Le gouvernement, par l’entremise du ministère en charge des Relations avec les institutions constitutionnelles, sollicite pour l’année 2021 l’allocation d’un budget de plus de 183 millions de francs CFA pour le financement des missions dévolues au Médiateur de la République, alors que le Gabon n’en possède plus depuis 2017.

Le Gabon n’a plus eu de Médiateur de la République depuis 2017. © D.R.

Après s’être présentée, il y a quelques semaines, devant les députés qui lui ont accordé leur quitus, Denise Mekam’ne Edzidzie ép. Taty était, mercredi 9 décembre, face aux sénateurs membres de la commission des Finances. La ministre d’État aux Relations avec les institutions constitutionnelles et les autorités administratives indépendantes est allée solliciter l’examen et le vote du budget à allouer à la mission 5, «Conseil et Contrôle», dont elle a la charge, conformément à Loi des finances initiale de l’année 2021 adoptée en Conseil des ministres le 13 octobre dernier.

En 2021, Denise Mekam’ne sollicite une enveloppe globale de 3,167 milliards de FCFA. Cette somme, a-t-elle précisé aux sénateurs, sera partagée entre trois institutions : le Conseil économique, social et environnemental (CESE) qui nécessite un budget de plus de 2,4 milliards de FCFA et le Conseil national de la démocratie (CND) dont les besoins se chiffrent à plus de 495 millions de FCFA. La dernière sollicitation de la ministre d’État a de quoi étonner : un budget de 183 480 000 FCFA pour le Médiateur de République.

Depuis le départ de Laure Olga Gondjout du poste après qu’elle ait alerté en vain, à plusieurs reprises, sur un risque d’émeutes après la présidentielle de 2016, cette institution n’a plus fonctionné. Depuis quatre ans en effet, le Gabon n’a plus véritablement eu de Médiateur de la République. Nommé le 11 janvier 2019 à ce poste à la suite de son éviction de la tête du gouvernement, le défunt Emmanuel Issoze Ngondet avait poliment décliné l’offre, préférant son écharpe de député du premier arrondissement de la commune de Makokou.

Questions : pour qui Denise Mekam’ne sollicite-t-elle donc cette enveloppe de près de 200 millions de FCFA ? La ministre a-t-elle eu des assurances de la part du chef de l’État qu’un nouveau Médiateur de la République sera nommé courant 2021 ?

 
GR
 

6 Commentaires

  1. Lavue dit :

    Vous comprenez pourquoi on a du mal à croire que ces gouvernants sont sérieux. Tout le monde s’accorde à dire que le pays traverse une crise financière et économique sans précédent et une Ministre d’Etat ne voit pas pourquoi on ferait des économies pour un poste bidon (pour preuve il a été soit abandonné, soit décliné par les personnes qui avait été nommées), et qui n’est plus occupé depuis plusieurs années. Même s’il y avait une nomination en vue, il faut attendre au moins que celle-ci soit effective. Si cela intervenait en cours d’exercice, il existe des mécanismes pour allouer au médiateur les crédits nécessaires à son action. Mais on ne peut pas anticiper. Ce serait quelle orthodoxie budgétaire ça? Comment ne pas penser que ce budget aurait simplement fini dans les détournements maquillés en actions entreprises au nom du médiateur de la République.

    Agir comme la ministre d’Etat c’est faire montre d’un manque de sérieux notoire face à la situation financière que traverse le pays. Et vous voulez qu’on appelle ça, Ministre d’Etat. Au Gabon, le mauvais exemple semble toujours venir du haut. Il est temps que ces PDGistes opportunistes arrêtent et que les choses changent vraiment.

  2. Mezzah dit :

    la requête de Mme Mekam’ne n’est que la partie visible de l’iceberg. Comprenez le plus gros lot est méconnu du grand public. De petits arrangements entre copains/copains/copines.

    Toute cette racaille sera nettoyée au karcher.

  3. Gayo dit :

    Elle aime le gaspillage cette dame. C’est elle qui a rempli la fonction publique d’ignares sans utilité qui plombe la masse salariale. Malgré son amateurisme et la médiocrité de sa gestion, Mekamne est restée dans tous les gouvernement du président voyou.

  4. MOUNDOUNGA dit :

    Bjr. Morceau choisit:  »Après s’être présentée, il y a quelques semaines, devant les députés qui lui ont accordé leur quitus « . Question fermée : qui du Ministre ou des représentants du peuple est blâmable ? Amen.

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