Tribune | Comment améliorer la confiance entre les investisseurs de la diaspora gabonaise et les entrepreneurs au Gabon
Gabonais établi au Canada, Jules-Florent Eya est titulaire de plusieurs diplômes universitaires de 3ème cycle (Mathématiques financières, Algèbre, Cryptographie et Informatique) et surtout entrepreneur, consultant en sécurité des systèmes et de l’Information. Estimant que plusieurs raisons pourraient expliquer pourquoi la diaspora gabonaise ne finance pas assez l’entrepreneuriat au Gabon, il pose ici le cadre d’une réflexion collective sur le déficit de confiance entre acteurs de notre économie nationale et essaie d’apporter des solutions concrètes.
i. INTRODUCTION
A tort ou à raison, on reproche souvent à la Diaspora Gabonaise de ne pas assez participer au développement économique de notre pays. Par exemple, la Diaspora pourrait apporter de la compétence, de l’expertise mais aussi des capitaux et donc servir de moteur financier pour l’entrepreneuriat au Gabon.
Mais quand on réfléchit aux raisons de cet état de fait, on se rend compte que le manque de confiance entre les entrepreneurs et les investisseurs éventuels est un sérieux handicap pour le développement de l’entrepreneuriat. Vivre dans des pays différents ne facilite pas les choses. Bien au contraire, le déficit de confiance est amplifié au point de se transformer en gouffre.
Il se pose alors la fondamentale question suivante : En dépit de la distance, comment créer et améliorer la confiance entre les investisseurs de la Diaspora Gabonaise et les porteurs d’idée ou de projet qui ont besoin de financement mais qui vivent au Gabon ?
ii. PROPOSITIONS CONCRETES
Le risque zéro n’existe pas en affaires et sans ignorer le contexte politico-économique qui fera l’objet d’un autre échange prochainement, je soumets à notre discussion 8 mécanismes possibles pour sécuriser les investissements et établir un cadre de confiance entre le Gabonais investisseur qui vit à l’étranger et l’entrepreneur local établi au Gabon. Ces 8 mécanismes servent à construire un cadre de confiance fondé sur la transparence, la traçabilité et la non répudiation.
- Les parties investisseur et bénéficiaire doivent se rencontrer par visio-conférence. Il est fortement recommandé d’enregistrer l’échange. Si c’est techniquement impossible, un procès-verbal ou un compte rendu de réunion doit être établi et agrée par les deux parties
- La partie investisseuse doit obtenir et archiver des copies des documents officiels d’identité des bénéficiaires de l’investissement (personnes morales et personnes physiques). Pour une personne physique, le document d’identité doit présenter le nom, le prénom, la date de naissance et une photo. Pour une personne morale, un numéro unique d’identification ou d’immatriculation
- Contrat d’entente d’investissement agrée et signé par les deux parties. Il est fortement suggérer de tenir compte des éléments suivants lors de la rédaction du contrat d’entente de l’investissement :
- Heure, jour et lieu de la signature de l’entente
- Type d’activité économique qui motive l’investissement ou secteur d’activité
- Nature de l’investissement (Argent, temps, énergie, compétence, expertise, etc…)
- Identités complètes de l’investisseur et du bénéficiaire de l’investissement
- Montant investi agrée par les deux parties. Exprimé dans leurs devises respectives
- Modalités de décaissement des fonds pour financer le projet entrepreneurial
- Montant à rembourser et bénéfice financier agrées par les deux parties. Exprimés dans la devise du pays de résidence de l’investisseur et en Franc CFA
- Modalités de remboursement des fonds empruntés pour financer le projet entrepreneurial. Pénalités éventuelles en cas de non-respect des échéances et des montants lors des remboursements fractionnés
- Dispositions en cas d’incapacité de travail temporaire ou d’invalidité définitive ou de décès de l’entrepreneur Gabonais qui vit au Gabon
- Dispositions en cas de décès du Gabonais investisseur qui réside à l’étranger
- Signatures d’acceptations du contrat d’entente d’investissement de toutes les parties
- Le contrat d’entente d’investissement doit contenir des clauses de confidentialité. Ces clauses servent à prémunir les deux parties contre toute publicité négative injustifiée et contre toute divulgation d’information non autorisée. Elles couvrent tout le contrat et toutes les pièces justificatives qui l’accompagnent
- Le contrat d’entente d’investissement présente les modalités de supervision et d’accompagnement du projet entrepreneurial. A chaque étape du projet, les rôles, responsabilités, droits et obligations réciproques de la partie investisseuse et de la partie bénéficiaire doivent être précisés et agrées
- Une personne physique témoin de l’investissement. Une preuve écrite signée par les deux parties doit attester que tout le monde est en accord avec le choix du témoin et que tout le monde est d’accord avec les responsabilités du témoin en cas de litige
- Les transferts de fond vers le Gabon au titre de l’investissement doivent se faire en utilisant des mécanismes légaux traçables et des prestataires habilités. Il est important que le contrat d’entente d’investissement précise qui prend en charge les coûts des transferts de fond.
