Gabon : BLA ne fera pas appel de la dernière décision mais s’organise pour la suite

Condamné à 5 ans de prison ferme et une amende de 5 millions de francs CFA pour avoir menti sur l’identité de son géniteur, Brice Laccruche Alihanga pourrait ne pas sortir de prison de sitôt. Ses avocats ont décidé de ne pas faire appel de la décision mais au-delà de ces poursuites, l’ancien directeur de cabinet du président Ali Bongo devrait être jugé dans le cadre de l’Opération Scorpion, concernant des détournements de deniers publics. S’il est reconnu coupable, il risque jusqu’à 30 ans de réclusion criminelle.

Brice Laccruche Alihanga, l’ex bras droit d’Ali Bongo. © D.R.
Dubitative quant au fait de faire appel ou pas de la décision du tribunal correctionnel de Libreville condamnant leur client à 5 ans de prison ferme et une amende de 5 millions de francs CFA pour obtention frauduleuse d’un document administratif, à l’issue du procès du 29 octobre, la défense de Brice Laccruche Alihanga (BLA) semble se contenter du verdict et ne compte pas faire appel. Selon Jeune Afrique, «elle estime qu’une telle procédure serait inutile, les décisions de justice étant dictées par le pouvoir politique dans ce dossier». Cependant, elle s’active pour la défense de l’ex- directeur de cabinet du président Ali Bongo accusé de détournement et blanchiment d’argent dans le cadre de l’Opération Scorpion.
C’est d’ailleurs dans le cadre de cette affaire qu’il avait été arrêté chez lui le 3 décembre 2019, après une tonitruante tournée « républicaine » au cours de laquelle il avait irrité beaucoup de caciques du pouvoir et autres « amis » d’Ali Bongo en enfonçant le clou avec sa boutade : «Celui qui boude, bouge». Conduit à « Sans famille » depuis lors, il y séjourne encore et ignore la date de sa sortie tant sa saga judiciaire se poursuit. Selon Jeune Afrique, dans le cadre de cette affaire, il a «été entendu par la juge d’instruction Christine Tokouani à la fin du mois d’octobre et doit comparaître une nouvelle fois dans les prochains jours». Selon le journal panafricain, «l’affaire pourrait ensuite être renvoyée devant la Cour criminelle avant la fin de l’année, ouvrant la voie à un éventuel nouveau procès».
Brigitte Bonnaud, Alexis Lamek à défaut de Jean-Yves Le Drian
A en croire le journal, BLA refuserait de se rendre à certaines convocations de la juge, tant son avocat principal, Me Anges Kevin Nzigou, ne peut y assister. Dans sa démarche, le camp BLA privilégierait toujours la voie diplomatique en comptant sur l’Organisation des Nations unies (Onu) qui en décembre 2020 avait reconnu que BLA faisait l’objet d’une détention arbitraire. Mais surtout, «les réseaux diplomatiques français, l’intéressé disposant en effet de la protection consulaire au titre de sa nationalité française».
Dans cette démarche, rappelle Jeune Afrique, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a été sollicité à plusieurs reprises par courrier. La dernière daterait de la fin du mois d’octobre mais, «sans résultat probant» comme les précédentes. «Les avocats de l’ancien bras droit d’Ali Bongo Ondimba comptent aujourd’hui sur la mobilisation de la déléguée pour les Français de l’étranger du Défenseur des droits, Brigitte Bonnaud, avec qui une rencontre à Paris est programmée dans les prochains jours», informe le journal selon qui, Anges Kevin Nzigou devrait s’entretenir avec le nouvel ambassadeur de France au Gabon, Alexis Lamek. Ce dernier, serait «un fin connaisseur des arcanes et des instances onusiennes». Il a occupé de 2017 à 2019, la tête de la Direction des Nations unies et des organisations internationales du ministère des Affaires étrangères français.

4 Commentaires
Liberez le pauvre enfant. Que vaut ses vols devant les milliards détournés par le clan Bongo-Valentin ? Une goutte d’eau seulement.
Dans ce pays, les plus grands voleurs et criminels sont protégés. C’est vraiment le pays du PARANORMAL. Pitié! A Ntare Nzame!
Quand il faut voler l’argent du contribuable il est gabonais mais quand il faut faire face aux poursuites judiciaires il est français…lol
@Raponda Walker
Tout le monde a droit à un procès équitable. Par ailleurs, sa culpabilité n’est pas avérée : il faut respecter la présomption d’innocence, cher ami. Et même si un juge le reconnaissait coupable, des doutes subsisteraient encore quant à sa culpabilité, tant la justice n’est pas indépendante dans cette dictature qu’est le Gabon.
Retenons l’hypothèse que LACCRUCHE soit un délinquant , mais comment ce Monsieur a-t-il donc fait pour se retrouver Directeur de Cabinet du Président de la République? Comme tout ce qui se ressemble s’assemble, eh bien ALI BONGO n’est rien d’autre que délinquant dans l’habit du premier Responsable du pays. Et quand entre délinquants les choses tournent mal, ça se règle comme on est entrain de le vivre.
Ne croyez pas un seul instant que les ALI BONGO et autres sont meilleurs que LACCRUCHE, tout ça c’est du pareil au même.
Ce qui est dommage pour le pays, c’est que depuis 2009 il n’est dirigé que par des personnes sans envergure, sans carrure ni expérience avérée, des aventuriers, des opportunistes, flatteurs de tous poils. Que des parachutages de personnes, souvent jeunes et méconnues des milieux intellectuels ou d’affaires.
Le Gabon mérite beaucoup mieux que ça. On est trop dans la médiocrité depuis quelques années. Et tant qu’ALI et ses associés confisqueront le pays, faut pas espérer grand chose. Il est difficile, voir impossible de faire de l’excellence avec des cancres.