79e AG des Nations Unies : Oligui Nguema, défenseur de la paix et de l’Afrique
S’il a fait un bref bilan de ses premiers 12 mois à la tête du pays, face aux dirigeants du monde jeudi à New York, le président de la transition gabonaise, qui prononçait son discours lors du débat de la 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, s’est posé en défenseur de la paix et des intérêts de l’Afrique, invitant la communauté internationale et les pays industrialisés à tenir leurs engagements vis-à-vis du continent dont il a à nouveau réclamé plus de reconnaissance et de considération.
Monsieur le Président de l’Assemblée Générale ;
Mesdames et Messieurs les Chefs d’États et de Gouvernements ;
Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies ;
Distingués invites, Mesdames et Messieurs ;
Au nom du peuple gabonais, je suis heureux de prendre part aux travaux de cette Assemblée Générale des Nations Unies.
Monsieur le Président Philémon YANG,
En prenant la parole pour la première fois devant cette auguste Assemblée, je voudrais d’abord vous adresser mes chaleureuses félicitations pour votre brillante élection à la Présidence de cette 79e Session de l’Assemblée Générale des Nations Unies, ainsi que mes vœux les plus ardents.
J’exprime ces compliments autant au diplomate chevronné que vous êtes, qu’au représentant d’un pays frère, le Cameroun, lié au Gabon par la géographie, l’histoire et la culture. Soyez donc assuré du plein soutien de mon pays tout au long de votre mandat.
Je voudrais, enfin, rendre un hommage mérité à Monsieur Antonio GUTERRES, Secrétaire Général de notre Organisation, pour son inlassable dévouement et son engagement au service des idéaux des Nations Unies.
Monsieur le Président,
Je saisis cette occasion pour porter à votre attention que les présentes assises se tiennent au moment où mon pays le Gabon vient de célébrer le premier anniversaire du Coup de Libération. En effet, la marche vers la construction d’un Gabon nouveau, jusqu’à ce jour, a su tenir ses promesses énoncées à cette tribune lors de la dernière assemblée générale, à savoir :
- La mise en place des institutions de la Transition ;
- La libération des prisonniers d’opinion ;
- L’inclusivité permanente ;
- La tenue d’un Dialogue National inclusif ;
- La rédaction d’une nouvelle Constitution.
La prochaine étape est l’organisation du référendum dans les prochains mois, l’adoption d’un code électoral et la révision du fichier électoral, conformément au chronogramme adopté lors du dialogue national inclusif.
Toutes ces avancées soutenues par le peuple gabonais participent grandement à un retour progressif à l’ordre constitutionnel à travers une élection libre, transparente et apaisée, dans les délais les meilleurs.
Outre les points sus évoqués, des réformes significatives ont été engagées dans les secteurs qui touchent directement au développement humain :
Les routes, les centres de santé, les écoles, le retour des bourses scolaires, l’ouverture des concours aux grandes écoles, le dégel des recrutements, le paiement des arriérés de pensions, tout ceci en respectant nos engagements à l’international.
C’est pour moi l’occasion de remercier l’ensemble des partenaires, les pays amis et les bailleurs de fonds nationaux et internationaux qui nous accompagnent dans ce processus de Transition, en dépit des difficultés qui le caractérisent.
Mesdames et Messieurs,
La présente Assemblée Générale dont la thématique est « l’unité dans la diversité pour l’avancement de la paix, du développement durable et de la dignité humaine partout et pour tous », s’inscrit dans le cadre de la construction d’une communauté planétaire et se trouve être en harmonie avec les principes énoncés dans le préambule de la Déclaration Universelle des droits de l’Homme de 1948. Le Gabon, fidèle à sa tradition de paix, adhère sans réserve à ce projet qui vise un monde interactif plus juste et inclusif.
Au lendemain du Coup de Libération du 30 août 2023, qui s’est réalisé sans effusion de sang, nous avons prôné la préservation de la paix et de l’unité nationale en faisant appel à toutes les forces vives de la Nation, quel que soit leurs origines, leurs croyances ou leur statut social, dans les efforts visant à construire un Gabon plus équitable et plus prospère.
Mesdames et Messieurs,
Le respect de la vie, de l’intégrité territoriale, de la souveraineté des États à choisir librement leurs partenaires et le rejet de la violence favorisent la consolidation de la paix.
En matière de développement durable, mon pays maintient une position ferme et cohérente en faveur de la protection de l’environnement. Je rappelle que depuis plusieurs années, le Gabon a dédié 13 parcs nationaux au service de l’humanité, contribuant ainsi à l’absorption de plus de 100 millions de tonnes nettes de CO2 par an et à la préservation des espèces menacées.
Néanmoins, il ne saurait être question de faire passer les attentes de nos populations, encore tournées vers la satisfaction des besoins élémentaires, au second plan.
