Effet positif des informations d’Africa Intelligence également relayées par Gabonreview, le destin des berlines et 4×4 de luxe de Brice Laccruche Alihanga est relativement mieux connu : ces voitures de luxe pourraient être vendues aux enchères si le procureur de la République venait à répondre positivement à une requête du patron de la Direction générale de la recherche (DGR), le service de renseignement de la Gendarmerie nationale.

Débarquant ici d’un Range Rover, Brice Laccruche est connu pour être un amateur de belles voitures. © D.R.

 

«Plaider le faux pour savoir le vrai», l’astuce et expression moyenâgeuse n’a pas pris une ride. Si Africa Intelligence n’a pas travaillé dans cette veine, sa publication du 1er juin dernier a, en tout cas, permis d’en savoir un peu plus sur la situation réelle des véhicules de Brice Laccruche Alihanga. Notamment relayées par Gabonreview, ‘’les informations’’ de la lettre confidentielle laissaient entendre que plusieurs véhicules appartenant à l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo avaient disparu alors qu’ils étaient sous la surveillance des forces de sécurité et de défense chargées de l’enquête.

Indiscrétions de la «grande muette» gabonaise

Incriminée quant à ces voitures confisquées lors de l’arrestation de Brice Laccruche en décembre 2019, la Direction générale de la recherche (DGR), service de renseignement de la Gendarmerie nationale, n’a pas voulu démentir publiquement ces allégations, se conformant à son devoir de réserve et restant fidèle aux traditions de la «grande muette» gabonaise dont elle est l’une des composantes. A posteriori, certaines sources bien introduites ont livré, en off, des éléments permettant d’absoudre le Colonel Jean Norbert Madjoupa, patron de la DGR, supposé être «en délicatesse» à ce sujet avec sa hiérarchie, selon Africa Intelligence.

Il se trouve, en effet, qu’au moment de la mise aux arrêts de Brice Laccruche, en décembre 2019, Jean Norbert Madjoupa était le directeur général des Écoles de Gendarmerie nationale. Nommé à la tête de la DGR en avril 2020, il n’a donc pas pu superviser l’arrestation du leader de l’Association des jeunes volontaires émergents (AJEV). Les saisies relatives à l’affaire ont été, au moment des faits, l’objet d’un inventaire exhaustif alors transmis au juge d’instruction, au procureur de la République, au ministre de la Défense et au Premier ministre. «Le colonel Madjoupa ne saurait donc, de son propre chef, briser ces scellés sans en référer à toute cette hiérarchie. Seuls ceux qui ont géré la procédure peuvent en savoir quelque chose», explique une source sûre.

Vente aux enchères et compte séquestre à la CDC

Il se trouve cependant, selon des indiscrétions glanées à la DGR, que le patron de ce service, agacé par l’encombrement du parking du Camp Roux, obligeant nombreux de ses agents à se parquer dans la rue, a entrepris un inventaire des automobiles sous scellés. Il y a aussi que les berlines et gros 4×4 confisqués sont exposés aux intempéries, aux petits rongeurs et cafards pouvant en détériorer la sellerie, la mécanique et les systèmes électroniques, et donc en dégrader la valeur. Ayant pris conseil auprès de collègues français et se basant sur ce qui se fait en Occident en matière de scellés de ce genre, le colonel Madjoupa a rédigé une requête à l’adresse du procureur de la République.

L’idée : «les mettre en vente aux enchères publiques, plutôt que de les laisser pourrir et causer une perte aux deniers de l’Etat avec lesquels elles auraient été achetées», explique une source proche de la DGR. L’argent ainsi recueilli devant être placé dans un compte séquestre à la Caisse des dépôts et consignations (CDC) du Gabon. «Si Laccruche venait à être innocenté par la justice et s’il venait à être prouvé que ces voitures ont été acquises avec ses ressources personnelles, l’argent placé à la CDC lui sera alors remboursé. Comme ça, ni Brice Laccruche Alihanga ni l’État, personne ne sera perdant», explique la même source.

