Confinement des malades mentaux de Libreville : Guy Patrick Obiang a-t-il jeté l’éponge ?
Lancée en grandes pompes en juillet, l’opération de confinement de tous les malades mentaux de Libreville à l’hôpital psychiatrique de Melen ne fait plus parler d’elle. Trois mois après, les malades mentaux écument à nouveau les rues, laissant croire que l’opération est à bout de souffle après des débuts pourtant prometteurs.
En juillet dernier, le ministre de la Santé intimait l’ordre aux responsables de l’hôpital psychiatrique de Melen de confiner, en sept jours, tous les malades mentaux déambulant dans les rues de Libreville. Dix jours après le deuxième et dernier bilan officiel de cette opération, le 9 août, ce sont 50 malades mentaux qui ont été transférés l’hôpital psychiatrique de Melen. Depuis, plus rien n’a jamais filtré sur ce qui a été présenté comme le premier acte de Guy Patrick Obiang, si ce n’est l’annonce le 14 août, d’un numéro vert pour densifier l’opération.
Cela signifie-t-il que tous les malades mentaux déambulant dans la capitale ont été confinés ? Hélas non. En effet, si le nombre de malades mentaux écumant les rues de Libreville avait drastiquement baissé avec le lancement de l’opération, force est de constater que depuis trois mois, la tendance s’est inversée. Comme avant l’opération de confinement, il n’est plus rare en effet croiser un malade mental dans certaines artères de Libreville. Ce qui amène à se demander si la décision du ministre de la Santé a été mûrement réfléchie. Mu par de bonnes intention, Guy Patrick Obiang a simplement a-t-il été rattrapé par la réalité ?
En effet, le membre du gouvernement s’est-il assuré que l’hôpital psychiatrique de Melen disposait des moyens pour accueillir tous les malades mentaux de Libreville ? Notamment en termes de capacité d’accueil, médicaments, matériel, personnels et condition de travail. Ce si travail de fond n’a pas été fait en amont, le confinement des malades mentaux sonne clairement comme un simple coup de communication. Car force est de constater trois mois après, l’opération est un échec patent. Guy Patrick Obiang va-t-il se satisfaire de cet échec ou relancer la machine ?
Par ailleurs, qu’est devenu le plan stratégique de prise en charge des malades mentaux prenant en compte les aspects préventif, curatif et réinsertion familiale serait en préparation, pour une meilleure prise en charge de ces personnes ? Pour 2021, le ministre de la Santé a sollicité une enveloppe de près de 130 milliards de francs CFA. Une portion de ce budget, sera-t-elle consacrée aux malades mentaux ? Osons l’espérer, même si les concernés, eux, se plaisent à vivre leur vie comme bon leur semble dans Libreville.
1 Commentaire
Il faisait du spectacle et le propre d’un spectacle c’est qu’il est limité dans le temps et surtout depourvu d’action dans le réel.