Fin de la 4e législature : le Sénat doit-il continuer d’exister ?
Trop onéreuse et peu utile pour les uns, nécessaire au renforcement du débat démocratique pour les autres, la chambre haute du Parlement gabonais ne fait pas l’unanimité. 23 ans après sa création, et alors même que la dernière révision constitutionnelle est en passe de l’affaiblir, l’existence du Sénat divise plus que jamais l’opinion, mais au terme de la 4e législature, sa présidente sortante, Lucie Milebou-Mboussou, défend son institution.
En décembre 2020, Ali Bongo a souhaité et obtenu du Parlement une nouvelle modification de la Constitution. Au nombre des 25 articles ayant subi des changements, comptait celui instituant désormais qu’une partie des sénateurs est désignée par voie de nomination par le président de la République. Pour beaucoup, la modification de l’article 35 de la Constitution est une initiative qui est loin de renforcer le Sénat, alors que 23 ans après sa création, l’existence même de cette institution est vivement critiquée par de nombreux compatriotes.
Certains la jugent trop coûteuse au contribuable, voire peu utile en ce qu’elle apparaît très souvent comme la caisse de résonnance de l’Assemblée nationale. En effet, la chambre haute du Parlement a rarement contredit la chambre basse, au point que certains appellent à sa dissolution pour faire des économies. Le concept de «bicamérisme» rendu effectif le 10 mars 1997, et sans cesse défendu par Lucie Milebou-Mboussou ces dernières années, est d’ailleurs peu accessible pour de nombreux Gabonais qui n’en perçoivent pas le véritable sens.
Pourtant, lors de la cérémonie de clôture de la 2e session ordinaire et marquant également la fin de la 4e législature débutée en 2015, la présidente sortante du Sénat a assuré que son institution «a permis aux minorités et au monde rural de faire entendre leurs voix». «Après vingt-trois ans d’existence, nous pouvons nous permettre d’affirmer que le Sénat joue dignement sa partition dans le paysage parlementaire gabonais», a-t-elle défendu, regrettant que les sénateurs, en dépit de leur mission de représentation des collectivités locales, soient «victimes de mouvements d’hostilités» de la part des populations.
«Nous avons conscience qu’une partie de l’opinion, ou du moins celle qui prétend détenir la vérité, ne s’était autant allée à exprimer une telle critique à l’endroit de l’existence de notre chambre, en prononçant bien souvent son éloge funèbre. Pourtant avant nous, les grands États démocratiques ont choisi le bicamérisme, manifestant ainsi le souci de la représentation des minorités sociologiques et politiques», a déclaré Lucie Milebou-Mboussou, tout en affirmant que «le Sénat est un levier supplémentaire de la démocratie».
Aussi, a-t-elle estimé qu’«aucun démocrate ne devrait prendre la responsabilité de l’affaiblir».
1 Commentaire
A part récompenser les courtisans les plus serviles,le sénat n’est d’aucune utilité !
Pire en étant une deuxième chambre d’enregistrement elle est nuisible au processus démocratique qui ne cesse de régresser depuis 1991 …