Entamé le 18 juin dernier devant la Cour spéciale militaire, le procès de Kelly Ondo Obiang et de ses neuf compagnons, impliqués dans le pronunciamiento manqué de janvier 2019, s’est poursuivi le 24 juin. Pour cette troisième journée, la défense a demandé mordicus la comparution de deux témoins dits clés : l’ancien ministre de la Défense nationale, Etienne Massard Cabinda, et l’ex-patron du Renseignement, Frédéric Bongo.

Kelly Ondo Obiang et ses co-accusés à la barre, le 24 juin 2021, à la troisième journée de leur procès pour le coup d’Etat manqué de 2019. © Gabonreview/Capture d’écran

 

Au troisième jour du procès de Kelly Ondo Obiang et ses neuf co-accusés dans l’affaire du putsch manqué de janvier 2019, les tensions ont davantage été perceptibles à l’audience. En effet, la défense a évoqué plusieurs exceptions entachant la régularité du procès, irritant parfois, l’accusation et même la Cour, avant de demander la «comparution forcée» de deux anciens barons du régime.

Par la voix de Me Jean-Paul Moumbembé, la défense a sollicité un sursis afin de pourvoir en cassation, tout en insistant pour que viennent à la barre ces témoins dits essentiels. Il s’agit nommément de l’ex-ministre de la Défense nationale, Etienne Massard Cabinda, et l’ancien patron des Services de renseignement, Frédéric Bongo. «Nous sommes obligés d’utiliser tout ce que la loi nous permet pour une bonne défense. Nous avons solliciter, de façon claire, le sursis à statuer, parce que nous avons formé un pourvoir en cassation contre l’arrêt qui a été vidé lundi. Si on ne nous accorde pas ce sursis, notre pourvoi que nous avons formé deviendra sans objet. Nous avons aussi sollicité la comparution forcée de Monsieur Frédéric Bongo et aussi de Massard qui était ministre de la Défense à cette époque», a expliqué Me Moubembé.

A sa suite, son collègue, Me Anges Kévin Nzigou fait savoir que «ces deux personnalités citées doivent comparaître conformément à l’article 242 du Code pénal, pour éclairer la religion de la Cour».

Concernant cette éventualité de comparution de Frédéric Bongo et d’Étienne Massard, la Cour estime que «la demande est prématurée et que Kelly Ondo Obiang a juste fait de simples déclarations, et qu’il n’a pas encore été interrogé». Dès lors, cette demande a été rejetée. Ce qui a fait dire à Me Moubembé, se référant à l’article 51 du Code de procédure pénale qui prévoit que «le pourvoi n’est pas suspensif», que cet article porte atteinte au droit de la défense et viole le préambule de la Constitution gabonaise.

Quoi qu’il en soit, la Cour a débouté la défense et l’affaire a été renvoyée au lundi 28 juin. Quant à Me Moumbembé, il a simplement rappelé à la Cour que Kelly Ondo Obiang est prêt à être jugé au fond. Toutefois, il voudrait que les choses se fassent dans le respect des droits de la défense.

Kelly Ondo Obiang et ses frères d’armes sont jugés pour «atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, complicité d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, association de malfaiteurs, vol avec des scènes de violences, séquestration arbitraire et dégradation des biens publics». Ils encourent la réclusion criminelle à perpétuité et une amende de 100 millions de francs CFA, conformément à l’article 185 nouveau du Code pénal.

 
GR
 

6 Commentaires

  1. Lavue dit :

    Qu’est-il advenue de la trouvailles des armes il y a quelques années dans la région du cap au nord de Libreville? Qui en étaient les auteurs? Ya -t-il eu enquête, qu’a-t-elle révélé?
    Quelle personne sérieuse a pu penser un seul instant que cette mise en scène était un véritable coup d’Etat? La mascarade orchestrée par des proches du pouvoir n’a simplement pas fonctionné. Ya pas soulèvement comme espéré. Bien évidemment que le ministre de la défense de l’époque doit passer à la barre, le patron des renseignements et d’autres hauts responsables militaires. On ne peut pas amuser la galerie avec ces jeunes qui ont été manipulés.

    Faites attention à jouer avec les feux que vous allumez vous-mêmes. Au lieu de laisser cette histoire d’idiots mourir de sa propre mort, vous voulez jouer avec des gens qui n’ont plus rien à perdre. Tant pis pour vous là-bas

  2. Gayo dit :

    Kelly Ondo; l’esprit de Courage de Sankara, Jerry Rawling et Mandela sont en toi.

    • Afirikara dit :

      « 𝗨𝗻 𝗺𝗶𝗹𝗶𝘁𝗮𝗶𝗿𝗲 𝘀𝗮𝗻𝘀 𝗳𝗼𝗿𝗺𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗽𝗼𝗹𝗶𝘁𝗶𝗾𝘂𝗲, 𝗶𝗱𝗲́𝗼𝗹𝗼𝗴𝗶𝗾𝘂𝗲 𝗲𝘀𝘁 𝘂𝗻 𝗰𝗿𝗶𝗺𝗶𝗻𝗲𝗹 𝗲𝗻 𝗽𝘂𝗶𝘀𝘀𝗮𝗻𝗰𝗲. »

      « Cela va nous coûter la vie peut être, mais nous sommes pour prendre les risques, nous sommes là pour oser et vous êtes là pour continuer la lutte coûte que coûte. »

      🅣🅗🅞🅜🅐🅢 🅢🅐🅝🅚🅐🅡🅐

  3. Thiboy'z dit :

    C’est vraiment triste le théâtre qui se joue dans les tribunaux du gabon….!!ya trop de comédiens dans ce pays!!..après tout ce que le lieutenant Kelly ondo a pu déballer comme infos,si on était dans un pays sérieux Avec des gabonais ayant l’amour pour leur patrie..,on aurait déjà interpellé ce Frédéric bongo…!!nul ne doit paraître comme des demi-dieux et se croire tout tout-puissant et injusticiable!!..mais toute chose à une fin et elle sera terrible pour certains !!

  4. Jimmy Boy dit :

    Cette affaire devient de plus en plus douce et sucrée. Les accusés n’ont vraiment plus rien à perdre. Par conséquent, le système risque d’y laisser bcp de plumes malgré les manipulations savamment orchestrées. Plus on ira loin dans ce procès, plus des têtes risques de tomber. Je n’ai pas confiance en la justice gabonaise, et je pense que bien qu’ils aient plus d’un tour dans leur sac. Ils sont empêtrés dans un véritable casse-tête auquel certaines magouilles ne pourront se mettre en place.
    Wait and see !!!!!!!!

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