Protection des frontières : De nombreux défis à relever dans l’espace CEEAC
Chaque 7 juin, l’Afrique célèbre la Journée africaine des frontières. Prononçant son discours à l’occasion de cette journée qui se célèbre cette année sous le thème « Arts, culture et patrimoine : leviers pour construire l’Afrique que nous voulons », le ministre de l’Intérieur a souligné que malgré certaines avancées, de nombreux défis restent en matière de protection des frontières dans l’espace CEEAC dont fait partie le Gabon.
Marquée par la fermeture quasi-totale des différentes frontières du fait de la pandémie de Covid-19, la 11e édition de la Journée africaine des frontières se célèbre sous le thème « Arts, culture et patrimoine : levier pour construire l’Afrique que nous voulons ». Prononçant son discours de circonstance, le ministre gabonais de l’Intérieur a indiqué que cette thématique est en phase avec la vision du Gabon qui, depuis plusieurs années, œuvre pour la sauvegarde et la promotion du patrimoine culturel et la créativité. L’objectif, a fait savoir Lambert-Noël Matha, «construire la paix et faire progresser le développement durable dans notre cher pays». A en croire son propos, c’est dans cette optique que le Gabon a contribué à la création du Centre de civilisation bantou (Ciciba), dès 1983.
Aujourd’hui, il estime que la raison d’être de cet organe communautaire demeure la préservation et la promotion de toutes les valeurs authentiques de l’Afrique bantoue pour la plupart localisées en Afrique centrale. «La construction et le développement d’une entité, d’une communauté passe par les mouvements migratoires et les échanges intercommunautaires», a déclaré le ministre de l’Intérieur selon qui, le processus qui paraît d’autant plus facile «dans notre région dont les frontières bénéficient de la parenté des populations et la trans-nationalité de nombreux groupes ethniques».
Une spécificité qui aurait motivée les experts des Etats membres, lors des travaux de la réforme institutionnelle de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), de retenir la notion de «citoyen communautaire» par ailleurs contenue dans le traité révisé et adopté par les chefs d’Etat et de gouvernement lors du sommet de novembre 2020 à Libreville.
La CEEAC un espace de paix d’ici 2025 ?
Qu’il s’agisse du patrimoine matériel et immatériel, la diversité des expressions culturelles, du brassage des populations, du trafic illicite de l’art, a déclaré Lambert-Noël Matha, «nous pouvons soutenir que le foisonnement de la culture contribue au développement des espaces transfrontaliers». Il y voit une source substantielle pour bâtir les stratégies de développement local. Selon lui, c’est l’une des raisons pour lesquelles le Gabon dans ses relations de voisinage encourage une politique de coopération variable avec les Etats voisins par le biais de commissions des experts à travers des réunions de haut niveau, de visites conjointes de linéaires frontaliers. «Cette approche devrait connaître une accélération dans les prochains jours au regard de nombreux enjeux sécuritaires économiques et sanitaires dans certains espaces transfrontaliers communs» a-t-il fait savoir.
Annonçant la tenue de l’assemblée générale de la Commission nationale des frontières, Lambert-Noël Matha a souligné que «ce sera l’occasion d’impulser une nouvelle dynamique de la gouvernance des frontières dans notre pays». «Force est de reconnaître que de nombreux défis restent à relever en vue de matérialiser les engagements pris par les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEEAC à la 16e conférence tenue à Brazzaville» a-t-il indiqué.
Selon ce dernier, l’objectif est de faire de la CEEAC un espace de paix, de prospérité, de solidarité ; un espace économique et politique unifié par l’instauration d’une zone de paix et de prospérité en Afrique centrale d’ici 2025. Ce, à travers la mise en œuvre du programme frontière de la CEEAC s’inscrivant lui-même dans le programme frontière continental. Selon le ministre de l’Intérieur, le gouvernement gabonais suit avec une attentivement l’évolution tous les contentieux frontaliers soumis par certains Etats voisins pour règlement, de même qu’il a intensifié les missions de contrôle dans les zones incriminées.
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