Porté, entre autres, par maîtres Jean Pierre Akumbu M’Oluna, Justin Taty, Gilbert Erangah et Gisèle Eyué Bekale, un recours en annulation des décisions d’admission au stage et d’inscription au petit tableau de l’Ordre des avocats du Gabon a été déposé au Conseil d’État, qui met notamment en accusation le bâtonnier après que certains jeunes avocats ont été promus en dehors du respect de la loi et du Règlement intérieur du Barreau du Gabon.

12 avocats ont déposé au Conseil d’Etat un recours en annulation des décisions d’admission de certains postulants au stage et à l’inscription au petit tableau de l’Ordre des avocats du Gabon. © D.R.

 

C’est une affaire qui date de la fin d’année 2020 et qui devrait connaître son épilogue dans les semaines qui viennent. D’autant que le Conseil d’État, par l’entremise d’Honorine Félicité Nzet Biteghe, magistrat rapporteur, a permis, le 12 janvier dernier, au Bâtonnier de l’Ordre des avocats de se défendre des nouvelles accusations portées à son encontre par deux anciens bâtonniers, maîtres Jean Pierre Akumbu M’Oluna et Justin Taty, ainsi que 10 avocats ayant déposé, le 23 décembre 2020, un recours en annulation des décisions des 12 septembre et 19 octobre 2020.

Dans leur recours, les 12 requérants accusent Me Lubin Ntoutoume d’avoir permis à certains jeunes avocats d’être admis en stage et à d’autres d’être inscrits au petit tableau de l’Ordre des avocats du Gabon sans tenir compte des obligations légales inhérentes à ces décisions. «Le Conseil d’État, après une analyse minutieuse des documents aux conditions et à même de qualifier les candidats, constatera admis au petit tableau de l’Ordre des avocats du Barreau du Gabon ne remplissent pas les conditions requises par la loi et le Règlement intérieur du Barreau du Gabon», indiquent les requérants.

Des doutes sur la validité des diplômes

Ceux-ci relèvent, entre autres, que certains bénéficiaires n’ont pas les diplômes requis : en clair, un master ou une maîtrise de Droit délivrés par une université reconnue par le CAMES ou ayant signé une convention avec l’État gabonais. Or, dénoncent-ils, «certains postulants sortent de l’École de secrétariat, d’autres de l’université d’ACAE». Les requérants en veulent d’ailleurs pour preuve que «certains avaient vu leur dossier rejeté par les anciens conseils de l’Ordre, et à la suite d’une saisine de la Cour de cassation, ils avaient été renvoyés à mieux se pourvoir devant la juridiction compétente et, n’avaient jamais saisir le Conseil d’État, et leur situation n’a pas évolué depuis lors».

De même, maîtres Jean Pierre Akumbu M’Oluna, Justin Taty, Gilbert Erangah et compagnie assurent qu’«aucune enquête de moralité n’a été faite par la direction générale des Recherches», que «certains avocats, maîtres de stage, ont vu leurs candidats être retenus pourtant ils n’étaient pas à jour de leur cotisation». Pire, relèvent-ils, d’autres maîtres de stage dont les candidats ont été retenus ne disposeraient même pas d’un cabinet avec des bureaux permettant à leurs stagiaires de recevoir des clients en toute confidentialité. Belle ambiance au Barreau du Gabon.

 
GR
 

0 commentaire

Soyez le premier à commenter.

Poster un commentaire