Prison break policier de Tchibanga : Patrick Moubogha, condamné mais libre
Un autre épisode s’est adjoint, le 13 août, à ce qu’il est désormais convenu d’appeler le «Prison break policier de Tchibanga». A la suite des mesures conservatoires prises par le Commandant en chef des Forces de police nationale (FPN), le général de division, Serge Hervé Ngoma, en suspendant de leurs fonctions le 25 juillet quatre hauts gradés, les choses semblent avoir évolué. Le chef d’antenne des services de la Direction générale de la documentation et de l’immigration (DGDI) de Tchibanga, Patrick Moubogha, a été condamné à 2 mois de prison dont 22 jours fermes, au terme d’une audience au tribunal de première instance de la ville.
Le patron de l’antenne de la Direction générale de la documentation et de l’immigration (DGDI) de Tchibanga, Patrick Moubogha, mis sous mandat de dépôt à la prison centrale de Tchibanga pour complicité de violences et voies de faits, a été jugé le 13 août. Au terme de l’audience au tribunal de première instance de cette localité, il a écopé de 2 mois de prison dont 22 jours fermes. Ce qui implique que le mandat de dépôt émis à l’encontre de ce haut cadre de la police a été levé au terme de cette procédure.
Selon Gabonactu, l’avocat de Patrick Moubogha et de ses présumés complices, Me Jean Paul Moumbembé, affirme qu’il devait rapidement quitter le pénitencier pour y avoir déjà purgé la totalité de sa peine de prison ferme. Ce dernier estime qu’ils ont eu de la chance dans ce procès. «Nous avons obtenu une condamnation à 2 mois de prison dont 22 jours fermes. Une durée qui couvre la durée purgée par mes clients à la maison d’arrêt. Ils sortent aujourd’hui», a-t-il déclaré.
Tout ça pour un poisson braisé
Le 25 juillet dans la ville de Tchibanga, un commando d’une cinquantaine de policiers avait fait évader, coups de feu à l’appui, le patron local des services de la DGDI du pénitencier de la ville. Cette affaire avait fait couler beaucoup d’encre et de salive au point que le Commandement en chef de la police était monté au créneau en suspendant, à titre conservatoire, quatre hauts gradés de ce corps.
Le chef d’antenne de la DGDI dans la province de la Nyanga avait été placé sous mandat de dépôt le 23 juillet pour complicité de violences et voies de faits. Une dispute autour d’un poisson à la braise est à l’origine de ce feuilleton inouï, selon des versions concordantes et dignes de foi.
En effet, le 22 Juin 2021, aux environs de 21h dans un quartier du 1er arrondissement de la commune de Tchibanga, «une jeune fille qui serait la copine du policier vient à un grill pour commander du ‘’poisson braisé’»’. Or, il n’en restait qu’un seul, commandé et déjà payé par un gendarme, debout, en attente. Face au refus catégorique de repartir avec le dernier poisson déjà payé et malgré son insistance, la jeune dame finit par s’en prendre au client ignorant qu’il est gendarme. Puis, elle appela à la rescousse son copain qui n’était autre que le commandant Moubogha. Ce dernier arriva avec ses amis et ils passèrent à tabac le gendarme. Il sera admis à l’hôpital pour des soins, puis portera plainte au tribunal de Tchibanga.
En dépit de nombreuses convocations, le commandant Moubogha n’aurait pas daigné se présenter. D’où son inculpation, son interpellation et son incarcération. Et la suite, c’est ce feuilleton du 25 juillet ayant abouti à sa libération par un raid d’un commando d’une cinquantaine de personnes à la prison centrale de Tchibanga, puis le procès et ce verdict du 13 août 2021.
2 Commentaires
Laxisme et impunité pour les policiers qui dégradent leur rôle, avilissent les institutions, bravent la loi, conchient l’état et la nation…
Bel exemple pour la jeunesse !
Le »régime » veut en faire tout simplement des Passe droits. Parce qu’il pensent (FDS) ainsi être les chouchous du régime. Attention à une Haïti station du Gabon.