Les transferts de fond doivent se faire directement entre la partie qui investit et la partie qui bénéficie de l’investissement. Les preuves de transfert doivent minimalement contenir les éléments suivants ci-contre : Heure et jour du transfert ; objet du transfert (doit être lié à l’investissement) ; noms et prénoms de l’émetteur et du destinataire ; taux de change et montant du transfert dans la devise d’origine et sa conversion en Franc CFA ; pays de départ et de réception du transfert de fond
- L’investisseur doit choisir un prestataire qui offre la possibilité d’obtenir une preuve écrite de réception des fonds par le destinataire légitime de l’envoie. L’investisseur doit s’assurer que le témoin de l’entente d’investissement est informé des transferts de fonds et si possible; mettre à disposition du témoin une copie de la preuve de chaque transfert.
Les 8 mécanismes ci-dessus aident un investisseur et un entrepreneur à signer une entente d’investissement dans un cadre de confiance. Mais la confiance entre ces deux parties peut être renforcée si l’investisseur peut vérifier auprès d’un organisme Gouvernemental de la crédibilité et de la fiabilité d’un entrepreneur.
Si cela n’existe pas encore au Gabon, je propose la création d’un Office National de l’Enregistrement des Dettes et des Crédits(ONEDC) ayant pour principale mission de tenir à jour le Registre National des Dettes et des Crédits. Dans ce registre confidentiel se trouvent les historiques certifiées de toutes les dettes non payées et crédits définitivement non remboursés de toute la population.
L’ONEDC, fournira essentiellement deux services :
- Un rapport actualisé des dettes non payées et des crédits définitivement non remboursés de chaque individu uniquement accessible à son titulaire légitime et aux organismes de prêt et de crédit
- Une note (ou un score) sous forme de nombre qui évalue l’habitude d’une personne à payer ses dettes et rembourser ses crédits. Une mauvaise note signifie que la personne est un mauvais emprunteur et que c’est risqué de lui prêter de l’argent ou de lui octroyer un crédit. L’entrepreneur peut autoriser un investisseur à consulter auprès de l’ONEDC, sa note afin de prouver à l’investisseur qu’il est un emprunteur auquel on peut faire confiance. La consultation pourrait se faire sur Internet via la plateforme sécurisée en ligne de l’ONEDC
Un dispositif national de cette nature existe et fonctionne en Corée du Sud, Australie, Nouvelle Zélande, Royaume-Uni, Etats-Unis, Japon et au Canada pour ne citer que ces exemples. Les offices nationaux de ces pays collaborent même entre eux. On peut importer ce concept chez nous et même l’étendre à toute la sous-région d’Afrique centrale.
iii. CONCLUSION
Arrivés au terme de notre échange, j’émets le vœu que les idées développées ci-dessus soient utiles à des entrepreneurs qui vivent au Gabon et à des investisseurs de la Diaspora Gabonaise afin de les aider à construire des partenariats d’affaire fructueux.
En attendant de vous retrouver le mois prochain pour un autre sujet sur le développement économique et social de notre pays le Gabon, n’hésitez pas à me partager vos avis par email (eyajflo@gmail.com ), sur ma page Facebook.
Jules-Florent EYA,
Entrepreneur Gabonais au Canada
14 Commentaires
Premièrement M. EYA a le merite de soulever un problème et de faire des propositions
Dans un second temps les propositions sont assez simple à mettre en oeuvre.
Je pense à titre personnel qu’on peut aller plus loin mais cela doit impliquer l’Etat et les institutions bancaires.
Mais encore faudrait il le vouloir!
Merci M.Eya
Oui effectivement en matière de politiques publiques; des mauvaises pratiques de l’administration publique et de l’insécurité de l’environnement des affaires, les choses restent relativement demotivants. Par exemple la douane gabonaise qui est un état dans un état a des pratiques qui découragent et tuent les initiatives des gabonais de l’intérieur comme de l’extérieur. Les services du cadastres restent inefficaces au point ou même pour celui qui a les moyens, chercher à acquérir ou bâtir un bien immobilier est une entreprise très risquée ou vous pouvez tout perdre même étant au Gabon, au point ou c’est presque impossible pour un gabonais de l’etranger d’y penser au point ou Herman Kamomono a la tête de la SNI, après avoir subi cette réalité a pensé que des parcelles devaient être reservées aux gabonais de l’exterieur pour leur permettre d’investir plus facilement dans leur pays dans le domaine immobilier. Il faut le noter, les diaspora maliennes, Senegalaise,s etc ont l’immobilité comme un des premier domaine d’investissement chez eux et ils n’ont pas de mal à le faire parce qu’ils ont au niveau de l’urbanisme et du cadastre une administration qui marche ce qui permet de mieux sécuriser leurs démarches notamment dans l’acquisition officielle des parcelles. Au Gabon citer moi une seule administration qui fait son travail de façon a rendre les gabonais satisfaits. A croire meme que intentionnellement ils mettent des choses en place pour empecher aux gabonais de prendre en main leur economie.