Plaques minéralogiques et machination malveillante

Parmi les fameux bolides confisqués se trouveraient, selon des sources concordantes, un Range Rover blindé, une Toyota Sequoia Platinum, deux Tesla (une berline et un 4×4), une Bentley et quelques autres voitures grand luxe. La collection de Brice Laccruche, connu comme amateur de belles voitures, ne compte donc pas le Prado TX, le RAV4 ou le Fortuner dont les immatriculations ont été livrés par Africa Intelligence. Les patrons du renseignement étant souvent pourvus en commodités et moyens divers, ces voitures «flambant neufs» seraient un «cadeau de la présidence», ainsi que l’écrit la lettre confidentielle d’information. Celle-ci n’a cependant pas daigné répondre aux sollicitations de Gabonreview pour éclaircissements et complément d’information.

Secret de Polichinelle, les informateurs d’Indigo Publications qui compte notamment La Lettre du Continent, sont des journalistes bien introduits mais surtout des cadres de la haute administration, des agents des services spéciaux et de renseignement, des membres des cercles ésotériques et des hommes politiques. Nombreux de ces informateurs peuvent distordre ou orienter les informations fournies, pour les besoins de certains de leurs micmacs et autres intrigues, et pour régler des comptes à certaines personnalités.

À la lumière des recoupements a posteriori, les ‘’révélations’’ approximatives sur la disparition des voitures de Laccruche et l’implication supposée du Colonel Jean Norbert Madjoupa, tiennent vraisemblablement d’une logique complotiste. Qui donc en veut au patron de la DGR au point de l’exposer à la malveillance en publiant les plaques d’immatriculation de ses voitures personnelles ? Il faut en tout cas être de la maison comme on dit, être dans son cercle ou à sa périphérie, ou l’avoir bien épié pour connaitre ces plaques minéralogiques. Patron du renseignement, lui seul pourrait démêler l’écheveau.

 
GR
 

8 Commentaires

  1. JAMES DE MAKOKOU dit :

    HONTE A CE PAYS, QUI NE SAIT RIEN DECIDER SANS L’AIDE DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, POUR METTRE LES VOITURE DE M.BLA EN VENTE AU ENCHERES C’EST LE PRESIDENT QUI DOIT EN DECIDER…INCROYABLE CE QUE DEVIENT CE PAYS DE PLUS EN PLUS EN MAL DE DEMOCRATIE ET JE VAIS AUSSI LUI DEMANDER SI JE DOIS ALLER FAIRE PIPI OU FAIRE L’AMOUR AVEC MA COPINE…

    HONTE A VOUS

  2. Serge Makaya dit :

    Certains gabonais ont effectivement fait de lui un demi-dieu. C’est une honte.

    Qui de lui ou de Laccruche Brice Alianga ont ou devraient avoir PLUS d’affaires en justice ? Je ne crois pas que Brice Alianga ait tué quelqu’un ou même volé autant que lui, triché, usurpé le pouvoir comme son défunt père adoptif.

    Je ne comprends toujours pas nos hommes et femmes politiques de tout bord qui peinent à s’unir pour chasser définitivement cet imposteur (s’il est encore vivant, à moins que ce soit réellement une stratégie pour gagner du temps pour assoir l’idiot Nourredine Bongo qui enterinera la monarchisation de notre pays).

    Quand allons nous enfin comprendre que nous devons nous battre pour chasser du pouvoir cette famille Bongo pour toujours pour le bien des générations futures. C’est nous qui devons le faire pour nos enfants et petits enfants.

    • Okoss dit :

      Ton pays est divisé à cause du tribalisme.
      Raison pour laquelle un petit groupe manipule tout un peuple.
      Commencons par organiser un dialogue franc de toute l opposition avant de se retrouver ds des accords paris Marcoussis agondje où des crocodiles de tous bords sont mis ds 1 seul marigot

  3. Asala,total,Boloré,périnco vous volent le pétrole et tue les villes comme Gamba et porg gentil,
    Et ont vous imbécileses sur les voitures de BLAD?
    Qui pille le Gabon si c’est pas la France ?
    Arrêtez un peu

  4. MOUNDOUNGA dit :

    Bjr. Du déjà vu et entendu. Amen.

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