Gabon : Les pharmaciens appellent à une meilleure régulation du marché
Le Syndicat des pharmaciens (Sypharga) a un nouveau bureau depuis le 26 juin dernier. Portée à la tête de ce bureau pour un mandat de 3 ans, le Dr Sandrine Itou-Y-Maganga compte avec ses confrères, lutter contre contre la vente illicite des médicaments. Un phénomène qui prend de l’ampleur sur le marché gabonais.
Le Syndicat des pharmaciens du Gabon (Sypharga) a renouvelé son bureau le 26 juin. Le Dr Sandrine Itou-Y-Maganga a été élue présidente de ce bureau pour un mandat de 3 ans. Vice-présidente du bureau sortant et membre fondateur du Sypharga, Sandrine Itou-Y-Maganga assure que «ce mandat est, avec le soutien inconditionnel des confrères, celui de la continuité de l’action pour la défense de la profession mais aussi de la santé des populations». Dans ce cadre, a-t-elle annoncé, le premier challenge sera l’élaboration de la carte pharmaceutique. Laquelle devrait permettre de mieux réguler les activités pharmaceutiques sur l’ensemble du territoire national. «Aujourd’hui, notre profession est la cible de commerçants qui veulent s’improviser professionnels du médicament sous prétexte que l’officine et les activités en amont sont des activités commerciales comme les autres», a-t-elle déploré. Elle fait notamment allusion au marché de la vente illicite du médicament qui gangrène le secteur pharmaceutique.
3e plus grand fléau mondial après la vente de la drogue et celle des armes, ce marché croît au Gabon. Si dans le pays on déplore une absence de chiffres qui rendent compte de cette réalité, le constat empirique en dit long. Malgré une brigade répressive qui contrôle l’entrée des marchandises des médicaments, ces commerçants illicites sont bel et bien en place. A Nkembo par exemple, l’un des fiefs reconnus de ce marché, certains se sont déjà constitués en démarcheurs. «Il suffit que tu passes près de la pharmacie pour qu’ils sortent de leurs repaires pour te demander ce que tu veux», explique un habitué du coin. «Je peux assurer qu’ils ont tout ou presque tout et souvent, ils cassent les prix», a-t-il ajouté. «C’est un véritable danger pour la santé des Gabonais car voir notre profession sous cet angle est totalement faux», a déclaré Sandrine Itou-Y-Maganga.
«Nous comptons sur les autorités, notamment le ministre de la Santé pour veiller à la protection des populations en s’assurant que la dispensation et la gestion du circuit du médicament restent une prérogative absolue des pharmaciens», a-t-elle souhaité. Or, des autorisations ont été données à des non pharmaciens pour l’ouverture, sur la base d’une liste limitative des médicaments, des dépôts pharmaceutiques notamment à l’intérieur du pays. Malheureusement, indiquent certains pharmaciens, ces personnes ont tendance à sortir de cette liste. Ce qui pourrait être une source d’approvisionnement du marché illicite. «Je pars tranquille sachant que ceux qui prennent le relai vont poursuivre notre action», a pour sa part déclaré la présidente sortante. «Nous travaillerons en collaboration avec le nouveau bureau puisque nous restons des conseillers», a dit le Dr Grâce Lise Nze Nkoure.
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