Voilà les gens qui nous pompent de l’air depuis des années même à l’étranger ils continuent à nous casser les bonbons.
Voilà quelqu’un qui était médiocre à l’USTM et aujourd’hui il vient écrire de plusieurs diplômes universitaires de 3ème cycle mais Eya tu as eu le DUES et la licence de maths quand ?
Si tu as de l’argent que tu as gagné dans tes magouilles au Canada donnes le à tes parents nous n’avons pas besoin de ton aide dans nos business.
Zebulon, ça même là c’est le gabonais ! Vous n’avez rien trouver d’autre ? lisez au moins les propositions faites par Mr Eya, diplôme ou pas. Qui vous a dit que le diplôme est une fin en soi ? Arrêtez les attaques personnels, ça rabaisse le niveau sur ce site GBR.
Zebulon,
Permettez-moi de vous dire que vous êtes un minable,un vrai guignol.Je doute fort que vous soyez capable de me donner le rang qu’occupe l’université Omar Bongo ou votre USTM sur le continent africain.Combien de gabonais occupent des postes aux titres ronflants sans détenir le moindre parchemin?
Quel diplôme a obtenu monsieur Oyiba que j’ai bien connu à Liège en Belgique à la fin des années quatre-vingts? Et pourtant il a occupé de très hautes fonctions dans notre pays,je crois même savoir qu’il a été ministre dans notre république bananière bien que nous sommes incapables d’en produire.C’est vous le magouilleur et non Mr Eya.
Zebulon voilà même l’incarnation de l’idiot qui regarde le doigns quand on lui montre la lune? Qu’est que tu as contre la diaspora gabonaise Zebulon? Voilà des qui gardent une dent contre la diaspora gabonaise parce qu’elle a fait ca dure au PDG et à Ali Bongo sans lesquelles ils ne parleraient pas de business, leur médiocrité les imposant d’être militants du PDG pour avoir indûment des marchés publiques surfacturés grâce à la mafia mise en place pour ce régime et la famille affairiste des Bongo. Tous les pays qui se respectent ont une diaspora forte et qui compte dans le développement du pays, y compris la première puissance que sont les USA. Si la diaspora gabonaise ne compte pas pour beaucoup dans le développement de notre pays c’est bien à cause de la médiocrité des politiques, des pratiques de l’administration des Bongo notamment la douane et les services du cadastre. Quand vous surfacturez l’état gabonais pour le ruiner c’est du business peu utile et voir destructeur que vous faites. Quand vous faites fuir les capitaux à l’étranger pour acheter des châteaux dans les pays comme le Canada, voilà que votre sorcellerie vient nous dire que c’est une chose mauvaise que de réfléchir comment ceux de l’extérieur peuvent investir dans leur pays et ainsi amener des capitaux.
Zebulon voilà même l’incarnation de l’idiot qui regarde le doigt quand on lui montre la lune? Qu’est que tu as contre la diaspora gabonaise Zebulon? Voilà des gens qui gardent une dent contre la diaspora gabonaise parce qu’elle a fait ca dure au PDG et à Ali Bongo sans lesquelles ils ne parleraient pas de business, leur médiocrité leur imposant d’être militants du PDG pour avoir indûment des marchés publiques surfacturés grâce à la mafia mise en place par ce régime et la famille affairiste des Bongo. Tous les pays qui se respectent ont une diaspora forte et qui compte dans le développement du pays, y compris la première puissance que sont les USA. Si la diaspora gabonaise ne compte pas pour beaucoup dans le développement de notre pays c’est bien à cause de la médiocrité des politiques, des pratiques de l’administration des Bongo notamment la douane et les services du cadastre. Quand vous surfacturez l’état gabonais pour le ruiner c’est du business peu utile et voir destructeur que vous faites. Quand vous faites fuir les capitaux à l’étranger pour acheter des châteaux dans les pays comme le Canada, voilà que votre sorcellerie vient nous dire que c’est une chose mauvaise que de réfléchir comment ceux de l’extérieur peuvent investir dans leur pays et ainsi amener des capitaux.