C’est pourquoi, cette tribune est l’occasion de rappeler, une fois de plus, aux nations industrialisées, la nécessité de véritablement respecter leurs engagements en soutenant les pays qui abritent les plus grands réservoirs de carbone au monde.
Monsieur le Président,
Sur la question sécuritaire, comme beaucoup d’entre nous, je crois qu’il est urgent d’apporter des réponses appropriées aux innombrables situations de conflits qui perdurent dans le monde, singulièrement en Afrique.
Je tiens à saluer, une fois de plus, l’adoption par le Conseil de Sécurité, le 21 décembre 2023, de la Résolution 2719 sur le financement des opérations de soutien à la paix dirigées par l’Union Africaine. Conforme au Nouvel Agenda pour la paix du Secrétaire Général des Nations Unies, cette résolution, conjointement présentée par le Gabon, le Ghana et la Mozambique, est aujourd’hui un élément crucial de l’architecture de la paix et de la sécurité internationales. Sa mise en œuvre est un impératif catégorique !
C’est le lieu pour moi d’appuyer les efforts du Secrétaire Général de l’ONU visant à parvenir à une solution politique réaliste, pragmatique et durable sur le Sahara marocain.
Je voudrais également me réjouir de l’annonce officielle par les Etats-Unis d’Amérique de leur soutien à l’admission de deux Etats africains comme membre permanent du Conseil de Sécurité.
Cependant, l’Afrique attend une adhésion plus large des autres membres permanents du Conseil de sécurité à cette initiative, en même temps que l’accès au droit de véto des membres africains, conformément au Consensus d’Ezulwini. Ceci ne serait que justice pour notre continent.
Au-delà du Continent africain, je voudrais nous inviter à ne pas détourner les yeux de Gaza. Il est plus que jamais temps que s’installe une paix définitive en vue de la coexistence harmonieuse des États palestiniens et israéliens.
De même, je voudrais réitérer la position du Gabon en faveur de la levée de l’embargo économique, commercial et financier imposé à Cuba en raison de son impact négatif sur le bien-être de la population.
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs,
Comme le disait le Président Félix HOUPHOUËT BOIGNY : « La paix n’est pas un simple mot, mais un comportement, un véritable état d’esprit ». Cette aspiration légitime des peuples est un idéal.
Il recommande que les pays développés, qui ont une expérience dans la résolution des conflits, partagent avec les autres États leur savoir-faire pour un monde plus juste et plus équilibré. L’unité dans la diversité pour l’avancement de la paix, du développement durable et de la dignité humaine partout et pour tous est, en mon sens, l’aboutissement d’une véritable société de dialogue, de tolérance et du respect de l’autre. Celle-ci devrait nous aider à construire un monde de paix où le développement serait adapté aux besoins de tous les peuples.
Monsieur le Président,
Concernant la question économique et financière, le Rapport 2024 des Nations Unies sur le développement durable souligne encore une fois l’urgence de mobiliser des financements massifs, afin de combler le déficit de financement de l’économie mondiale, estimé à plusieurs milliards de dollars par an.
C’est une réalité, le système financier international actuel ne permet pas de diriger les investissements vers le développement et donc d’assurer la dignité de nos populations à laquelle nous appelle notre thème de cette année. Je partage ainsi la ferme volonté de plusieurs de mes pairs de parvenir à une réforme des institutions financières mondiales, qui est cruciale pour dégager des financements en faveur des pays en développement.
Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies ;
Mesdames et Messieurs les Chefs d’états
et de gouvernement ;
Excellences Mesdames et messieurs.
Mon pays le Gabon, résolument engagé dans sa marche vers la félicité, entend pleinement jouer son rôle pour l’avènement effectif d’une communauté humaine plus concertée et vivement souhaitée par tous.
Ensemble, mutualisons nos efforts pour l’espoir d’un meilleur destin, en agissant autrement pour la préservation de la race humaine.
Je vous remercie.
4 Commentaires
Oui bonne allocation
Ce discour est en phase avec la position commune de la CEMAC
et de la plupart des Etats Africains.
Avoir un siege permanent au conseil de securite une sans droit de veto est une insulte aux africains.
C est inacceptable
Quant a Gaza .
C etait une erreur d avoir accepter l’accreditation de l ambassade d Israel rn ces moments critiques ou Gaza subi un vrai massacre de la part de l Etat Hebrew.
Le Gabon aurait du surseoir la reception des lettres de creance de l Etat Hebreux
En ce qui concerne le development eco et financier
Aucune organisation fut elle l ONU n a aider aucun pays a se developer
La souverainete est le fruit de l effort de development personnel qu il s agisse d un individu d une entreprise ou un pays.
C est lorsque on se developpe soi mm qu on est respecte