouvement de grève, ce qui a été fait de façon immédiate. 5 mois plutard, en février 2021, les agents avaient constaté que la tutelle avait violé le protocole d’accord, d’où la reprise du mouvement de grève en cours.
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