Après six journées disputées, en phase éliminatoires de la Coupe du monde 2022, le Gabon a terminé sur un échec patent avec 3 défaites, 2 victoires, 1 nul, soit 7 buts concédés et 4 inscrits. Manque de sérieux des autorités, sectionneur national sans vision, léthargie de la Fegafoot, absence de championnat local… Autant des raisons qui, selon une certaine opinion, expliquent la déroute des Panthères.

©Gabonreview/Shutterstock

 

Débutée en septembre 2021, la phase éliminatoire de la coupe du monde de football 2022 s’est achevée le 16 novembre avec les derniers matchs de poules. Engagé dans la compétition, l’équipe gabonaise, loin d’honorer les espoirs placés en elle, a terminé sur un cuisant échec dans une poule qui semblait pourtant à sa portée. L’Angola et la Lybie n’étant pas des foudres de guerre, l’Égypte non plus une citadelle imprenable.

Sur six rencontres disputées, les poulains de Patrice Neveu ont concédé trois défaites, remporté deux victoires, un match nul, avec sept buts encaissés 4 marqués. Au-delà de ce bilan déplorable, la déroute du Gabon devrait permettre d’établir les responsabilités de chaque acteur de la gestion du football gabonais. Il s’agit d’en tirer les enseignements afin de répartir sur des bases nouvelles.

A qui la Faute ?

Comme chaque nation qui se veut sérieuse, le Gabon se doit d’examiner avec lucidité, et sans langue de bois, les raisons ayant conduit à cet énième débâcle des Panthères. Pourtant avant le début des rencontres, Franck Nguema, le ministre des Sports, affichait avec assurance son ambition grandiose de qualifier pour la première fois, le Gabon à une phase finale d’une Coupe du monde. Les Panthères malheureusement ont vu leurs espoirs douchés, en dernier lieu, par les Pharaons d’Égypte qui ont terminé premier du groupe.

Selon un jeune journaliste consultant interrogé sur la situation, la déroute du Gabon s’explique par l’absence du championnat national depuis plusieurs mois. «Ne nous leurrons pas, l’équipe nationale est sans âme. Comment pouvez-vous prétendre aller à une compétition de cette envergure quand votre pays n’a pas de championnat local depuis bientôt trois ans ? D’aucuns diront que nous comptons sur les professionnels mais lesquels ? Des joueurs qui évoluent en catégorie inferieure en Europe ? Je ne pense pas. Le pays gagnerait à tout mettre à plat plutôt d’aller gaspiller l’argent du contribuable. Il y a des problèmes plus sérieux à régler», s’est-il indigné

Pour un ancien international, les échecs à répétition du football gabonais incombent sans conteste aux autorités. « Notre pays manque de sérieux. Nos autorités se contrefichent de voir le championnat redémarrer. Sinon, comment expliquer que le pays soit tout le temps humilié à l’international sans que cela n’emeuve personne», a-t-il lancé avant d’ajouter : «Notre pays dépense des centaines des millions pour investir dans le sport qui n’apporte aucun résultat. Et que dire du sélectionneur ? Je trouve qu’il n’a aucune vision. Avec lui, nous avons l’impression que le pays décline. Après il n’y a rien d’étonnant il est venu faire son chiffre d’affaires »

En dépit de leur dureté, les dénonciations des compatriotes ont un dénominateur commun : plus que par le passé, elles interpellent aussi bien les autorités que les tous les acteurs à s’impliquer pleinement, chacun en ce qui le concerne, pour sauver le sport gabonais placé sous assistance respiratoire depuis belle lurette.

Quel devenir pour le football Gabonais ?

Qualifié en phase finale de la Coupe d’Afrique des nations (Can 2022) prévue en janvier au Cameroun, le Gabon se doit de ménager sa mouture pour espérer faire bonne figure dans cette compétition. Il n’y a pas pris part depuis quatre ans, ratant ainsi deux Can.

Pour y arriver, les autorités doivent prendre des décisions fortes visant à mettre un coup de pied dans la fourmilière, quitte à limoger certains acteurs ayant administré à l’opinion la preuve de leurs limites étriquées. Au titre de ces décisions il y a la relance immédiate du championnat local.

Cette compétition permettra, selon un spécialiste, de «mettre les joueurs en compétition et donner la chance à un grand nombre des gabonais de frapper à la porte de l’équipe nationale. Cette concurrence positive pousserait les joueurs à fournir davantage d’efforts pour mériter leur sélection en équipe nationale, plutôt que d’appeler inlassablement des joueurs qui ne prouvent rien, en réalité, avec leurs clubs respectifs en Europe.»

L’autre solution à explorer est de confier les rênes de l’équipe nationale à un sélectionneur local connaissant le pays. Ayant porté ses fruits par le passé avec la qualification du Gabon en quart de finale d’une Can en 1996 sous Da Costa Suarès ou encore avec Claude Mbourounot, vainqueur, en décembre 2011 à Marrakech (Maroc), du Championnat d’Afrique des moins de 23 ans, cette décision couterait moins cher à l’État.

Une autre piste de solution serait, pourquoi pas, de renouveler les instances dirigeantes du football. De la Fegafoot jusqu’au ministère des Sports en passant par la Ligue nationale de football et le sélectionneur, des nouvelles élites doivent être mises à contribution.

N’en déplaise aux partisans de la longévité au pouvoir, la gestion de l’actuel président de la Fegafoot a montré ses carences : En dix ans de magistère, Pierre Alain Mounguengui a réussi l’exploit, plus de deux ans durant, de n’avoir pas organisé le championnat national. Pire, l’histoire retiendra que c’est sous son magistère que des anciens joueurs internationaux, agissant sous la bannière d’une association ont été arrêtés puis mis en cellule pendant vingt-quatre heures, pour avoir demandé pacifiquement la reprise du championnat local.

Que dire du ministre de l’actuel ministre des Sports ? Coutumier des déclarations démesurées et des jubilations ostentatoires à la moindre victoire des Panthères, Franck Nguema n’a toujours pas réussi à lancer et achever en bonne et due forme une édition du championnat local. Si le super prétexte du moment est la pandémie du Covid-19, les compétitions sportives étaient raccourcies au Gabon depuis longtemps sur le principe playoff.

 Si tous les acteurs du sport en général et du football en particulier ne s’accordent pas sur ces évidences pour définir nouvel un horizon, le Gabon tournera en rond et terminera sur des échecs à répétition.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Désiré dit :

    Quel est donc ce procès à tous les étages? Pour avoir une élide il faut avoir une bonne base . La Gabon est un tout petit pays (2 millions d’habitants tous mouillés contre 100 millions pour l’Egypte, 7 pour la Libye, 34 pour l’Angola). Elle part donc avec une base trés faible. La seule possibilité de s’en sortir sur le plan international est d’aller faire de la détection dans tous les villages du Gabon et qu’ensuite (et en même temps) avoir un championnat bien organisé, et bien disputé pour agguérir et former des joueurs de haut niveau. Cette détection ainsi que l’organisation d’un championnat sont absents.Obtenir de meilleurs résultat repose sur l’espoir d’un miracle. Les entraineurs ne sont pas des magiciens.

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