Assigné en justice par plusieurs de ses employés réclamant le paiement de plus d’un an d’arriérés de salaires, Azur-Gabon (Usan Gabon), ayant cessé ses activités depuis, a été condamné en janvier 2019 par le tribunal de première instance de Libreville à leur verser une provision de 500 millions de francs CFA. Seulement, depuis bientôt deux ans, l’opérateur de téléphonie mobile refuse de s’y résoudre.

Les agents d’Azur-Gabon en grève dès 2017. ©Directinfosgabon.com

 

Depuis la cessation des activités de l’opérateur de téléphonie mobile Azur Telecom au Gabon, des dizaines de compatriotes qui y ont exercé vivent dans la précarité. S’ils s’étaient réunis en collectifs dès 2017 pour réclamer le paiement de leurs salaires en retard de 14 mois à l’époque, ils n’avaient pas trouvé gain de cause auprès de l’Inspection du travail. Ce n’est que deux ans après, en janvier 2019, que le tribunal de première instance de Libreville leur a donné raison en condamnant la filiale du groupe Bintel à payer à l’ensemble des requérants la somme de 500 millions de FCFA à titre de provision. Gabonreview a pu se procurer la décision de justice qui était assortie d’une astreinte comminatoire.

Pourtant, bien que ce verdict ait été accompagné d’une obligation de payer 100 000 FCFA par jour de retard à compter de sa signification au débiteur condamné, la décision du tribunal n’a pas été suivie d’effet jusqu’à lors. Près de deux ans après, les anciens agents d’Azur-Gabon poursuivent leur descente aux enfers. Depuis le 18 janvier 2019 jusqu’au 3 décembre 2020, ce serait donc environ 570 millions de FCFA qu’Usan Gabon doit à ses anciens employés.

Un huissier amorphe ?

En dépit de la décision de justice en leur faveur, près de deux ans après, la situation sociale des anciens employés d’Azur-Gabon ne s’est pas améliorée. Au contraire, elle devient plus critique, assure un des membres du collectif qui dit «squatter» depuis plusieurs mois une chambre au domicile de sa mère avec sa compagne et ses deux enfants. En cause : l’inaction de Me Louis Minko-Mi-Abo, l’huissier désigné à l’époque pour faire exécuter la décision de justice.

Si le collectif reconnaît que Me Minko-Mi-Abo est parvenu à faire saisir quelques biens de leur ancien employeur, soit 13 véhicules et 40 pylônes à Libreville et à l’intérieur du pays dans le but de les vendre afin de recouvrer le montant provisoire de 500 millions de FCFA accordés par le tribunal, celui-ci semble avoir abandonné la partie. En mars 2020, le collectif a d’ailleurs dû rompre officiellement le contrat avec l’huissier, comme l’atteste une lettre que Gabonreview a pu se procurer.

Les anciens agents d’Azur-Gabon lui reprochent notamment le «non-respect de [ses] engagements». Mieux, l’un d’eux confie à Gabonreview que l’huissier de justice aurait entrepris des échanges secrets avec la partie adverse sans leur accord et surtout en leur absence. Certains biens saisis continueraient d’ailleurs à produire de l’argent dont les membres du collectifs n’ont jamais vu la couleur. Affaire à suivre.

 
GR
 

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