Le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya a pris le pouvoir en Guinée Conakry à la suite d’un coup d’État, le 5 septembre 2021. Au Gabon où il a effectué un séjour dans le cadre d’une formation au sein de l’École d’état-major de Libreville (EEML), des affectations de militaires ont eu lieu 24 heures seulement après. Simple coïncidence, hasard des évènements ou crainte et méfiance des autorités gabonaises ? Idée par ailleurs lancée, le 3 septembre, par le prophète de la Synagogue du Gabon, il est également question d’un projet, à déjouer, d’empoisonnement du patron de la Garde républicaine.  L’opinion est partagée.

La photo du lieutenant-colonel Mamady Doumbouya abondamment partagée sur les réseaux sociaux ces dernières 24 heures. © Facebook

 

Au Gabon, un nouveau Conseil des ministres s’est tenu par visioconférence ce lundi 6 septembre. Quelques projets de loi ont été adoptés, quelques annonces faites notamment en rapport avec l’arrivée prochaine à Libreville de plusieurs centaines de milliers de doses de vaccins Pfizer et Johnson & Johnson pour renforcer la riposte contre le coronavirus. Mais surtout, plusieurs «mesures individuelles» ont été prises, particulièrement chez les militaires.

Le nouvel homme de Conakry est passé par l’École d’état-major de Libreville

Le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, un vendredi à la mosquée Hassa II de Libreville alors qu’il était en formation l’École d’état-major (en arrière-plan le palais présidentiel du Gabon). © D.R.

Chose pour le moins curieuse, ces nominations ont visé des anciens militaires ayant assuré la sécurité d’Ali Bongo jusqu’à la survenue de son AVC en 2018 et peu de temps après pour certains. Du colonel Arsène Emvahou (Belgique) au colonel Frédéric Bongo Ondimba (Afrique du Sud) en passant par le colonel Jean-Luc Ndong Amvame (Chine) ils ont été nommés ou confirmés à leur poste d’Attaché de défense dans des ambassades à travers le monde. Une volonté de les éloigner de l’appareil sécuritaire du chef de l’État, alors qu’un coup d’État vient d’être perpétré en Guinée Conakry par un lieutenant-colonel, responsable du Groupement des forces spéciales (GPS) ? Les deux évènements ont-ils seulement un lien ? Beaucoup s’interrogent.

Si certains veulent croire qu’il s’agit simplement d’un hasard, d’autres soutiennent qu’il n’en est rien et trouvent curieux que le président de la République ait convoqué ce Conseil des ministres seulement 24 heures après le putsch contre Alpha Condé. Ali Bongo manquerait-il désormais de confiance en ses protecteurs d’hier, y compris au sujet de son demi-frère maintenu au poste en Afrique du Sud ? Bien malin qui le dira. En tout cas, le renversement d’Alpha Condé en Guinée Conakry par un ponte de son service de sécurité, recommande à un pouvoir voulant perdurer qu’il vaut mieux prendre des dispisitions en s’assurant d’une confiance à toute épreuve des hiérarques des forces de protection.

Il n’en demeure pas moins que, revenu en Guinée trois ans plus tôt, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya avait réussi à obtenir la confiance d’Alpha Condé qu’il a fini par renverser. Or, le nouvel homme de Conakry est passé par le Gabon, et précisément par l’École d’état-major de Libreville (EEML) comme l’atteste une photo partagée abondamment ces dernières 24 heures sur les réseaux sociaux. Il y a reçu une formation d’officier d’État-major. Aurait-il noué des liens particuliers avec ses collègues militaires dans notre pays au point que cela inquiète désormais les autorités gabonaises qui semblent vouloir éviter qu’il ne devienne un modèle ? Mystère.

Prophétie d’empoisonnement

Après des prédictions s’étant déjà réalisées, le pasteur Emmanuel Ndzoma prophétise une conjuration visant l’empoisonnement du patron de la Garde républicaine. © Facebook/EgliseSynagogueduGabon

Autre sphère, autre logique sur le même sujet. Sur les réseaux sociaux, les internautes Gabonais ont ressorti et partagé la vidéo d’un pasteur se présentant comme le prophète Emmanuel Ndzoma. Dans ces images en circulation depuis le 3 septembre dernier, le prophète de l’Église de la Synagogue du Gabon (ESG) annonce l’empoisonnement de Brice Clotaire Oligui, «par des personnes qui sont autour de lui». Selon «l’interprète de Dieu» dont de nombreuses prédictions se sont réalisées, le Général de Brigade et Commandant en chef de la Garde républicaine (GR) est visé parce qu’il gère «un gros dossier de 2023 (et il est) la force du pouvoir en ce moment». Le pasteur soutient mordicus avoir vu que «dans leur Corps là-bas, les autres étaient en train de préméditer un empoisonnement».

