Assassinat de l’adjudant Marcel Mayombo: le tribunal de Mouila dessaisi de l’affaire
L’affaire de l’assassinat de l’adjudant-chef Marcel Mayombo vit un nouveau rebondissement. Après la libération récente des cinq militaires placés en détention préventive à la maison d’arrêt de Mouila, le tribunal de première instance de Mouila vient d’être dessaisi du dossier.
Selon le quotidien l’Union qui revient sur cette affaire, la Cour d’appel judiciaire de Port-Gentil, qui avait compétence sur la région au moment des faits, a estimé que les inculpés doivent être jugés par une juridiction spéciale en raison de leur statut militaire.
Pour rappel, le corps mutilé de l’adjudant-chef Marcel Mayombo avait été retrouvé le 17 décembre 2011 à Nanga, une bourgade du département de la Ndola, situé à 42 km de Mouila. Le militaire figurait parmi les effectifs d’encadrement des nouvelles recrues. En compagnie de plusieurs centaines de ses frères d’arme, il s’était rendu dans cette localité pour accomplir une mission de formation et n’en est jamais revenu. Une chose avait surpris tout le monde : le chef de mission n’avait même pas remarqué son absence.
C’est l’épouse de Marcel Mayombo qui poussera le cri d’alarme et alertera l’opinion, notamment la hiérarchie de la 6e Région militaire, et cela aboutira à la mise sur pied d’une mission de recherche qui découvrira un corps mutilé sur lequel il manquait les deux bouts des seins, deux dents, les lèvres et le pénis.
Les militaires soupçonnés de ce meurtre ont été relâchés rapidement, ce qui a fait encore couler beaucoup d’encre et de salive, d’autant la hiérarchie militaire semble ne pas attacher d’importance à ce crime qui s’est pourtant déroulé alors que les soldats étaient en fonction.
«La Cour supérieur de la magistrature doit désigner un juge chargé des faits criminels et délictueux», rapporte l’Union citant une source proche du tribunal de première instance de Mouila. On apprend ainsi que l’ordonnance de la Cour d’appel judiciaire de Port-Gentil annule ipso facto tous les actes posés dans le cadre de ce dossier. D’où la relaxe du commandant Roland Bembeli Rembendambia, du lieutenant P. Moukagni, les adjudants-chefs A.D.Nziengui, B.E. Ntoutoume et le sergent-chef R.Ivounda, tous en service à la 6e région militaire de Mouila.
Cette remise en liberté ressemble fort à une libération définitive de ces militaires, ce qui n’est pas pour redorer l’image de la justice gabonaise, mise à mal depuis un certain temps par des accusations plus ou moins étayées, mais fortes et répétées, de corruption, de clientélisme est d’absence totale d’indépendance.
5 Commentaires
POUR MOI QUOI…
jusqu’à quel niveau se définit le sentiment d’injustice et la justice non rendue?
le plus souvent, le sentiment d’injustice et la justice non rendue vont de pair pour ne pas dire ensemble, l’un (la justice non rendue) etant la cause de l’autre (sentiment d’injustice).
si la loi prévoit les répartitions de charges et de responsabilités, elle (la loi) permet aussi à quelques uns de surfer sur elle pour déjouer ou se débarasser de certaines responsabilités. il est clair en effet que la justice gabonaise dans son fonctionnement interne est structuré mais aussi délimité par des juridictions.
le militaire était en fonction, le statut de militaire étant tout à fait spécial par rapport au civil comme le prévoit la loi. mais un crime est un crime et doit être jugé, les Gabonais sont encore abusés et victimes une nouvelle fois de la loi et ses ramifications à en donner le tourni. non initié ou initié? quoi qu’il en soit la justice ne change pas de nature quelque soit le statut des inculpés ou de la victime.
comme on le dit souvent, un millitaire est un « dur », n’est pas facile à en venir à bout sauf si la victime se sens en sécurité et se fait surprendre, dans ce cas le préimètre d’enquête est clairement définit et les coupables pas bien loin.
une libération n’est jamais synonyme de bonne conscience ni pour les coupables (sauf innocence) ni pour la famille de la victime. si on en crois les chiffres et statistiques officiels sur la fréquences des crimes rituels chaque année dans ce pays et la justice rendu sur les affaires liés, il y a vraiment de quoi se poser des questions. la justice Gabonaise est finalement à combiens de vitesses? 1;2;3;4… jusqu’où?
…makaya.
Je ne comprend pas, vous n’avez pas un tribunal militaire. La justice militaire est la base d’une bonne armée
Pauvre Gabon. A t on seuleument idee des consequences a long terme quand on laisse impunis des actes comme ceux la, c est quand meme l armee d un pays. Quand des militaires massacrent leur frere d arme de telle maniere, les civils courent un danger mortel. L armee gabonaise a deja pris gout a verser le sang des gabonais a port gentil, tot ou tard cela va nous couter cher en tant que nation. A l epoque on speculait que c etaient des miliciens etrangers qui tuaient les gabonais, mais maintenant c est clair que nos soldats n ont ni coeur, ni innocence, ni patriotisme. Une autre institution a refaire
lES Militaires du GABON n’ont ni foi ni loi, ni décence. Autrefois, ce sont eux qui accomplissaient les bases bésognes sous BONGO ONDIMBA. DJOUE DABANY, (porté disparu), serait l’oeuvre des militaires.
Dans un pays qui encourage des crimes au sein des institutions telle l’armée, dans un pays qui ferme les yeux sur l’ignomignie, qui encourage l’impunité, il faudra craindre le pire.
Les commanditaires pourtant bien connus, mais aussi bien protégé, ils se sentent les plus fort. Si nous avions des institutions fortes et indépendantes, « il est vrai que la justice n’est pas faite pour les chiens » alors sommes nous des chiens ?