Alors que s’ouvrait, samedi 5 décembre à Libreville le 2e congrès ordinaire du parti de Zacharie Myboto dont c’est la dernière activité en tant que président, plusieurs cadres et militants n’ont pas caché leur inquiétude quant à la survie de leur formation politique secouée en son sein par des tensions, y compris au bureau exécutif où certaines velléités passent mal. Le départ annoncé de son président actuel n’a pas véritablement été préparé.

Des cadres de l’Union nationale, dont le président sortant Zacharie Myboto, le 5 décembre à Libreville. © D.R.

 

Depuis samedi, l’Union nationale (UN) est en congrès ordinaire à Libreville. C’est le deuxième depuis celui de 2016. Au terme de ces travaux qui marquent également la célébration de son 10e anniversaire, ce parti de l’opposition devrait connaître le nom de son nouveau président d’ici au lundi 7 décembre, d’autant que son président actuel, Zacharie Myboto, a depuis annoncé sa retraite politique. Comme le précédent, le futur président de l’UN sera, non pas voté comme certains s’y attendaient, mais choisi par consensus.

«Il a fallu s’arranger avec les statuts qui stipulent normalement que les différents candidats à la présidence du parti doivent recueillir un nombre précis de parrainages avant le vote proprement dit. Dans la situation actuelle du parti, ça n’a pas été possible», confie un militant, membre du comité d’organisation du congrès.

Dans son discours, Minault Zima Ebayard a confirmé cet état de fait. Le secrétaire exécutif de l’UN a en effet informé que le vote du futur chef de file du parti n’était plus à l’ordre du jour de ce congrès. En clair : la succession de Zacharie Myboto n’a pas véritablement été préparée. Certaines velléités au sein du bureau exécutif y sont pour beaucoup.

Le parti ne se porte pas bien

Faisant le bilan de ces quatre dernières années, le secrétaire exécutif de l’UN s’est montré pessimiste, d’autant qu’en 10 ans d’existence, le parti du défunt André Mba Obame ne compte qu’un député à l’Assemblée nationale et un maire central dans la commune de Gamba. Face à cet «échec», Minault Zima Ebayard a invité chacun des militants à faire preuve de responsabilité et d’appropriation des combats menés par le parti, et non à être des «militants intermittents du spectacle».

«La seule hostilité des tenants du pouvoir actuel envers notre parti ne saurait tout expliquer. Oui, elle explique que Mme Gondjout [Chantal] ne soit pas députée aujourd’hui, elle explique certains combats qu’on nous a menés à certains endroits ; oui, la dissolution explique un certain nombre de démotivations, mais ça n’explique pas tout. Je nous invite à une profonde introspection à regarder de près le fonctionnement de notre parti et à tous nous engager pour son rayonnement. Ce congrès est en cela une opportunité […] Au regard du climat interne ces dernières semaines, je voudrais dire combien je suis inquiet pour notre parti, pour son unité, pour son avenir», a déclaré le secrétaire exécutif.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Gayo dit :

    Avoir parfois proné un boycott aussi passif qu’inutile n’a pas non plus servi à préserver l’implantation et la représentativité du parti. En espérant que l’UN ne fera plus obstruction a la lutte en prônant l’attentisme au nom d’un boycott qui ne sert a rien tant qu’on n’a pas d’autres armes ou moyens de pression plus efficace que les urnes.

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