Pour rappel, en juin 2019, le prophète Emmanuel Ndzoma avait présagé l’arrestation, six mois plus tard, d’Alexis Ndouna, l’homme d’affaires et cadre du Parti démocratique gabonais (PDG) accusé d’abus sexuels sur mineure, mis aux arrêts puis décédé à la polyclinique El Rapha alors qu’il était en prison.

Les gens du pouvoir auraient-ils pris en compte cette prophétie lancée trois jours seulement avant le dernier conseil des ministres ? Dans les petits groupes de commentateurs et observateurs de l’arène politique du Gabon, nombreux pensent que les officiers supérieurs envoyés en diplomatie ont des raisons naturellement légitimes de rêver diriger la Garde républicaine. Le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema serait-il non-interchangeable à la tête de ce corps ? Serait-il l’élu que certains soupçonnent dans une logique et un scenario improbable de vacance de pouvoir ? Pourquoi le dernier conseil des ministres a-t-il précisé le rôle et missions de la Cour Constitutionnelle concernant notamment le Collège chargé d’assurer l’intérim du président de la République ? Autant de questions malgré lesquelles le mystère reste entier.

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GR
 

14 Commentaires

  1. Serge Makaya dit :

    On lui réserve bien des surprises à votre sosie. Attendez voir seulement.Tous les gabonais ne sont pas des peureux, et tous ne dorment pas toujours. Comprenne qui voudra.

  2. Désiré dit :

    un article pour dire qu’aucun fait n’existe pour étayer le titre. On fait mieux

    • La Rédaction dit :

      Relisez-le 10 fois, vous finirez bien par en comprendre la logique et le sens de toutes ces questions. Pour notre part, nous sommes forts de ce qu’on dit, « en philosophie, que les questions sont plus essentielles que les réponses » (Karl Jaspers). Merci de continuer à nous suivre.

  3. desiré dit :

    Dans la presse, je crois savoir que l’on dit  » peu importe les questions », l’important sont les réponses. OK, … Gabon review est un blog philosophique….ou un jeu télévisé : questions pour des couillons.

  4. Désiré dit :

    Décidément cher GR, vous écrivez en élipses et vous lisez curieusement. Où voyez vous que je vous traite de couillon? Vous tombez dans le complotisme? Grand bien vous fasse. Mais vous devriez éviter d’emporter vos lecteurs dans des théories du complot dont les meilleurs anti dotes sont les faits, rien que les faits. Dans votre article vous les avez remplacés par des points d’interrogations, rien que des points d’interrogation. Du remplissage dangereux.

  5. diogene dit :

    Les prophéties sont des billevesées !
    Les charlatans émettent entre cinq cents et mille prophéties par jour !
    Statistiquement certaines se réalisent mais la majeure partie est nulle…
    De plus, l’église signifie assemblée et synagogue rassemblement donc une secte qui s’appelle assemblée du rassemblement du Gabon. mais qu’est ce qu’on y assemble ?
    Pourquoi un journal sérieux relaye-t-il de tels propos ? A quand la chronique des bistrots ?
    Écrivez vous pour couillonner vos lecteurs ?
    De grâce relevez le niveau ! Prenez Roxanne Bouenguidi et faite mieux !

  6. Man c dit :

    La rédaction votre observation est pertinente, ça nous aurait fait plaisir de s’interroger sur le fait que la rentrée administrative soit fixée au 13de ce mois pas d’orientation des élèves en 6e,pas de nominations ou affectations du personnel enseignant… voilà les maux qui nous concernent savoir comment depuis deux ans les élèves ayant eu le bac sont à la maison voilà notre quotidien mais parler de politique en faisant un rapprochement pour l’heure n’est pas notre tasse de thé. Vivement que d’ici là vous soyez plus pertinent sur l’avenir de nos enfants

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