Les pilleurs de tout poil qui sévissent ici, n’investissent pas alors comment faire appel à une minorité en exil du fait de l’incompétence politique, économique, et administrative pour mettre leur argent honnêtement gagné dans un Gabongo dont la devise est : » crimes, trahisons; misères »
C’est stupide ce que Zebulon raconte, il y a 20 ans il n’y avait pas d’admission conditionnelle en licence à l’USTM, si Jules Florent était en licence de maths comme vous le reconnaissez c’est qu’il avait son DUES en maths physique. Ce dénigrement inutile ne sert à rien.
Il une idée intéressante, l’idée de l’office au regard de l actualité… Aujourd’hui personnes ne connait la situation de l’endettement des particuliers au Gabon.
Espérons que Jean-Marie ogandanga lit Gabonreview
Quand la Justice est aux ordres et extrêmement corrompue, il est difficile sinon impossible d’établir la confiance. La base de tout accord (au delà du risque inherent à chaque entreprise) ce sont les garanties entre partenaires. Et se pourvoir devant un tribunal(juste) est la première garantie!! Or dans un pays où la loi du plus fort (parce affilié au pouvoir dictatorial en place) est la meilleure, quelle confiance peut-on établir ???
Bonjour à tous !
Je suis étonné de lire des commentaires non constructibles il est vrai que l’embecile regarde le doigt du sage orienté vers la lune bref je crois qu’à mon avis Mr Eya a mis sur la table un sujet important et sensible le développement de notre pays par les acteurs internationaux et nationaux.
Fort est de constater que l’évier du développement économique est confisqué par un seul appareil l’état gabonais (douane, cadastre…).
En revanche, je tiens à souligner également par rapport à un commentaire sur la facilité d’investissement de la diaspora Ouest-africaine ( Sénégal,Mali…) Par son État montre le sérieux de coalition de la diaspora en ONG ou association des investisseurs de leur diaspora.
Je pense à mon avis que la diaspora gabonaise devrait se constituer en ONG des entrepreneurs gabonais pour éviter l’intérêt personnel au détriment de l’intérêt général car, nous avons un même objectif celui d’apporter sa pierre à l’édifice du développement du Gabon.
Merci
Nous avons tous essayé de venir investir au Gabon, chacun dans le domaine de ses compétences largement reconnues dans le pays d’accueil, malheureusement peine perdue à cause de la mentalité du milieu, certaines de nos idées ont même été plagiées, mais une copie reste toujours différente de l’original. On ne raconte pas des histoires, messieurs Ntoutoume Emane et Oye Mba connaissent les miens, nous les appliquons ici dans certains départements et ça marche.
Merci Monsion EYA pour vos propositions; elles sont basiques, simples à mettre en place et nous rappellent juste les cadres legaux à institutionnaliser pour un climat des affaires serein. Le cadre juridique du GABON, ne permet pas la matérialisation de vos propositions.
Pour ma part, je ne ferai qu’une proposition : chasser les Bongo du Pouvoir et interdire à cette famille et alliés tous emplois à forte valeur ajoutée ou toutes responsabilités au Gabon.
La diaspora ne peut investir car tous projets apportés au Pays et dont le business modèle est égal ou supérieur à 20 millions de francs CFA, un Bongo ou un des affidés doit avoir un pourcentage dans l’entreprise, sans avoir abondé au capital !!
Il est grisant de devoir mendier à des incompétents et voleurs un droit d’entreprendre dans son propre pays…c’est cela le frein que la Diaspora rencontre dans notre pays.
Bonne initiative cet article et merci pour votre contribution qui servira surement un jour, est ce un manque volonté qui empêche nos compatriotes de la diaspora d’investir au pays ?
Non je ne crois pas, si on fait des enquêtes aura des nombreux investissements déjà réalisés et autres qui ont été malheureusement empêchés.
Je prends comme preuve dans mon domaine de compétence la régie publicitaire les grands panneaux d’affiches de plusieurs régies indépendants avaient été détruits avant la campagne présidentiel, le pouvoir ‘ la marie de Libreville) s’est permis de détruire toutes le régies publicitaires pour avoir le monopole et donné le marché à leurs réseaux d’hommes d’affaires à leurs soldes.Est ce une façons de motiver les affaires ?
Et la lourd dette intérieures que l’état gabonais doit aux entreprises locales sont de nature à attiré les hommes d’affaires au Gabon ? je ne crois pas il faut un changement de régime et faut un pays avec des institutions libres et fortes, on sait tous qu’ici que ce sont les hommes politiques du pouvoir qui confisques presque tous y compris le secteur économique les plus bénéfiques.Il faut couper les liens incestueux au Gabon entre la politique et le monde des affaires économiques.